Le Maroc continue à susciter l’intérêt des grands groupes industriels internationaux. Le dernier exemple en date se situe dans le domaine de la sous-traitance aéronautique, avec la signature, le 4 octobre dernier, d’un contrat d’investissement entre l’Etat et le groupe français Creuzet Aéronautique. Celui-ci projette des investissements à hauteur de 110 millions de dirhams, pour la réalisation de deux unités de fabrication de composantes dites «à haute valeur technologique» pour les cellules, structures, moteurs d’avions et hélicoptères. Les deux unités en question seront érigées dans la technopole de Nouaceur, sur un vaste terrain d’une superficie de 38.000 m2.
Le groupe Creuzet Aéronautique a été fondé en 1934 par Robert Creuzet. Aujourd’hui, il emploie 1.000 personnes en France, compte un capital de 6 millions d’euros et réalise en moyenne un chiffre d’affaires annuel de 100 millions d’euros. Et le groupe français entend bien augmenter son activité avec la création de ses deux unités délocalisées, qui auront d’ailleurs comme dénomination sociale : Creuzet Maroc et Indraero Maroc.
Ce gros contrat d’investissement a fait l’objet d’une cérémonie de signature, présidée par le Premier ministre Driss Jettou, entouré des différents responsables de part et d’autre. Du côté marocain, Fathallah Oualalou, ministre des Finances et de la Privatisation, Salaheddine Mezouar, ministre de l’Industrie, du Commerce et de la Mise à niveau de l’économie, Rachid Talbi El Alami, ministre délégué chargé des Affaires économiques et générales et Abdelhanine Benallou, directeur général de l’Office national des aéroports (ONDA). Et en toute évidence, le président directeur général de Creuzet Aéronautique, Jacques Barillot-Creuzet, a fait le déplacement pour la circonstance. Pour lui, cet investissement est «très important», compte tenu des transferts de technologies et de savoir-faire qu’il prévoit. Cependant, M. Creuzet a mis l’accent sur les exigences et les investissements humains qu’implique un tel projet en matière de formation.
Dans le même sillage, il faut savoir que l’investissement du groupe Creuzet va permettre la création de quelque 250 emplois, tout comme il devrait générer un chiffre d’affaires annuel à l’exportation supérieur à 170 millions de dirhams.
De quoi faire figer sourire et optimisme aux membres du gouvernement marocain. A commencer par M. Jettou, qui s’est dit très satisfait de voir une firme d’une telle envergure investir au Maroc et partant contribuer au développement du secteur de l’industrie aéronautique national. Il faut aussi reconnaître que le gouvernement s’est attelé depuis ses dernières années à encourager fortement de tels investissements, à travers notamment des exonérations fiscales et même sociales. Pour M. Jettou, outre les volets de la formation et de l’emploi, l’intérêt de cet investissement réside surtout dans la volonté d’élargir le tissu industriel du pôle de Nouaceur.
Une zone bastion pour l’industrie aéronautique, qui répondrait aux standards de production et de qualité en vigueur dans les pays développés. Un pari en passe d’être gagné, quand on sait que Boeing, Labinal, EADS et autres grands industriels de ce secteur sont déjà bien installés dans les environs de l’aéroport Mohammed V.