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Défaillances d’entreprises : Le plus dur est-il à venir ?

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Paradoxalement, elles ont baissé de près de 22% en 2020

Ralentissement généralisé de la croissance mondiale, une croissance Maroc en baisse de 7% en 2020, chute des IDE et du commerce extérieur… autant de facteurs pouvant décrire 2020 comme l’une des pires années de l’histoire. Paradoxalement, une baisse historique des défaillances d’entreprises a été observée. Selon une récente étude menée par Inforisk, ce recul est de près de 22% entre 2019 et 2020. Ce qui représente la plus forte diminution depuis qu’Inforisk mesure cet indicateur. Il revient au niveau des défaillances de 2015. Ainsi, 6.612 défaillances d’entreprises ont été enregistrées en 2020 contre +5% en 2019 et -2% en 2018. Sur les dix dernières années, le nombre de défaillances a progressé de +139%, à en croire cette analyse intitulée «Défaillances Maroc 2020 : Une année exceptionnelle». Les détails.

Explications

La baisse observée est un phénomène loin d’être unique dans le monde. En France, selon les données d’Altares D&B, les défaillances ont diminué de 38% en 2020, alors que l’impact de la crise va faire chuter l’économie française de plus de 9% à la fin de l’année, souligne Inforisk dans son étude.
Cette analyse donne par ailleurs une explication faisant remarquer qu’il y a eu parallèlement à cela un ralentissement de l’activité des tribunaux de commerce avec un arrêt quasi continu de l’activité des tribunaux de commerce de mars à septembre 2020, entre le confinement généralisé et les vacances judiciaires.
Ainsi, ce n’est qu’à partir de septembre qu’une reprise plus ou moins normale de l’activité judiciaire s’est faite, néanmoins perturbée par l’évolution sanitaire. On notera également qu’en 2020 des mesures exceptionnelles ont été mises en place par l’Etat : Fonds Covid de 35 milliards de dirhams, prêts garantis par l’Etat avec Damane Oxygène puis Damane Relance et TPE (70 milliards distribués aux entreprises), reports de crédits, reports de paiements fiscaux, indemnités CNSS, chômage partiel. «Toutes ces mesures ont maintenu sous perfusion des milliers d’entreprises, dont certaines qui n’auraient pas survécu sans les aides de l’Etat», indique la même source. En revanche, les symptômes de la crise sur les entreprises, ont néanmoins été perçus avec l’arrêt temporaire d’activité, réduction du temps de travail, licenciement et réduction des effectifs.

2021, une année critique

Cette étude appréhende l’arrêt des aides de l’Etat en 2021, notamment de Damane Relance/TPE et du remboursement des dettes contractées en 2020 ou les reports d’échéances. Par ailleurs, les indicateurs d’activité ne se sont pas encore rétablis avec une baisse de 30% en moyenne de l’activité des entreprises en 2020, une reprise partielle attendue en 2021 (conditionnée par la rapidité de la campagne de vaccination), qui n’effacera pas néanmoins les pertes de 2020. Cette conjoncture est accompagnée aussi par des délais de paiement qui se sont encore allongés pendant la crise de 2020.
A cela s’ajoute également le fait que la moitié des entreprises marocaines n’ont pas de matelas de trésorerie, comme l’a récemment souligné le HCP.

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