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Croissance économique : Bank Al-Maghrib table sur 2,7% en 2023 et 3,2 % en 2024

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L’inflation devrait enregistrer une nette baisse pour se situer autour de 2,4% en 2024 et en 2025.

Conseil : Au titre de sa dernière réunion trimestrielle au titre de l’année 2023, le Conseil de Bank Al-Maghrib a décidé de maintenir le niveau actuel du taux directeur inchangé à 3 %. Il est jugé approprié et favorise le retour de l’inflation à des niveaux en ligne avec l’objectif de stabilité des prix.

Bien que le bilan du séisme d’Al Haouz ait été lourd sur le plan humain, ses répercussions sur l’activité économique devraient être faibles. C’est ce qui ressort des différentes évaluations réalisées à ce sujet y compris celle effectuée par Bank Al-Maghrib. En revanche, la concrétisation des nombreux chantiers d’envergure prévus ou en cours de mise en œuvre laisse espérer une nouvelle dynamique de l’investissement et de l’activité économique à moyen et long termes. C’est ce que l’on peut retenir de la dernière réunion trimestrielle du Conseil de la Banque centrale au titre de l’année 2023. Au titre de cette réunion, le Conseil de Bank Al-Maghrib a décidé de maintenir le niveau actuel du taux directeur inchangé à 3 %. Il est jugé approprié et favorise le retour de l’inflation à des niveaux en ligne avec l’objectif de stabilité des prix.

S’agissant de l’inflation domestique, le Conseil a noté un ralentissement sensible qui devrait se poursuivre à moyen terme. « En effet, depuis le pic de 10,1 % atteint en février dernier, l’inflation a décéléré progressivement pour revenir à 4,3 % en octobre et terminerait l’année avec une moyenne de 6,1% contre 6,6% en 2022 », indique Bank Al-Maghrib. Et de poursuivre : « Tenant compte de la dissipation prévue des pressions inflationnistes d’origine externe, des effets directs des mesures fiscales de la loi de Finances 2024 et du processus de décompensation graduelle prévu par la programmation budgétaire triennale 2024-2026, et sous l’hypothèse d’une quasi-stabilité des prix des produits alimentaires à prix volatils, l’inflation devrait enregistrer une nette baisse pour se situer autour de 2,4 % en 2024 et en 2025. Sa composante sous-jacente connaîtrait une évolution similaire, passant de 6,6 % en 2022 à 5,6 % en 2023 puis s’atténuerait à 2,4 % en 2024 et à 2,3 % en 2025 ».

Le Conseil a également relevé que les anticipations d’inflation à moyen terme telles qu’elles ressortent de l’enquête trimestrielle de BAM ont continué de diminuer au quatrième trimestre de 2023 et que la transmission cumulée de ses trois dernières décisions de relèvement du taux directeur aux conditions monétaires et à l’économie réelle se poursuit. En termes de prévision, la croissance de l’économie nationale devrait s’établir à 2,7 % cette année et s’améliorer graduellement à 3,2 % en 2024 puis à 3,4 % en 2025. Cette dynamique portée par l’amélioration de la valeur ajoutée agricole de 5 % en 2023. Une prévision qui tient compte d’une production céréalière de 55,1 millions de quintaux au titre de la campagne précédente. La valeur ajoutée agricole devrait également augmenter de 5,9 % en 2024 et de 2 % en 2025, et ce sous l’hypothèse de productions céréalières moyennes de 70 millions de quintaux et de la poursuite de la performance tendancielle des autres cultures. Pour les activités non agricoles, le rythme d’accroissement de leur valeur ajoutée devrait, selon Bank Al-Maghrib, ressortir à 2,5 % cette année, à 2,7 % en 2024 avant de s’accélérer à 3,7 % en 2025. « Une évolution tirée par la reprise prévue dans les secteurs de l’industrie et du BTP », peut-on retenir de la Banque centrale.

Légère baisse des échanges de biens en 2023

Toutefois, les échanges de biens devraient accuser une légère baisse en 2023 avant de reprendre leur hausse. « En effet, après une contraction prévue de 2,6 % cette année, les importations s’accroîtraient de 4,2 % en 2024 et de 8,2 % en 2025, résultat principalement des hausses des achats de demi-produits et de la facture énergétique qui se situeraient en 2025 à 179 milliards de dirhams et 136 milliards respectivement », explique à cet égard Bank Al-Maghrib. Et de poursuivre : «Les exportations seraient en quasi-stagnation en 2023, recouvrant notamment une progression soutenue des expéditions du secteur automobile et un repli sensible des ventes de phosphate et dérivés. Elles augmenteraient ensuite à un rythme autour de 7 % annuellement, portées essentiellement par les ventes du secteur automobile qui atteindraient 190 milliards de dirhams en 2025, tandis que celles de phosphate et dérivés connaîtraient un léger redressement pour se situer à 72,2 milliards la même année ». Pour ce qui est des recettes voyages, elles devraient poursuivre leur amélioration avec une progression de 13,2 % en 2023 à 106 milliards de dirhams, une quasi-stabilité en 2024 et une augmentation de 6,5 % en 2025 à 112,4 milliards et ce, à la faveur de l’accélération prévue de l’activité économique dans la zone euro, principal marché émetteur vers le Maroc. Par ailleurs, les transferts des MRE devraient s’établir à 112,8 milliards de dirhams en 2023, contre 110,7 milliards en 2022, et atteindre 120 milliards en 2025. « Dans ces conditions, le déficit du compte courant ressortirait en allégement à 1,6 % du PIB cette année et se creuserait à 2,5 % en 2024 puis à 3,8 % en 2025 », explique la Banque centrale. Concernant les recettes des IDE, elles connaitraient une baisse en 2023 pour avoisiner l’équivalent de 2,3 % du PIB, avant de retrouver leur niveau tendanciel de 3 % au cours des deux prochaines années. Au total, et tenant compte notamment des financements extérieurs réalisés et prévus du Trésor, les avoirs officiels de réserve de Bank Al-Maghrib se situeraient à 360,9 milliards de dirhams à la fin de cette année et de 2024 avant d’atteindre 372,1 milliards à fin 2025. Ils représenteraient ainsi l’équivalent de 5 mois et 16 jours d’importations de biens et services en 2023 et près de 5 mois et 6 jours au cours des deux années suivantes.

Atténuation du déficit budgétaire à 3,9 % d’ici 2025

Selon les projections macroéconomiques de Bank Al-Maghrib, le déficit budgétaire devrait se situer à 4,8 % du PIB en 2023, à 4,5 % en 2024 et à 3,9 % en 2025. « L’exécution budgétaire à fin novembre 2023 fait ressortir une amélioration de 2,2 % des recettes ordinaires, portée par l’augmentation des revenus fiscaux. Pour leur part, les dépenses globales ont augmenté de 4 %, reflétant en particulier la hausse de celles des biens et services et d’investissement », rappelle Bank Al-Maghrib.
Pour ce qui est des conditions monétaires, les taux débiteurs ont connu une nouvelle hausse trimestrielle de 10 points de base, à 5,36 % au troisième trimestre 2023, cumulant ainsi une augmentation de 112 points de base depuis le début du resserrement de la politique monétaire. Pour sa part, le besoin de liquidité des banques continuerait de se creuser pour s’établir à 92,6 milliards de dirhams à fin 2023 et atteindre 137,7 milliards en 2025, tiré par la progression de la monnaie fiduciaire. Tenant compte de ces évolutions, des perspectives de l’activité économique et des anticipations du système bancaire, le crédit au secteur non financier devrait connaître une sensible décélération avec un rythme revenant de 7,9 % en 2022 à 2,6 % en 2023, avant de s’accélérer à 4,6 % en 2024 et à 4,7 % en 2025. S’agissant du taux de change effectif réel, après une baisse de 3,9 % en 2022, il afficherait une hausse de 0,8 % en 2023, et poursuivrait son appréciation avec des taux de 1,1 % en 2024 et de 0,6 % en 2025, en lien essentiellement avec l’appréciation de sa valeur en termes nominaux.

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