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«Dayem Morocco», la nouvelle vision du textile

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Les 10 résolutions que l’Amith veut atteindre d’ici 2035

Agilité, innovation, qualité et éco-responsabilité… Ce sont là les quatre leviers de développement sur lesquels s’articule la nouvelle vision des textiliens. Une feuille de route qui sera déclinée à l’horizon 2030 enclenchant dans le secteur une transformation profonde de son amont. Les grandes lignes de ce dispositif, baptisé «Dayem», ont été dévoilées, mardi, par l’Association marocaine des industries du textile et de l’habillement (AMITH) marquant ainsi une nouvelle étape dans le développement de la branche «textile et habillement». «Dayem est désormais notre fer de lance et notre vision à l’horizon 2035. Nous allons aujourd’hui non seulement garantir le maintien de l’importance de notre secteur dans l’économie marocaine mais également le révolutionner pour qu’il continue de répondre de manière rapide et compétitive aux donneurs d’ordre et marchés cibles. C’est un point important parce que les consommations et les modes évoluent et il faut qu’on puisse y répondre de manière très rapide», relève-t-on de Jalil Skalli, vice-président de l’Amith.

Une vision qui couvre le marché local et international

Bien qu’elle ait été élaborée sur des perspectives de sortie de crise, l’annonce de cette feuille de route intervient dans un contexte toujours incertain. L’apparition du nouveau variant «Omicron» ne semble pas décourager les professionnels du terrain et freiner leur élan, eux qui ont fait preuve d’une grande agilité depuis les premiers jours du déclenchement de la crise sanitaire. «Nous avons appris ces deux dernières années à nous adapter au contexte et aux difficultés qu’il présente. Nous essayerons d’être plus créatifs pour justement ne pas laisser ces contraintes devenir un obstacle pour la mise en œuvre de notre vision», a indiqué à ALM Fatima-Zahra Alaoui, directrice générale de l’Amith. «Dayem Morocco» se veut en effet la vision du textile «Made in Morocco» couvrant aussi bien le marché local qu’international. Pour l’Amith, il s’agit d’une stratégie globale ainsi qu’un guide transversal pour le secteur du textile marocain et de ses différentes composantes. Les membres de l’Association s’accordent à dire qu’il s’agit d’une réelle opportunité pour le secteur d’accélérer son développement dans le respect de valeurs sociales, environnementales, économiques et temporelles.

50.000 emplois à créer

La vision de l’AMITH a été bâtie en tenant compte des mutations qui ont été opérées ces deux dernières années. L’Association a dans ce sens fédéré l’ensemble des acteurs du secteur dans l’élaboration de ce dispositif qui s’inscrit en ligne avec les dispositions du nouveau modèle de développement. L’objectif étant d’augmenter la valeur des exportations du secteur à 60 milliards de dirhams ainsi que de porter la part des exportations marocaines sur les marchés d’Amérique du Nord et d’Europe du Nord à 20% du total des exportations. L’Amith ambitionne aussi de porter la part de la production en co-traitance et produit fini de 35% actuellement à 60% à l’horizon 2035. «Dayem Morocco» vise également à porter la part de marché des industriels marocains à 40%. La mise en œuvre de cette stratégie a également pour finalité de pérenniser les emplois dans le secteur du textile et de l’habillement avec un objectif de création de 50.000 nouveaux à l’horizon 2025. L’engagement étant d’assurer des conditions de travail optimales aux collaborateurs du secteur ainsi que de devenir une référence en matière de production durable, de reconquérir le marché local et de booster les performances du Maroc à l’export en conquérant de nouveaux marchés.

Les dix résolutions de l’Amith

Pour atteindre ces objectifs, 10 résolutions ont été prises dans le cadre de «Dayem Morocco». Citons à cet égard la formation et le développement de nouvelles compétences ainsi que la création de pôles intégrés «Textile Valley» dédiés à l’industrie du textile. La feuille de route prévoit également le développement de deux éco-parcs pilotes innovants de 100 hectares chacun à Casablanca et à Tanger. «Dayem Morocco» vise par ailleurs l’inclusion des opérateurs de l’informel. Des concertations avec les régions auront lieu pour mettre à la disposition des opérateurs des locaux industriels adaptés. L’innovation figure également parmi les piliers de cette stratégie. Un coup de pouce sera donné aux startups novatrices dans le secteur comme il sera procédé à l’accompagnement des entreprises nationales dans leur digitalisation. La promotion de la création de marques marocaines passera également par l’appui à la créativité. Un appel à la mise en place d’offres de financement adaptées est à cet effet lancé par l’Amith qui dans le cadre de ce dispositif compte renforcer l’intégration en amont de la chaîne de valeur textile à travers la mise en place de plusieurs mesures concrètes dont des offres de financement, des incitations fiscales et autres réductions de coûts. La durabilité et la compétitivité s’érigent également en priorités. Le secteur, à travers cette vision, saisit des occasions de taille telles que la récente légalisation de la culture du chanvre industriel qui se présente comme une véritable opportunité pour un textile naturel, durable et responsable.

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Bientôt une assurance publique complémentaire pour les textiliens

L’Amith fait partie des premiers industriels à échanger avec le nouveau ministre Ryad Mezzour sur les perspectives de leur secteur et les éventuelles pistes de développement. D’importants dossiers ont été ouverts à l’issue de ces rencontres de concertation. La tutelle et les textiliens se penchent actuellement sur un projet de taille permettant de préserver les opérateurs des aléas de la crise sanitaire qui continue de perdurer. Il s’agit de l’assurance publique complémentaire. Un dispositif qui a été mis en place au début des années 2010. «Aujourd’hui, nous sommes davantage sur des actions rapides et concrètes avec le ministère de tutelle, notamment le chantier de l’assurance publique complémentaire à l’export. La Covid-19 a entraîné une crise financière pour nos donneurs d’ordre dont certains ont connu des difficultés financières importantes. Cela s’est traduit par des impayés non négligeables chez nos industriels et qu’ils ont assumés en quasi-totalité faute de couverture à l’export», nous explique la directrice générale de l’Amith. Se référant à la responsable, le dispositif d’assurance complémentaire à l’export permettra aux opérateurs qui sont partiellement couverts de réduire le risque sur certains clients. Ceci leur permettrait d’aller capter davantage d’opportunités sur des marchés pour lesquels les opérateurs ont besoin d’un soutien complémentaire pour faire face aux éventuelles défaillances qui peuvent entraver leur parcours.

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