Le commandant c’est le dernier qui quitte le navire. Mais ce n’est pas le cas pour la société enron. Le directeur général et vingt-neuf membres de sa direction ont liquidé leurs actions avant la crise a affirmé dimanche le New York Times. Ce groupe de vingt-neuf personnes fait l’objet d’une enquête fédérale, suite à la plainte déposée par la Amalgated Bank de New York, une banque qui avait acheté des actions du groupe pour les fonds de retraite de certains salariés.
Alors que l’action continuait de grimper à la bourse de New York, ces responsables ont commencé à vendre leurs actions et ont encaissé 1,1 milliard de dollars, en cédant 17,3 millions d’actions entre 1999 et le milieu de 2001, selon le quotidien qui cite des documents judiciaires.
Ces responsables auraient continué à vendre juste avant que l’action ne commence sa chute au début de 2001. Parmi les plus gros vendeurs figure le P-dg du groupe, Kenneth Lay, un ami personnel du président bush et l’un de ses plus gros contributeurs financiers lors de sa campagne présidentielle. M. Lay, qui ferait partie de la quinzaine d’actionnaires ayant reçu plus de 30 millions de dollars dans ces transactions, a gagné 101,3 millions de dollars en vendant ses actions, selon le New York Times. Il aurait vendu une partie de ses actions à une valeur maximale de 86 dollars l’action.
Cette semaine, l’action s’échangeait pour moins de 70 cents. De sa part, l’ancien P-dg d’une filiale d’Enron, Lou Pai, a également vendu, à lui seul, des actions pour une valeur de 353,7 millions de dollars, affirme le journal. Par contre les avocats et les porte-parole de ces responsables et du groupe affirment que ces transactions n’avaient rien d’illégal et que les vendeurs ne possédaient pas d’informations particulières ou d’avantages sur les autres actionnaires. Plus de la moitié des salariés d’Enron ont perdu leurs fonds de retraite, soit quelque 1,2 milliard de dollars, en les investissant dans des actions du groupe.