La note de synthèse élaborée par le département des études et de la docummentation de la BMCE Bank et relative au secteur électrique-électronique révèle autant de chiffres-clés de ce domaine, qu’elle n’en dresse un tableau des différents atouts et contraintes qui l’entourent.
Ainsi, selon des données 2003, le secteur électrique-électronique comptait 193 entreprises employant près de 31.000 personnes, soit 6,3% de l’effectif global des industries de transformation. Dans sa globalité, la production de ce secteur a atteint 10,3 milliards de Dhs et généré une valeur ajoutée de 3,2 milliards de Dhs. Certes, ses industries n’ont drainé qu’un modeste montant d’investissement, évalué à 507 millions de Dhs, mais ses exportations se sont chiffrées 6,8 milliards de Dhs, contribuant à hauteur de 14,01% dans les ventes de produits industriels à l’étranger. Avec de tels indicateurs macroéconomiques, quasiment tous inscrits en hausse, le constat est clair : le secteur électrique-électronique a bel et bien connu une évolution favorable au cours de la période 2000-2003.
Et pour cause, ce secteur ne manque pas de points forts. Outre la présence de grandes entreprises multinationales, on peut aussi noter l’existence d’un cadre incitatif à l’investissement à travers le Fonds Hassan II pour le développement économique et social et les exonérations fiscales. Dans le même ordre d’idées et constituant un atout majeur pour attirer de nouveaux investissements étrangers (européens notamment), la disponibilité d’une main-d’œuvre qualifiée, abondante et bon marché peut être conjuguée au bon positionnement géostratégique du Maroc. Que d’opportunités qui peuvent se matérialiser à travers le développement de la sous-traitance industrielle et d’une plate-forme d’exportation. A cela, on pourrait ajouter la possibilité des industriels marocains en la matière d’aller à la conquête de quelques marchés africains, comme le Sénégal, le Mali, la Mauritanie et le Niger. Pour cela, des alliances stratégiques entre opérateurs nationaux et internationaux n’auront que des répercussions positives, dont une meilleure compétitivité.
Pour info, le secteur électrique-électronique est constitué de trois branches : celle des machines et appareils électriques, celle des équipements de radio, télévision et communication, ainsi que celle des instruments médicaux de précision, d’optique et d’horlogerie. Il faut aussi savoir que si la branche électrique occupe la place la plus importante, celle de l’électronique reste encore non exploitée par les opérateurs économiques.
En outre, le même document rappelle que le capital étranger investi dans les industries électriques et électroniques, bien qu’il se soit élevé à 1,1 milliard de Dhs en 2003, reste en diminution de 5,41% par rapport à 2002.
En fait, ce même secteur connaît aussi certaines contraintes qui freinent son essor. A commencer par les problèmes du commerce déloyal que constituent la contrebande et la contrefaçon, en matière d’appareils électriques et électroniques, d’autant plus que le marché marocain reste assez étroit au niveau des ventes. A cela s’ajoute le coût de l’énergie, qui à titre d’exemple reste 60 à 70% plus élevé qu’en Algérie. Mais surtout, plusieurs carences persistent pour voir se tisser une industrie marocaine forte en la matière. D’une part, le coût élevé des dépenses en Recherche et Développement pour mettre les produits aux normes européennes de sécurité et de qualité. Et d’autre part, le manque de cadres et d’ingénieurs de haut
niveau pour assurer la croissance de ce secteur. Cela, sans compter l’insuffisance d’infrastructures d’accueil nécessaires à l’implantation de projets de grande envergure.
Afin de dynamiser le secteur, l’Etat s’est penché sur des mesures d’incitation à l’investissement à travers notamment le Fonds Hassan II pour le développement économique et social. Ainsi, ce dernier peut prendre en charge 30, 50, voire 100 % du coût du terrain selon le prix du mètre carré et l’envergure du projet d’investissement proposé.
Du côté des incitations publiques en matière d’énergie électrique, la synthèse dudit département de la BMCE Bank, rappelle l’existence du Programme d’électrification rurale globale (PERG), initié en 1996 par l’ONE et visant à généraliser d’ici 2010 l’électrification dans les zones rurales pour 1,5 million de foyers marocains. L’électrification de quelque 34.000 villages aura certainement un impact positif sur les industries électriques et électroniques, stimulant une forte demande sur les produits de l’appareillage électrique, et notamment les récepteurs radio et les téléviseurs.
Au final, les indicateurs de croissance pour le secteur électrique-électronique sont donc au vert. Et les perspectives d’avenir s’articulent autour du développement du marché de la sous-traitance industrielle. En dotant l’environnement des affaires d’un cadre incitatif, le Maroc compte par ailleurs continuer à bénéficier des mouvements de délocalisations des entreprises multinationales. La ferme volonté d’accompagnement de ce secteur se justifie, tout simplement par son importance pour l’économie marocaine.












