Normale ! Voilà comment le rapport d’activité 2014 de la direction du budget, relevant du ministère de l’économie et des finances, a qualifié l’exécution des dépenses de la loi de Finances de l’année 2014, dans la mesure où aucune nouvelle mesure de rationalisation ou d’urgence n’a été prise pour atténuer le déficit budgétaire. Cependant, du côté des recettes, une forte dynamique des financements extérieurs a été observée (encadré ).
«L’année 2014 a été particulièrement distinguée en matière de mobilisation des financements extérieurs avec l’adoption de nouveaux cadres de coopération liant le Maroc aux principaux bailleurs de fonds multilatéraux, notamment la Banque mondiale avec le nouveau cadre de partenariat stratégique 2014-2017 et l’Union européenne avec le cadre unique d’appui 2014-2017», a relevé Fouzi Lekjaa, directeur du budget, dans son mot introductif au rapport. Et de poursuivre : «L’autre fait marquant de cette année 2014 a été le tirage d’un montant de plus de 13 milliards de dirhams afférent au don des pays du Conseil de coopération du Golfe».
C’est ainsi que la direction du budget a réussi à maîtriser le déficit budgétaire à 4,9% du PIB au titre de l’année 2014, contre un taux de 5,2% en 2013, soit une diminution d’environ 0,3 point du PIB par rapport à l’année dernière. Aussi la même année a enregistré une réduction notable des crédits de reports qui sont passés de 20,58 milliards de dirhams en 2013 à 18,08 milliards de dirhams en 2014, soit une diminution de l’ordre de 12%. De ce fait, au 31 décembre 2014, le suivi de l’exécution des crédits ouverts par la loi de Finances 2014 au titre du budget de l’Etat a permis de dégager de manière globale des engagements de dépenses de 411,47 milliards de dirhams, soit un taux d’engagement de 89% des crédits ouverts, contre 86% une année auparavant. Il a été réalisé 371,47 milliards de dirhams de ces engagements, soit un taux d’émission sur engagement de 90% qui est identique à celui de l’année 2013.
S’agissant des dépenses de fonctionnement du budget général de l’Etat, le rapport relève que les engagements au titre des dépenses de fonctionnement ont atteint 194,17 milliards de dirhams sur un total de crédits disponibles de 199,41 milliards de dirhams (199,35 milliards de dirhams en termes de crédits ouverts et 53,52 millions de dirhams au titre des fonds de concours), soit un taux d’engagement de 97,38% contre 98,08% une année auparavant. De même, les émissions réalisées au titre des dépenses de fonctionnement ont atteint 194 milliards de dirhams, soit un taux d’émission de près de 97,29% contre 97,97% une année auparavant.
S’agissant des dépenses d’investissement du budget général de l’Etat, les crédits ouverts au titre des dépenses d’investissement s’élèvent à 49,50 milliards de dirhams dont 17,35 milliards de dirhams de crédits enregistrés au profit du chapitre des charges communes et 32,15 milliards de dirhams au profit du budget des départements ministériels. A ces crédits, s’ajoutent les reports de l’année 2013 sur l’année 2014 d’un montant de 18,08 milliards de dirhams et les fonds de concours qui s’élèvent à 2,22 milliards de dirhams. De ce fait, le total des crédits disponibles ressort à 69,80 milliards de dirhams, avec des engagements de l’ordre de 64,67 milliards de dirhams, ce qui représente 92,64% des crédits de paiement disponibles contre 88,52% en 2013, et des émissions s’élevant à 47,88 milliards de dirhams, soit un taux de 68,59% contre 62,52% une année auparavant.
Forte dynamique des financements extérieurs en 2014 L’année 2014 a été une année exceptionnelle en matière d’amélioration des conditions de financement du Budget de l’Etat. En effet, cette année a connu une mobilisation importante relative au don des pays du Conseil de Coopération du Golfe (CCG). En effet, dans le cadre de l’initiative des pays du CCG, couvrant la période 2012-2016, la direction du budget a réussi à mobiliser courant 2014 un financement atteignant 12 milliards de dirhams, correspondant d’une part à la signature du programme exécutif du mémorandum d’entente relatif à la mise en œuvre du don qatari d’un montant de 1,25 milliard de dollars, qui a profité notamment au financement de la construction du nouveau hôpital Ibn Sina de Rabat et du CHU de Tanger, pour une enveloppe de 500 millions de dollars, et d’autre part, à la conclusion de deux conventions de financement avec le Fonds saoudien pour le développement (FSD), d’un montant de 190 millions de dollars, destinées respectivement au financement du développement du port de Sidi Ifni (40 millions de dollars) et au développement de l’infrastructure rurale (150 millions de dollars). De même, une augmentation significative des décaissements réalisés sur les dons mobilisés, notamment par la Banque africaine de développement, la Banque mondiale et l’Union européenne, procurant un financement gracieux au budget de l’Etat et faisant diminuer, de la sorte, son coût global de financement. |