Economie

Crédits : Malgré ses remous fiscaux, la LOA continue de séduire le consommateur

Conjoncture ou pas conjoncture, les Marocains semblent enclins à alourdir leurs TEG (taux d’endettement global). Au fil des années, les encours des crédits s’accroissent de manière considérable. En glissement annuel, et comparativement à l’année 2006, les ménages marocains ont sollicité 14% de prêts en plus durant l’année 2007. C’est ce qui ressort de la lecture des chiffres communiqués par l’Association professionnelle des sociétés de financement (APSF) relatifs aux crédits à la consommation, sur la base d’un encours arrêté au 31 décembre dernier. Effet de la hausse du niveau de vie ? Serait-ce que le recours à l’endettement devient le premier réflexe du simple citoyen qui n’arrive plus à « joindre les deux bouts » ? Quel est le type de crédit le plus prisé?  À suivre ces hypothèses, l’on s’attendra à voir les chiffres du compartiment des prêts personnels en tête de liste par rapport aux autres types d’emprunts.
Que nenni. Les Marocains se sont plus endettés, pour acheter des voitures, perpétuant la tendance signalée déjà en 2006.
Ainsi, c’est la LOA qui vient marquer la plus forte évolution. Chiffrant quelque 6,4 MMDH, au lieu de 5,2 MMDH enregistrés à fin 2006, soit une progression de 23,5%. Dans cette rubrique, celle des véhicules, le crédit  auto classique continue, pour sa part, à avoir ses adeptes puisque l’encours de ce type de prêt a atteint 3,1MMDH, contre 2,6 MMDH une année auparavant, autrement dit une hausse de 18,7%. Toujours dans la catégorie des prêts affectés, les prêts dits d’«équipement domestique», servant généralement à financer l’acquisition de matériel électroménager pour les foyers, s’est inscrit sur le répertoire de la hausse, faisant passer son encours d’un milliard de dirhams à celui de 1,16 MMDH, en accroissement de 12,2% sur la même période de comparaison.  Notons que les autres types de prêts affectés, mis à part ceux cités, perdent de la cote. Ils affichent un repli de 24 MDH, pour se fixer à 278 MDH au 31 décembre 2007.
Parallèlement, et s’agissant des prêts non affectés s’articulant autour du concept par lequel l’établissement financier accorde les fonds à l’emprunteur sans obligation aucune pour celui-ci de justifier le besoin ou l’objet du prêt, la hausse est ici aussi à l’honneur. D’ailleurs, dans ce sillage, les prêts personnels ont augmenté de 1,9 milliard de dirhams, soit 11,2%. Ainsi, leur encours a-t-il affiché un chiffre de 19 MMDH, alors qu’il atteignait 17,1 milliards à fin 2006.
Soulignons qu’en 2006, les sociétés de financement marocaines avaient noté un fort attrait de la part des consommateurs aussi bien pour le crédit dit classique que pour la Location avec option d’achat (LOA). Ainsi, entre 2005 et 2006, les prêts affectés pour ce segment ont connu une performance de 32,2%, selon toujours les chiffres de cette association regroupant 36 sociétés. Et c’est bel et bien la LOA qui avait attiré le plus de consommateurs avec une hausse de 43,7%, passant de 3,62 MMDH à 5,21 MMDH.
D’ailleurs, pour 2007, les professionnels du secteur s’attendaient à une baisse plus remarquable avec la suppression du régime d’exonération de la Taxe sur la valeur ajoutée dont profitaient les sociétés de leasing et de LOA.
Il faut noter que l’avantage de ces formules, qui concurrençaient le crédit à la consommation notamment pour l’achat de véhicules, résidait dans la possibilité pour le bénéficiaire de comptabiliser les loyers en tant que charges.
C’est dire que les nouvelles dispositions relatives à la LOA, insérées dans la loi de Finances 2008, n’ont pas grandement fait fléchir l’engouement pour ce type d’endettement. L’augmentation de la TVA à 20% au lieu de 10% a, par ailleurs, suscité un large débat sur la scène financière. Plusieurs réunions ont été tenues entre les départements ministériels et les professionnels des métiers de financement, et elles se poursuivront d’ailleurs, dans le but d’identifier les voies et les moyens pour préserver le pouvoir d’achat des bénéficiaires d’opérations de Location avec option d’achat (LOA). Autre nécessité. Tenir compte des efforts consentis par les pouvoirs publics en termes, notamment, de réduction de l’IS et de son impact positif sur les résultats des entreprises et d’assurer le maintien et le développement du segment de la LOA et son attrait par rapport à la clientèle.

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