Economie

Décès de l’économiste John Kenneth Galbraith

Son fils Alan a annoncé son décès, de mort naturelle, à l’hôpital Mount Auburn de Cambridge (Massachusetts), où il avait été admis il y a près de deux semaines. "Il a eu une vie remplie et merveilleuse", a-t-il déclaré. Au cours de sa très longue carrière, cet économiste américain né au Canada aura été conseiller de tous les présidents démocrates, de Franklin D. Roosevelt à Bill Clinton, en passant par John F. Kennedy, dont il fut ambassadeur en Inde.
Sans doute le plus connu des militants "libéraux" (de gauche) américains, président de l’ADA (Americans for Democratic Action, l’un des organismes les plus influents de la gauche américaine), il n’aura eu de cesse de défendre l’importance de l’intervention de l’Etat dans le domaine social et de dénoncer les excès du capitalisme et de la société de consommation. Son livre le plus célèbre, "L’ère de l’opulence", publié en 1958, lui vaut une notoriété qui ne se démentira plus. Il y développe la thèse selon laquelle l’économie américaine crée certes la richesse individuelle mais ne remplit pas les besoins collectifs, écoles ou autoroutes.
En 1999, cet ouvrage était encore classé 46e sur la liste des 100 ouvrages non romanesques en langue anglaise les plus lus. Spécialiste d’économie keynésienne, opposant à la guerre du Vietnam et mentor de plusieurs générations de hauts fonctionnaires américains, il défend le "pouvoir d’opposition", notamment le rôle joué par les syndicats dans le rééquilibrage du capitalisme, l’importance de la sagesse populaire.
Maître d’un humour décapant dont la société américaine a souvent fait les frais, ce géant de deux mètres aura également été un inlassable globe-trotter, passant sa vie à donner des conférences aux quatre coins de la planète. Né le 15 octobre 1908 dans l’Ontario, diplômé de l’Université de Toronto en 1931, Galbraith s’installe aux Etats-Unis où il termine ses études d’économie rurale en Californie, avant d’enseigner à Harvard puis Princeton. Pendant la guerre, il travaille au bureau fédéral du contrôle des prix, avant de repartir en 1948 à Harvard, où il enseignera jusqu’à sa retraite en 1975. Marié à Catherine Atwater en 1937, il a eu trois fils, Alan, Peter et James.

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