Economie

Denrées alimentaires : L’Asie s’inquiète de la hausse des prix

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L’envolée des prix des denrées alimentaires en Asie inquiète de plus en plus les gouvernements qui craignent une répétition de la crise de 2008 ayant entraîné émeutes et manifestations.
La sonnette d’alarme a été tirée la semaine dernière lorsque la FAO, l’Organisation de l’ONU pour l’alimentation et l’agriculture, a estimé que «des millions de gens étaient menacés» et jugé «très inquiétant» que son indice mesurant les prix alimentaires mondiaux ait dépassé le précédent record de juin 2008. Le président de la Banque mondiale, Robert Zoellick, s’est rapidement fait l’écho de cette mise en garde en affirmant que la hausse des prix «devenait à nouveau une menace pour la croissance mondiale et la stabilité sociale». La crise de 2008 avait provoqué des manifestations et des émeutes dans plusieurs pays d’Asie, comme l’Indonésie, les Philippines et le Bangladesh.
La poussée inflationniste donne des sueurs froides aux trois pays les plus peuplés Inde, Chine et Indonésie, considérés comme particulièrement vulnérables à une accélération de la hausse des prix des denrées de base. En Inde, le Premier ministre Manmohan Singh a réuni, mardi, ses principaux ministres pour aborder le sujet alors que l’inflation des prix alimentaires est supérieure à 18% et que des pluies inhabituelles dans le sud menacent les récoltes. Inquiet des possibles retombées politiques, le gouvernement indien a déjà pris des mesures pour tenter de juguler l’envolée des prix avec l’ouverture de stocks de riz et de farine, ou encore l’interdiction d’exporter des légumineuses. La hausse de ces prix alimente l’inflation et place l’Inde, comme la Chine,  deux pays dont les économies en pleine expansion sont des moteurs clé de la reprise mondiale, face à des choix difficiles pour leur politique monétaire. La Banque centrale indienne a augmenté six fois ses principaux taux d’intérêts en 2010 tandis que la Chine les a relevés deux fois au dernier trimestre 2010. Mais selon les économistes, les taux d’intérêts sont un instrument rudimentaire pour lutter contre l’envolée des prix alimentaires, souvent due à un mélange complexe de facteurs liés à l’offre et la demande. La pression actuelle sur les prix résulte ainsi d’une mauvaise météo dans plusieurs pays, d’une hausse de la demande en Asie, de restrictions à l’export mais aussi de la spéculation. Après s’être rendu en Chine, le rapporteur spécial des Nations unies sur le droit à l’alimentation, Olivier de Schutter, a déclaré que Pékin devait agir contre la dégradation des sols et la perte de terres arables pour assurer la future sécurité alimentaire du pays. Dans une note publiée la semaine dernière, la banque Credit Suisse a estimé que les perspectives pour la Chine étaient «inquiétantes» et a prédit une hausse des prix alimentaires dans les pays d’Asie, sauf le Japon, de 15% d’ici à la mi-2011.

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