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Délais de paiement : Inforisk fournit de la data à la CGEM

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Si les entreprises marocaines sont assidues sur le marché étranger en marquant zéro retard de paiement, la situation au niveau national  est alarmante.

A la veille de la publication du premier rapport de l’observatoire des délais de paiement, la CGEM franchit un pas important en termes de collectes de données et d’information sur cette problématique. Le patronat, l’une des parties prenantes actives de l’observatoire, a choisi de s’allier à un partenaire spécialiste du traitement de l’information. Une collaboration qui, selon Abdelkader Boukhris, président par intérim de la Commission financement et délais de paiement, permettra aux patrons de challenger les délais de paiement dans le secteur et d’avoir une visibilité sur ce qui se passe à l’international. Si les entreprises marocaines sont assidues sur le marché étranger en marquant zéro retard de paiement, la situation au niveau national  est alarmante.

«Les opérations locales sont au-delà de 50 à 60 jours. Chose que nous jugeons inadmissible. C’est dans cette optique que la CGEM veille à être une force de proposition au niveau de l’observatoire des délais de paiement», explique M. Boukhris. En vue de renforcer son rôle au sein de l’observatoire des délais de paiement, la CGEM s’est appuyée sur l’expertise de l’Inforisk Dun & Bradstreet qui lui fournira une data agrégée en la matière. Un partenariat a été signé lundi 6 janvier à Casablanca entre Jalal Charaf, directeur général délégué de la CGEM, et Khalid Ayouch, président- directeur général d’Inforisk. Les deux partenaires enclenchent dans ce sens une démarche engagée.

En vertu du contrat conclu, la CGEM disposera d’une source de données fiables et à jour dans le cadre de ses différentes actions menées sur la problématique des délais de paiement. «Nous œuvrons à travers ce partenariat à assister la CGEM dans l’obtention des données de qualité sur les délais de paiement privés aussi bien pour son positionnement interne qu’au niveau de l’observatoire», souligne Khalid Ayouch.

Et de préciser que, «à l’instar de ce qui se passe en France, les données sur les retards et comportements de paiement viendront alimenter l’observatoire des délais de paiement de données actualisées provenant tous les mois des partenaires et leurs systèmes d’expert. L’information produite se veut fiable. Elle pourra être recoupée avec les autres sources de données». Ce partenariat cible par ailleurs les TPME, considérées comme principales victimes des délais de paiement.

D’où l’effort de sensibilisation qui couronnera cette synergie CGEM et Inforisk. L’engagement étant de sensibiliser les membres aux outils pouvant être mis à leur disposition pour déclarer leurs retards/délais de paiement au travers du programme Inforisk Dun Trade. Ce dispositif lancé au Maroc en novembre dernier vient apporter une première réponse dans la lutte contre les délais de paiement inter-entreprises. Il s’agit de l’adaptation locale du programme mondial initié par Dun & Bradstreet portant sur l’échange et le partage d’informations sur le comportement de paiement des clients des entreprises adhérentes.

Dun Trade collecte chaque mois les expériences de paiement auprès des entreprises partenaires qui lui fournissent des informations issues de son poste clients et bénéficie en contrepartie d’une analyse comparative de paiement. Cette analyse permet d’identifier du cash additionnel et les risques comme elle permet d’établir un reporting et pilotage.

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Crédits interentreprises en lien avec les retards de paiement : Un gisement de 423 milliards de dirhams identifié

Les délais et retards de paiement continuent de menacer la pérennité et la santé financière des entreprises marocaines. ils constituent en effet le principal facteur des défaillances des entités au niveau national.

Les chiffres révélés à ce jour sont éloquents. On note dans ce sens 423 milliards de dirhams de crédits interentreprises en lien avec les retards de paiement à fin 2017. Les grandes entreprises captent une part de 47% de cet encours, contre 32% pour les PME et 21% pour les TPE. Inforisk constate dans ce sens que les délais de paiement privé-privé sont très longs pour la PME et TPE et ne cessent de se dégrader dans le temps.

L’analyse établie sur la période 2014-2018 laisse apparaître des délais de 6 à 8 mois, soit une moyenne de 200 jours pour les très petites entreprises. Ce délai revient à 4 mois, soit 120 jours pour les PME et de 3 mois, en l’occurrence 90 jours pour les grandes entreprises. Notons que les délais déclarés par le secteur public vont de 49 jours pour les établissements et entreprises publics et se situent entre 39 jours pour l’administration centrale et à 44 jours pour les collectivités locales.

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