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Croissance, endettement, demande intérieure… Les projections du HCP pour le cap 2021-2022

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S’exprimant autour de l’endettement, M. Lahlimi a indiqué que «des solutions sont possibles pour en réduire le poids sur le potentiel de croissance marocain ou tout au moins d’en innover, dans ce sens, le mode de gestion».

L’endettement du Maroc se situe à des niveaux encore gérables. C’est du moins ce que constate Ahmed Lahlimi, haut-commissaire au Plan dans son mot introductif du budget exploratoire 2022.
Cette publication se veut un cadre de référence pour la fixation d’objectifs économiques appuyés par d’éventuelles mesures à mettre en œuvre, notamment dans le cadre de la loi de Finances 2022. S’exprimant autour de l’endettement, M. Lahlimi a indiqué que «des solutions sont possibles pour en réduire le poids sur le potentiel de croissance marocain ou tout au moins d’en innover, dans ce sens, le mode de gestion». Le haut-commissaire au Plan souhaite qu’un débat soit ouvert sur cette question et ce dans le cadre de la réflexion à enclencher relative à la souveraineté économique.
Le déficit budgétaire toujours à un niveau élevé

En 2021, l’endettement devrait s’inscrire sur une tendance haussière. Se référant au HCP, le déficit budgétaire maintiendra son niveau élevé entraînant ainsi une nouvelle augmentation de la dette publique. Cette dernière serait couverte principalement par le recours au marché domestique et dans une moindre mesure par la mobilisation des financements extérieurs. «L’État envisage la mobilisation de l’épargne des ménages en complément de ses sources de financement. Cette opération d’emprunt national devrait générer en 2021 des recettes de 5 milliards de dirhams», indique le HCP dans son budget exploratoire. Et d’ajouter que «globalement, le financement du Trésor sur le marché des adjudications devrait porter la dette intérieure à près de 58,2% du PIB». Pour ce qui est de la dette extérieure du Trésor, le HCP estime qu’elle devrait atteindre 19,1% du PIB en 2021 contre 18,3% en 2020. Cette dette devrait également atteindre 24,8% de l’endettement global du Trésor s’approchant ainsi pour la première fois de son benchmark de référence (25%). «Dans ces conditions, l’encours de la dette du Trésor continuerait d’augmenter pour frôler le seuil de 77,3% du PIB en 2021 après 76,4% en 2020», explique le HCP. Et d’ajouter que «dans ces conditions, et tenant compte de la part de la dette extérieure garantie qui devrait afficher en 2021 une légère atténuation pour se situer à 15,4% du PIB comparativement à la moyenne de 16,2% durant la période 2015-2020, le ratio de la dette publique globale devrait s’accentuer pour passer de 92,5% du PIB en 2020 à 92,7% en 2021 ». Il est à noter que l’exercice du budget exploratoire s’articule autour d’une révision de la croissance économique nationale en 2021 ainsi que les perspectives pour l’année 2022. L’idée étant de permettre au nouveau gouvernement et aux décideurs de prendre conscience de l’évolution économique prévue en 2022.

L’agriculture sauve la mise

Pour 2021, le rebondissement de l’économie nationale est porté par le secteur primaire. En effet, les performances agricoles boostent la croissance économique du pays qui devrait atteindre selon le HCP un accroissement de 5,8% contre une décroissance de 6,3% en 2020. Se référant aux perspectives du HCP, le secteur primaire devrait enregistrer un rebond de l’ordre de 17,5% en 2021 au lieu d’une baisse de 6,9% enregistrée en 2020. Il marquerait ainsi une contribution positive à la croissance du Produit intérieur brut (PIB) estimée à 2 points contre une contribution négative de 0,8 point enregistrée en 2020.
Les activités non agricoles devraient, pour leur part, afficher une croissance positive de l’ordre de 4,1% contre une baisse de 6% enregistrée en 2020.

La demande intérieure reprend

Le HCP anticipe, également, une reprise poussée de la demande intérieure en 2021. Elle devrait s’accroître de 6,4% en volume, après avoir affiché une baisse de 6% en 2020. Sa contribution à la croissance économique serait de 6,9 points au lieu d’une contribution négative de 6,5 points en 2020. Ainsi, la consommation des ménages devrait s’accroître de 3,1% en volume après une baisse de 4,1% enregistrée en 2020. Sa contribution à la croissance économique serait de 1,8 point, après une contribution négative de 2,3 points en 2020. Celle des administrations publiques devrait augmenter de 5,1% au lieu de 1,7% en 2020, contribuant ainsi de 1,1 point à la croissance économique prévue en 2021. Pour ce qui est de la consommation finale nationale, elle devrait connaître une croissance positive de 3,7 % au lieu d’un repli de 2,5% en 2020 contribuant positivement à la croissance de 2,9 points au lieu d’une contribution négative de 2 points en 2020. Profitant de la création du Fonds Mohammed VI pour l’investissement, les investissements publics devraient atteindre 230 milliards de dirhams en 2021 contre 182 milliards de dirhams en 2020, soit une progression de 26%.

Légère atténuation des besoins de liquidité bancaire

Le HCP s’attend également à une légère accentuation du déficit courant. «Le déficit en ressources devrait atteindre 10,1% du PIB, en accentuation par rapport à 8,8% du PIB enregistré en 2020 », relève-t-on du HCP qui précise que la bonne tenue des transferts des MRE devrait atténuer l’accentuation du solde déficitaire du compte courant de la balance des paiements situé à -2,5% du PIB contre -1,8% du PIB enregistré en 2020. Les prévisions portent également sur une légère atténuation des besoins de liquidité bancaire, soutenue par un niveau satisfaisant des réserves en devises. Ainsi, le déficit de liquidité bancaire devrait se situer à 64,8 milliards de dirhams en 2021 contre 67 milliards de dirhams en 2020.

Une croissance de 2,9% attendue en 2022

L’économie nationale devrait poursuivre son rétablissement en 2022. Toutefois, la croissance devrait s’inscrire en ralentissement par rapport aux prévisions de 2021. Ainsi le taux intérieur brut devrait enregistrer un taux de croissance de l’ordre de 2,9 % en 2022 après une reprise de 5,8 % en 2021. «En termes nominal, le produit intérieur brut devrait enregistrer une progression de 3,8 %. Cette évolution fait ressortir une légère hausse de l’inflation, mesurée par l’indice implicite du PIB, de 0,9 % au lieu de 1,5 % en 2021 », peut-on déduire du HCP. Sous l’hypothèse d’un scénario moyen de la production céréalière et de la consolidation de celle des autres cultures agricoles et de l’élevage, Le secteur primaire devrait dégager une valeur ajoutée en baisse de 2,9 % après un rebond de 17,5 % en 2021. Les activités non agricoles devraient, pour leur part, enregistrer une valeur ajoutée en accroissement de près de 3,6 % en 2022 contre 4,1 % en 2021. Se référant au HCP, cette évolution est « attribuable à une poursuite de récupération du secteur tertiaire sous l’effet du redressement des services marchands, particulièrement ceux du tourisme, du transport et du commerce en raison de l’ouverture prévue des frontières en 2022 ». Le secteur tertiaire devrait, quant à lui, afficher une croissance de 3,7 % en 2022 au lieu de 4,1 % attendue en 2021. Le secteur secondaire continuerait à afficher une valeur ajoutée en raffermissement affichant une croissance de 3,4 % en 2022. Cette évolution resterait tributaire de l’amélioration des secteurs du BTP, des mines et des performances des industries de transformation, en liaison principalement avec l’amélioration attendue de la demande extérieure.

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Nouveau modèle de développement : Les axes prioritaires du HCP

S’exprimant à propos du débat national autour du nouveau modèle de développement, Ahmed Lahlimi indique que les retombées d’un tel débat sauront apporter au nouveau cycle de croissance une réelle valeur ajoutée de nature participative, sociétale, psychologique et par là économique. «Chaque institution nationale aura à contribuer à l’éclairage des politiques publiques pour la meilleure mise en œuvre possible des recommandations des travaux de la CSMD au cours des prochaines législatures », indique-t-il à ce propos. Et de souligner que «le HCP, en ce qui le concerne, devrait focaliser ses travaux, en particulier, sur trois réformes à notre avis indispensables pour une inversion de la tendance baissière que connaît notre croissance potentielle, dont le rythme est passé de près de 4,8% en moyenne annuelle entre 2000 et 2008 à près de 3,3% entre 2009 et 2019 pour baisser à 1,4% en 2020». Ces travaux portent sur trois facteurs endogènes. Citons dans ce sens la problématique de l’emploi et du chômage dans la période post-Covid, le secteur dit informel que le HCP baptise de «sphère informelle» ainsi que leur impact sur les inégalités sociales et territoriales du pays.
HCP aspire à la rentrée inviter à un débat national autour de ces travaux. L’ambition étant d’apporter une contribution supplémentaire aux analyses de quelques recommandations du nouveau modèle de développement.

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