Entretien avec Malika Laasri, directrice générale du MCA-Maroc
Chargée de la mise en œuvre du projet «Compact II», conclu entre le gouvernement du Maroc et le gouvernement des États-Unis, l’Agence Millennium Challenge Account- Morocco (MCA-Maroc) sera clôturée dans presque 8 mois après la mise sur pied de plusieurs projets et programmes. Le 18 juillet 2022, l’Agence a lancé, dans le cadre du Fonds Charaka mis en place par le programme «Compact II», l’Institut de formation dans les métiers du transport et de la logistique (IFMTL) à Nouaceur. Ce projet fait partie d’un total de 15 centres financés par Charaka dont 10 (y compris l’IFMTL) sont achevés. Les autres établissements seront lancés dans les deux mois à venir. De plus, MCA-Maroc dispose d’un large portefeuille de programmes dont le foncier et l’enseignement secondaire. Malika Laasri, directrice générale de MCA-Maroc, nous en dit davantage.
ALM : Les missions du MCA-Morocco touchent à leur fin. Comment se présente cette ultime étape ?
Malika Laasri : Effectivement, nous sommes actuellement en phase de clôture. Il nous reste huit mois. Par la suite, l’Agence sera dissoute et disparaîtra en tant qu’entité. On espère que le gouvernement marocain et le gouvernement américain pourraient atteindre d’autres formes de collaboration pour d’autres nouveaux projets. Concernant les projets de l’actuel «Compact», ils sont achevés. On prépare avec le gouvernement des procédures pour pérenniser ces projets et aussi pour les dupliquer.
Vous venez tout juste de lancer l’Institut de formation dans les métiers du transport et de la logistique (IFMTL). Qu’est-ce qui caractérise ce centre ?
Nous avons annoncé la fin des travaux de réalisation du centre de transport et logistique qui est le fruit d’un partenariat public-privé avec la Fédération de transport et de logistique. Lors de la cérémonie de lancement, nous avons été honorés par la visite de Madame Alice Albright, présidente de Millennium Challenge Corporation (MCC). Venue spécialement pour un évènement à Marrakech, elle a tenu à assister au lancement de ce centre. Cet événement a également été marqué par la présence de Younes Sekkouri, ministre de l’inclusion économique, de la petite entreprise, de l’emploi et des compétences. Cet établissement accueillera ses stagiaires à partir de septembre 2022-2023. En termes de gouvernance, ce centre est porté par le secteur privé. Dans le cadre d’un partenariat public-privé, une société anonyme a été créée, en l’occurrence la Société de gestion des établissements de formation logistique (SGEFL). Elle est l’organe de gouvernance de cet établissement de formation professionnelle. Par conséquent, le secteur privé se charge du contenu de formation au sein de ce centre permettant de vraiment former les jeunes sur les aspects importants des métiers de transport et de logistique afin d’accéder plus facilement au marché du travail. C’est entre autres l’un des grands bénéfices de ce mode de gestion. Cet établissement dispense des programmes de formation continue et de formation initiale et actuellement sa capacité d’accueil s’élève à 830 places par an.
Pouvez-vous nous donner un petit aperçu sur les projets en cours ?
Au total, le fonds Charaka a financé 15 centres de formation professionnelle. Nous sommes axés sur les métiers mondiaux comme l’aéronautique, l’automobile, la logistique. On compte également à notre actif des projets dans le secteur de l’artisanat, du tourisme et de la boulangerie. On sélectionne les meilleurs projets, notamment dans les secteurs où le besoin de talents spécifiques se fait le plus sentir. Par exemple, au sein de l’Institut de formation dans les métiers du transport et de la logistique il y aura une formation sur la maintenance des véhicules et des poids lourds qui n’est pas enseignée dans les autres centres de formation professionnelle de logistique et de transports. On a ciblé des filières qui n’existent pas ailleurs pour pouvoir toujours remplir les besoins en compétences du marché du travail.
En dehors du fonds Charaka, quels sont les programmes auxquels vous participez et quel est l’impact attendu de ces projets ?
En dehors des centres issus du fonds Charaka, MCA-Maroc participe à la réforme de la formation professionnelle pour pouvoir soutenir l’élan d’implication du secteur privé dans le système d’organisation conformément aux lois en vigueur. Nous nous intéressons aussi à l’éducation secondaire, en particulier à l’abandon scolaire parce que l’hémorragie de l’abandon scolaire se trouve essentiellement au niveau du secondaire. On a donc investi pour montrer des modèles d’amélioration de la qualité de l’enseignement secondaire. Par ailleurs, nous travaillons aussi sur l’utilisation des données scientifiques pour le développement et l’évaluation des politiques publiques. Parallèlement, l’Agence se focalise aussi sur la rentabilité du foncier dont le foncier industriel. D’ailleurs, on a réhabilité quelques zones industrielles et on en a créé d’autres. Pour ce qui est de l’activité «Foncier rural» elle a pour objectif la melkisation des terres collectives. On est aussi en train de soutenir les différentes parties prenantes pour la mise en œuvre de quelques composantes de la stratégie nationale du foncier, telle qu’elle a été développée suite au discours de Sa Majesté le Roi Mohammed VI lors des Assises nationales du foncier qui se sont déroulées en 2015.