Economie

Crédit bancaire : Une progression de 5,2% à fin juin 2020

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Les prêts accordés aux entreprises privées sauvent la mise au premier semestre

Les crédits de la trésorerie ont progressé à deux chiffres au premier semestre, à 10,4%. Les crédits à l’habitat n’ont progressé que de 0,4% tandis que les crédits à la consommation ont eu une évolution négative à 2,3%.

Une tendance positive des crédits bancaires au premier semestre de l’année. La progression est de 5,2% tirée par une «importante» accélération du crédit adressé aux entreprises privées. Leur encours a progressé à 7,8% au moment où les crédits accordés aux ménages ont affiché durant les six premiers de l’année en cours un net ralentissement à 0,9%. C’est ce que l’on peut tirer de Bank Al-Maghrib en marge de la présentation de son dernier rapport annuel sur la supervision bancaire de Bank Al-Maghrib.

Une publication qui retrace les principales réalisations et actions menées en matière de réglementation bancaire, de surveillance, micro-prudentielle et de protection de la clientèle des établissements de crédit. En exposant les détails de ce document, une parenthèse a été ouverte sur la tendance de l’activité bancaire au premier semestre 2020, suite à la crise sanitaire et à la période de confinement. Un cap marqué par une conjoncture exceptionnelle liée à la crise sanitaire qui sévit au niveau national depuis début mars. La profession bancaire est en effet pleinement mobilisée pour limiter l’impact de ce contexte particulier sur l’économie marocaine, notamment à travers un appui particulier aux entreprises. C’est d’ailleurs ce qui explique l’accélération importante du crédit aux entreprises privées.

Une évolution liée à l’octroi des crédits de trésorerie. En revanche, le ralentissement des crédits accordés aux ménages s’explique par un quasi-arrêt de la production du crédit à l’habitat et du crédit à la consommation pendant la période de confinement. «Les évolutions des crédits par objet confirme cette analyse globale. Les crédits de la trésorerie ont progressé à deux chiffres au premier semestre, à 10,4%. Les crédits à l’habitat n’ont progressé que de 0,4% tandis que les crédits à la consommation ont eu une évolution négative à 2,3%», relève dans ce sens Hiba Zahoui, responsable de la direction de la supervision bancaire à Bank Al-Maghrib dans une capsule audiovisuelle qui explique les principales tendances arrêtées dans ledit rapport.

La banque centrale relève par ailleurs une progression légèrement importante des dépôts au titre des six premiers mois 2020. On note une hausse de 3,9% qui reflète l’accélération de 6,6% des dépôts des particuliers résidents et de 1,5% de ceux des Marocains résidant à l’étranger. «Ces évolutions peuvent être mises en relation avec une baisse des dépenses de consommation des ménages pendant la période de confinement», relève-t-on de la responsable.

Et d’ajouter que «les dépôts à vue ont progressé à 8,7% au premier semestre alors que les dépôts à terme ont cédé de 8,8% dans un contexte de baisse des taux de rendement». La responsable met également en avant la décélération des comptes d’épargne à 2,7% reflétant ainsi un comportement de retrait de cash assez significatif au début du confinement. Un mouvement qui a été résorbé au cours des semaines qui ont suivi. D’un point de vue plus global, la croissance du crédit bancaire au secteur non financier s’est établie à 4,8% en 2019. Une évolution qui reflète une accélération des crédits aux entreprises à 5,6% et un ralentissement des prêts aux ménages à 3,6%. Du côté des ressources, la collecte des dépôts n’a progressé que de 2,9% «sous l’effet d’une baisse des dépôts à terme concomitante à une hausse de la circulation fiduciaire».

Supervision bancaire : Zoom sur les principales tendances de l’exercice 2019

Une rentabilité bancaire avérée

Les banques marocaines ont affiché en 2019 de bonnes performances. Le Produit net bancaire a en effet progressé de 4,9% pour atteindre les 49,5 milliards DH contre 47,2 milliards DH une année auparavant. Le résultat net a pour son part progressé de 8% pour atteindre les 12 milliards DH. Les charges d’exploitation ont, elles, grimpé à 25 milliards au moment où le coefficient d’exploitation s’est stabilisé autour de 50,2%. Bank Al-Maghrib indique par ailleurs dans son rapport que les banques marocaines ont constitué au titre de l’exercice 2019 une provision de 7,2 milliards DH contre 7,8 milliards DH une année plus tôt. Le coût de risque s’est dans ce sens atténué de 0,8% par rapport à l’ensemble des crédits. La banque centrale a également observé une stabilisation des rendements. Ainsi, le rendement par rapport aux actifs est de 0,9% tandis que le rendement par rapport aux fonds propres s’est établi à 9,4%.

Un bénéfice de 216 millions DH pour les associations de microcrédit

S’agissant de la microfinance, il ressort que les prêts accordés par les associations ont totalisé un encours brut de 7,5 milliards DH au titre de l’exercice 2019. Cet encours s’inscrit en accélération de 9,4% après une hausse de 2,5% en 2018.

A cet effet, l’encours moyen des crédits s’est établi à plus de 8.000 dirhams, en progression de 8,6%. La banque centrale indique par ailleurs que près de 88% de ces crédits sont destinés à la micro-entreprise, et 78% sont concentrés au niveau du milieu urbain contre 76%. La part des prêts individuels a gagné 4 points, passant de 73% à 77%.

Il est à souligner que le secteur des associations du micro-crédit a clôturé l’exercice 2019 avec un bénéfice net de 216 millions DH, soit une amélioration de 15% après celle de 5% en 2018.

Représentant un total de 1.458 dossiers soumis au CMMB

Médiation bancaire : 180,4 millions de dirhams objets de litige en 2019

Le Centre marocain de médiation bancaire (CMMB) a reçu, en 2019, 1.458 dossiers complets pour des montants de litige correspondant à près de 180,4 millions DH. 645 dossiers ont été résolus avec succès, représentant ainsi 44% des dossiers présentés. En revanche, 315 dossiers n’ont pas abouti à un accord transactionnel de médiation, soit 22%. Par ailleurs, 232 dossiers sont en attente de réponse des établissements de crédit, soit 16% tandis que 175 autres sont en cours de traitement. Le recouvrement des créances arrive en tête des litiges reçus (26%), suivi des contestations des écritures comptables (20%), la clôture des comptes (20%), les moyens de paiement (12%), la délivrance des documents (10%) et la bancassurance (4%). Par ailleurs, 596 réclamations de la clientèle ont été traitées en 2019 par la Direction de la supervision bancaire contre 800 une année auparavant. «Dans le cadre du renforcement des synergies entre Bank Al-Maghrib et le CMMB, des dossiers de réclamations éligibles à la médiation bancaire sont transférés audit centre pour traitement», lit-on dans le rapport de Bank Al-Maghrib. Effectif depuis le 4ème trimestre 2019, ce transfert a donné lieu à l’attribution de 114 réclamations au CMMB pour instruction et médiation. «Sur les réclamations traitées par la Direction de la supervision bancaire, les doléances portant sur le fonctionnement de comptes ont représenté près de 41% du total, dont 43% concernent la clôture de comptes. Les réclamations portant sur les conditions de crédit ont représenté 27% et celles portant sur les moyens de paiement, notamment l’utilisation des chèques, ont représenté 15%», explique la banque centrale. Le bilan dressé à fin 2019 en termes de médiation bancaire fait ressortir que plus de 95% des réclamations reçues en 2019 sont parvenues des personnes physiques contre 92% une année auparavant. Toutefois, la majorité des doléances continue de provenir de plaignants basés dans la région de Casablanca, soit 50% contre 43% en 2018.

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Banques participatives : Les encours Mourabaha ont doublé

Activité des banques et fenêtres participatives

Le total bilan des banques et fenêtres participatives a atteint en 2019 les 12,2 milliards de dirhams contre 7,1 milliards de dirhams en 2018. Une évolution qui selon Bank Al-Maghrib est tirée par la croissance des financements Mourabaha sur la clientèle. Leur encours a en effet doublé en 2019 pour atteindre les 6,5 milliards de dirhams. «Les emplois des banques participatives sont dominés par les financements Mourabaha qui en représentent 75,1%, contre 63,3% un an auparavant. A l’inverse, les créances sur les établissements de crédit et assimilés, constituées à 80% des comptes centraux de règlement auprès de Bank Al-Maghrib, ont représenté 10%, contre 14,7% en 2018», relève-t-on du rapport de la banque centrale. Et de préciser que «les financements Mourabaha immobiliers demeurent prédominants avec près de 88% du portefeuille de financements». Le secteur bancaire participatif a collecté, en 2019, 2,6 milliards de dirhams de dépôts à vue, soit un taux de croissance de 65% par rapport à fin 2018. A noter que l’exercice 2019 a été marqué par le lancement des dépôts d’investissement, permettant ainsi au secteur bancaire participatif de diversifier davantage ses ressources. La Banque centrale fait savoir que près de 363 millions de dirhams de dépôts d’investissement ont été collectés après leur lancement progressif à compter du 2ème semestre de l’année.

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