Economie

Des délégations sous contrats-programmes : Souhail veut moderniser l administration de l emploi

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«Nous formons une équipe, et nous sommes l’équipe nationale de l’emploi», a ironisé le ministre de l’emploi et de la formation professionnelle pour dérider l’atmosphère de la rencontre de concertation à laquelle il a convié les délégués de son département vendredi à Rabat et qu’il a auparavant accueillis en leur administrant une douche froide. Invités au cours de cette réunion de concertation à signer des contrats-programmes définissant leurs objectifs pour la période 2012-2013, ces représentants de l’administration dans les régions déléguées se sont entendus morigéner sur leur manque de modernité et de réactivité. «Je ne conçois pas qu’un inspecteur du travail ne sorte pas de son bureau pour inspecter», a notamment déclaré le ministre devant une assistance qui s’attendait certainement à un autre accueil.  
Abdelouahed Souhail a harangué ses délégués avec véhémence au cours de ce conclave où, selon le programme, il ne devait être question que de la généralisation de la pratique de la contractualisation à laquelle son département s’essaye depuis 2009. «Sachant que la paix sociale est un facteur essentiel du développement, vous êtes au centre du progrès économique et social et vous constituez une étape déterminante du processus qui y mène en ce que vous veillez à l’application de la législation du travail, contrôlez les conditions d’exercice des métiers et conciliez les points de vue antagonistes en cas de différend», a-t-il déclaré en substance. Conséquemment à cette mission, «le ministère de l’emploi et de la formation professionnelle n’est pas un petit, mais un grand ministère», a-t-il martelé. Le ministre qui a rappelé à son auditoire que l’une des premières réalisations du Maroc indépendant est de se doter d’un ministère du travail, «ce qui prouve qu’à l’origine c’est essentiellement une question de dignité», a enjoint aux représentants de son département d’œuvrer à la promotion d’un travail décent et de veiller à l’application de la législation, au respect des droits des travailleurs et de contrôler – plus souvent et plus régulièrement – les obligations des uns et des autres telles que les déclarations à la CNSS. Le ministre qui par ailleurs a considéré que «ceux qui n’ont pas le sens de l’intérêt général ne sont pas à leur place dans l’administration», a invité ses cadres à se mettre au service des travailleurs et à faire preuve d’abnégation.
Il les a également incités à moderniser leur méthode et leurs outils de travail quitte à chercher le bon exemple, voire à demander l’aide d’organismes tels que la CNSS ou l’administration du fisc. Il a estimé que si la contractualisation est nécessaire à la régulation du rythme de la production des services de l’emploi, la constitution de bases de données et la formation continue sont, elles, essentielles à la qualité de ses prestations. Selon le ministre, l’objectif des contrats-programmes n’est pas seulement de dresser un plan d’actions pour la période 2012-2013, mais encore d’ancrer un nouvel esprit et d’insérer de nouvelles méthodes de travail dans la pratique de gestion des administrateurs. Des méthodes plus modernes, plus efficaces, plus rapides et plus équitables. En un mot, d’agréger la culture des objectifs et des résultats dans le quotidien des administrations déconcentrées du ministère de l’emploi et de la formation professionnelle, a-t-il martelé.
Débutée en 2009 avec seulement 2 délégations, la contractualisation par objectifs est passée à 10 en 2010, à 30 en 2011 et, on prévoit qu’elle englobe 51 délégations cette année.
Mais, a estimé Abdelouahed Souhail, le contrat à lui seul ne suffit pas à introduire l’efficacité dans la production des délégations : il lui faut s’enrichir des apports de la moralisation, de la déconcentration et de la formation. Il a ainsi annoncé que les attributions des délégués seront élargies et que, par exemple, ils auront toute latitude pour découper leur territoire de compétences en nombre de circonscriptions qu’ils jugeront utiles et de nommer à leur tête les agents qu’ils estimeront les plus aptes.
Auparavant, a-t-il rappelé, c’est l’administration centrale qui décidait de cela. Le ministre a également annoncé qu’un cycle de formation au profit de 500 agents sera bientôt mis en œuvre avec le concours du Bureau international du travail (BIT).
Les nouveaux contrats-programmes se caractérisent par une plus grande simplification en ce qu’ils sont centrés sur des objectifs définis «par les circulaires du ministre» mais conformes aux particularités régionales et quantifiables au moyen d’indicateurs restreints. Outre la contractualisation, la nouvelle méthode crée des outils de suivi, d’évaluation et d’audit comme elle impose une reporting complet et intégré. Le but final étant la modernisation de l’administration de l’emploi.

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