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De nouveaux modèles durables pour faire tripler la production agricole dans le continent

© D.R

Débat sur l’agriculture au 7ème Forum des affaires UE-Afrique

«En Afrique, nous pouvons même tripler la production agricole». Ainsi s’exprime, vendredi, de manière prospective, le conseiller du PDG d’OCP et ex-directeur des opérations chez le même groupe, Ilias El Fali, à propos du secteur dans le continent. «Nous devons inventer de nouveaux modèles durables», avance-t-il lors du panel de discussion, en ligne, consacré aux «chaînes de valeur agroalimentaires durables et leur impact sur la société : pour un partenariat renouvelé entre l’Afrique et l’Europe» en marge du 7ème Forum des affaires UE-Afrique (EABF) organisé lors du 6ème Sommet Afrique-Union européenne à Bruxelles. Le tout en mettant en avant l’expérience du groupe dont il fait partie.

80% de la production africaine vient des petits agriculteurs
Tout en soulignant qu’OCP, qui produit des engrais, a 70% des réserves mondiales de phosphates, M. El Fali croit que la durabilité va de pair avec l’agriculture et mise sur une agriculture qui améliore les conditions des agriculteurs. Il s’appuie pour cela sur des chiffres. «En Afrique, 80% de la production agricole est produite par de petits agriculteurs», révèle-t-il en ressortant des défis. Pour lui, il s’agit, entre autres, de l’accès aux intrants et financement. «Il faut régler les problèmes de chaînes de valeur en aval», martèle-t-il en évoquant également la R&D. Dans ce sens, il existe, à sons sens, des défis africains à traiter. Par l’occasion, il évoque l’expérience du Groupe dans un pays africain. «En Ethiopie, nous avons contribué à créer une carte des sols. Les agriculteurs ont pu augmenter leur production de 40%», illustre-t-il en annonçant la création en cours d’une nouvelle génération d’engrais avec des éléments bio.

Transformer l’agriculture pour industrialiser le continent
De son côté, le directeur de l’agriculture et le développement rural à la Commission de l’Union africaine (UA), Godfrey Bahiigwa, remonte le temps. «Depuis 2003, l’UA a clairement reconnu que, pour que le continent puisse être industrialisé, il faut une transformation de l’agriculture», explicite-t-il. Tel qu’il l’indique, les gouvernements ont défini «un programme» pour développer l’agriculture. Ce programme fait aujourd’hui partie de l’agenda du continent. «Nous devons augmenter la productivité. Cependant les agriculteurs doivent avoir accès aux terres et produits de qualité», enchaîne-t-il. De plus, le continent s’efforce, tel que l’indique l’intervenant, d’harmoniser «les échanges et le commerce». «Cela permettra d’être compétitif et attirer des investissements privés», ajoute-t-il en rappelant le lancement, ces deux dernières années, du pacte africain commun pour l’agriculture. Mieux encore, il s’exprime sur la Zone de libre-échange continentale africaine. «Nous voulons que la Zlecaf permette d’augmenter les échanges pour passer de 30% à 40%. Mais nous devons produire suffisamment pour échanger commercialement. Nous avons également mis en place une stratégie de sécurité alimentaire. Avec la Zlecaf, nous pouvons avoir un tournant dans la transformation agricole», se projette-t-il en rappelant le travail sur la réduction des barrières non tarifaires, la relance verte.

Pour un programme à long terme
Pour sa part, le directeur des affaires internationales à la DG Agriculture de la Commission européenne, John Clarke, plaide pour un plan tout en établissant un rapport avec la lutte contre une maladie. «Nous devons mettre en place un programme à long terme comme cela a été fait dans l’éradication du paludisme», compare-t-il. A son sens, il faut un attachement public pour le secteur agricole. A leur tour, les producteurs et entreprises doivent investir dans le secteur alimentaire. Mais, les gouvernements doivent, pour lui, mettre en place «un cadre juridique stable pour promouvoir la confiance dans les investissements». «Il faut éviter les va-et-vient sur le financement», prévient-il. Aussi, il est, à ses yeux, question de développement humain, notamment la santé et l’éducation pour que les petits exploitants puissent produire. «En Afrique et dans le monde, il faut, de plus, les bons régimes commerciaux. Nous voudrions que l’Afrique ajoute de la valeur dans ce continent. Nous sommes attachés à travailler avec l’Afrique. Il faut parvenir à un marché unique», ajoute-t-il en mettant en avant un pacte vert avec l’Afrique. Egalement de la partie, le directeur de la technologie agricole, du commerce international à l’Organisation mondiale du commerce et COPA-COGECA, Daniel Azevedo, indique : «Nous voyons également le rôle des coopératives européennes qui est essentiel. Cela fonctionne en Europe».

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