La superficie concernée par les cultures biologiques au Maroc est en constante expansion et gagne en importance.
Revitalisation des territoires : Identifier les systèmes de production agricoles convertibles en agriculture biologique. C’est l’objectif d’une étude de faisabilité récemment lancée par le ministère de l’agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts. Celle-ci couvre le cercle d’Ighrem situé dans la région de Souss Massa. Elle s’inscrit dans le cadre du programme de revitalisation des territoires ruraux marocains par l’emploi et l’entrepreneuriat dans le secteur agricole et para-agricole (IHYAE).
Le ministère de l’agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts planche sur l’identification des systèmes de production convertibles en agriculture biologique. Ce projet concerne le cercle d’Ighrem, situé dans la province de Taroudant dans la Région de Souss Massa. Ainsi, le ministère vient de lancer une étude de faisabilité dans le cadre du programme de revitalisation des territoires ruraux marocains par l’emploi et l’entrepreneuriat dans le secteur agricole et para-agricole (IHYAE).
«La filière de l’agriculture biologique présente des opportunités considérables pour contribuer au développement durable de l’agriculture au Maroc, notamment en matière de diversification des exportations, de valorisation des produits spécifiques de terroirs et de préservation des ressources naturelles. La superficie concernée par les cultures biologiques au Maroc est en constante expansion et gagne en importance. La valorisation et la commercialisation de ces produits et de leurs dérivés prennent une place croissante, ce qui rend indispensable un soutien accru aux producteurs, aux organisations professionnelles agricoles (OPA) et aux acteurs du secteur », indique le ministère faisant observer que d’un point de vue socio-économique, cette filière crée de nombreuses opportunités d’emploi en générant un nombre important de journées de travail.
Richesse agro-écologique
La région Souss Massa dispose d’un potentiel riche pour la production et la valorisation des cultures biologiques. Situé dans cette région, le cercle d’Ighrem se distingue ainsi par une richesse agro-écologique unique qui favorise la culture de plusieurs espèces végétales, selon la même source, citant notamment l’olivier, l’amandier et les plantes aromatiques et médicinales (PAM). «Ces cultures, profondément ancrées dans les pratiques agricoles locales, sont confrontées à des défis croissants, notamment la dégradation des sols, l’érosion de la biodiversité et l’impact des pratiques agricoles conventionnelles sur l’environnement », relève le même département précisant que dans un contexte mondial où l’agriculture biologique gagne en importance en raison des préoccupations croissantes concernant la durabilité, la santé des sols et la sécurité alimentaire, la reconversion vers des systèmes de production biologique devient une option viable pour les agriculteurs d’Ighrem.
«Les avantages potentiels d’une telle transition incluent non seulement une amélioration de la qualité des produits agricoles, mais également une meilleure protection des ressources naturelles et une augmentation des revenus pour les producteurs locaux.
Cependant, la reconversion vers l’agriculture biologique nécessite une évaluation approfondie des conditions spécifiques au territoire, incluant des considérations climatiques, pédologiques, économiques et socioculturelles. Il est donc essentiel de réaliser une étude de faisabilité afin d’identifier les obstacles et les opportunités qui se présentent pour cette reconversion », précise la même source.
Cette initiative s’aligne sur la stratégie «Génération Green 2020-2030 » qui vise à consolider les acquis des dix dernières années, en mettant l’accent sur le développement humain et la poursuite de la dynamique de croissance agricole. Comme le rappelle la même source, cette stratégie ambitionne de doubler le produit intérieur brut agricole (PIBA) et les exportations en maintenant les efforts d’investissement, en soutenant la compétitivité des exportations marocaines et en développant des filières à fort potentiel, telles que les cultures biologiques. «Dans ce cadre, des objectifs ambitieux sont fixés pour le développement de l’agriculture biologique, alignés avec le programme de revitalisation des territoires ruraux marocains par l’emploi et l’entrepreneuriat dans le secteur agricole et para-agricole (IHYAE). Ce programme vise à accompagner les exploitations familiales agricoles dans la transition vers l’agriculture agro-écologique et biologique.
La stratégie « Génération Green » aspire à atteindre 100.000 hectares de surfaces cultivées en agriculture biologique d’ici 2030. Pour la région de Souss Massa, l’objectif est de passer de 2.050 hectares en 2019 à 6.944 hectares certifiés en agriculture biologique à l’horizon 2030», explique la même source.
Faciliter une transition réussie
Acteurs locaux
Ledit projet entend évaluer les conditions nécessaires pour reconvertir les systèmes de production agricole d’Ighrem vers l’agriculture biologique. « L’étude se concentrera sur les dimensions stratégiques, techniques et opérationnelles de cette transition, en tenant compte des spécificités territoriales et des caractéristiques des cultures dominantes, notamment l’olivier, l’amandier et les PAM. L’intégration de l’arganier sera également examinée pour son potentiel à enrichir les systèmes de production biologiques et à diversifier les sources de revenus des agriculteurs», relève le même département. Il s’agit, dans ce sens, d’évaluer les conditions naturelles, c’est-à-dire analyser les caractéristiques climatiques, édaphiques et hydriques de la région pour déterminer leur compatibilité avec les pratiques d’agriculture biologique.
A cela s’ajoute l’identification des acteurs locaux en évaluant la préparation des producteurs locaux à adopter des pratiques biologiques et leur capacité à se former sur ces nouvelles méthodes, l’analyse de la viabilité économique, l’analyse de la demande pour les produits biologiques et définir les opportunités de commercialisation, y compris les circuits courts et l’exportation ou encore proposer des solutions techniques pour accompagner la reconversion, y compris le choix de variétés adaptées, les méthodes de gestion de la biodiversité et des pratiques biologiques durables.