Financé à hauteur de 264 millions d’euros
Le Maroc et la Banque africaine de développement (BAD) travaillent ensemble pour juguler les effets de la pandémie sur la population. Ces efforts portent leurs fruits avec des résultats probants au niveau des programmes lancés.
A cet effet, la BAD juge très satisfaisante l’exécution du programme d’appui à la réponse à la Covid-19 (Parc-19). C’est en tout cas ce qui ressort du rapport d’achèvement de ce projet qui repose sur un prêt de 264 millions d’euros accordé au Maroc. «Les autorités marocaines ont démontré une cohérence d’actions conformes aux engagements avec la Banque dans le cadre du Parc-19.
Le Maroc a déployé tous les efforts nécessaires tout au long du programme, ce qui a garanti la bonne exécution des mesures», explique l’institution financière africaine. Dans ce document qui vient d’être dévoilé par la BAD, la banque passe au crible les mesures mises en place par le Maroc pour atténuer l’impact sanitaire et social de la crise. Elle met également à la loupe la réalisation des objectifs fixés pour l’appui aux entreprises et la préservation de l’emploi. Parmi les enseignement tirés, l’institution financière met en exergue l’approche décentralisée adoptée par le Comité de veille économique permettant d’accroître l’efficience des mesures, les moyens technologiques innovants pour augmenter la pertinence de certaines mesures, et le déploiement rapide d’instruments financiers adaptés aux besoins des TPME.
Ledit programme a été mis en place de juin 2020 à décembre 2020, soit 6 mois, afin d’accompagner le gouvernement dans son action de prévention d’une surcharge des services sanitaires à capacité limitée, éviter une catastrophe sanitaire et à réagir immédiatement avec un plan de relance pour tenter d’éviter une décélération durable de l’économie du Maroc.
Les objectifs fixés étant aussi de protéger les citoyens contre les risques sanitaires, protéger les emplois des citoyens, préserver leur pouvoir d’achat, et renforcer la résilience du secteur privé pour le préparer à la reprise de l’activité économique. Dans ce sens, la conception du Parc-19 s’est articulée autour de deux composantes, à savoir le soutien à la riposte sanitaire et sociale et l’appui à la résilience du secteur privé. Ainsi, il s’agit d’arriver également à augmenter la capacité de dépistage du virus du système sanitaire marocain par l’octroi de nouveaux agréments à des centres de santé pour effectuer des tests, de soutenir les ménages, y compris ceux qui vivent du secteur informel et de soutenir les entreprises en renforçant leurs trésoreries pour les rendre plus résilientes aux effets de la crise.
Dans son rapport, la BAD revient sur Fonds spécial pour la gestion de la Covid-19 qui a permis le développement d’infrastructures de santé dans le pays. La Banque indique à la date d’achèvement du programme que le Royaume dispose de «120 centres habilités qui réalisent des tests dont 40 issus du secteur public et 80 du secteur privé. Le nombre de tests réalisés a dépassé de loin la cible fixée à 2,5 millions pour arriver à 4,45 millions de tests au 31/12/2020», indiquant par ailleurs que les nouveaux cas de contamination par le coronavirus évités n’ont par ailleurs pas pu être mesurés. La Banque fait aussi un rappel des actions prises par le Maroc dans ce contexte soulignant par exemple que le texte de loi n°25.20 portant sur des mesures exceptionnelles en faveur des employeurs affiliés à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) et de leurs employés déclarés a été approuvé et publié au Bulletin officiel à la date du 27 avril 2020 et qu’à fin 2020, 1.111.096 salariés ont bénéficié de l’indemnité forfaitaire, pour un montant total de 5,1 milliards de dirhams.
Parmi les autres mesures mises en avant dans le rapport, on citera aussi la mise en place par le CVE des indemnités en faveur des chefs de ménages employés dans le secteur informel. «Cette mesure réalisée avec succès a permis d’octroyer des aides à 5,5 millions de ménages du secteur informel, dont 2,3 millions inscrits au Régime d’assistance médicale (RAMED)», relève la même source ajoutant que les bénéficiaires non inscrits ont été ciblés grâce à un effort de recensement entrepris par le ministère de l’intérieur. Parallèlement, les autorités marocaines ont déployé le dispositif «Damane Oxygène» permettant de soutenir le financement bancaire de 49.489 entreprises «surpassant la cible fixée à 10.000 entreprises par le programme», selon ledit rapport.
