L’amélioration prévue des conditions météorologiques est un facteur clé qui devrait soutenir la reprise de la production agricole.
Prévisions économiques : Le Maroc inaugure une nouvelle phase de consolidation économique. A l’heure où la Banque mondiale revoit à la baisse ses prévisions pour 70 % des économies, le Maroc gardera le cap de la croissance. Le détail.
En dépit des incertitudes mondiales, le Maroc se dirige vers une période de croissance soutenue. En témoignent les dernières prévisions de la Banque mondiale. Les variations annuelles du PIB se redressent de façon continue et ce depuis 2022. Cette tendance sera maintenue pour les trois années à venir. Elle sera ainsi portée par le secteur agricole et la résilience du secteur privé. Dans son récent rapport sur les perspectives économiques mondiales, la Banque mondiale anticipe un raffermissement de l’activité économique au Maroc et ce malgré le contexte mondial marqué par la persistance des incertitudes et les tensions commerciales accrues. Dans ses projections de juin, la Banque mondiale anticipe pour le Maroc une croissance de 3,6 %. Elle devrait revenir à 3,5 % en 2026 et 3,6 % en 2027.
Se référant aux données formulées par l’institution de Bretton Woods, l’amélioration prévue des conditions météorologiques est un facteur clé qui devrait soutenir la reprise de la production agricole, contribuant ainsi au raffermissement de la croissance. En parallèle, l’activité industrielle devrait ralentir en raison d’une baisse des prix du phosphate due à une demande extérieure réduite. En ce qui concerne les politiques budgétaires, la Banque mondiale estime qu’elles devraient être restrictives cette année aussi bien pour le Maroc que pour la Jordanie et Djibouti. Par ailleurs, l’augmentation de la demande intérieure est susceptible de contribuer à un élargissement du déficit de la balance courante au niveau national. Dans l’ensemble, la Banque mondiale a revu à la baisse ses prévisions pour 70 % des économies. La croissance mondiale devrait ainsi ralentir à 2,3% en 2025, soit une performance inférieure de près d’un demi point de pourcentage aux projections du mois de janvier. «Si les prévisions pour les deux prochaines années se confirment, la croissance mondiale moyenne sur la période 2020–2026 sera la plus basse enregistrée depuis les années 1960», indique la Banque mondiale dans ce sens.
Et de poursuivre : « La croissance devrait ralentir dans près de 60 % des économies en développement cette année, pour s’établir en moyenne à 3,8 % en 2025 avant de remonter légèrement à 3,9 % en moyenne en 2026 et 2027. Des taux inférieurs de plus d’un point de pourcentage à la moyenne enregistrée dans les années 2010 ». Pour ce qui est des pays à faible revenu, ils devraient afficher une croissance de 5,3 % cette année, soit 0,4 point de pourcentage de moins que le taux projeté au début de 2025. Se référant à la Banque mondiale, le relèvement des droits de douane et le resserrement des marchés du travail engendrent également des pressions inflationnistes. Ainsi, l’inflation mondiale se situera à 2,9 % en moyenne en 2025, soit un taux qui reste supérieur aux niveaux d’avant la pandémie.
Sous un autre scénario, la croissance mondiale pourrait rebondir plus rapidement que prévu si les grandes économies parviennent à atténuer les tensions commerciales, ce qui réduirait l’incertitude politique générale et la volatilité financière. Selon la Banque mondiale, si les différends commerciaux actuels étaient résolus par des accords qui réduisent de moitié les droits de douane par rapport à leur niveau de la fin du mois de mai, la croissance mondiale gagnerait 0,2 point de pourcentage de plus en moyenne sur la période 2025-2026.