Economie

Des taux toujours au plus bas

Le vent n’a toujours pas tourné à la bourse de Casablanca. Le niveau des taux pratiqués sur le marché monétaire et interbancaire est encore au plus bas. Sur le marché des opérations d’achat/vente temporaires des titres obligataires (Repo), les taux négociés jeudi dernier ont oscillé autour de 1,5%. Les gestionnaires sont embarrassés par ces niveaux de taux. Ils comptent en effet en grande partie sur les plus-values réalisées sur les opérations de Repo effectuées pour sur-performer les valeurs liquidatives des fonds monétaires qu’ils gèrent. De l’autre côté, le marché interbancaire n’échappe pas non plus à cette tendance. Les taux sont à un niveau de 2%.
Cette situation qui persiste depuis longtemps, avec toutefois des rebonds-surprises, inquiète désormais sérieusement les intervenants. «Nous n’arrivons toujours pas à rémunérer correctement les liquidités placées. Or, nous sommes tenues d’atteindre des niveaux minimums de rentabilité afin de préserver celle de nos activités» souligne un intervenant sur la place.
Le manque d’arbitrage sur les produits existants empire encore plus la situation. Certains estiment qu’il faut se tourner vers les marchés étrangers. «Puisque la pléthore des fonds sur notre marché est à l’origine de cette situation, il faut placer de plus en plus de liquidités dans des titres étrangers» note un trader. Cet avis est partagé par plusieurs autres intervenants. Ces derniers estiment qu’il est temps de réaliser des placements à l’étranger.
Rappelons que les dispositions de la dernière circulaire de la banque centrale relative au marché des changes autorisent les banques d’acquérir, sous des conditions spécifiques, des titres sur les places financières étrangères. Dans ce registre, un banquier de la place note : «actuellement, le placement de nos liquidités sur les marchés étrangers dans des titres obligataires nous garantit une rentabilité permettant de préserver celle des activités de la banque. Le coût de nos matières premières est encore élevé puisqu’il y a des charges incompressibles sur lesquelles nous ne pouvons agir pour l’instant».
Une question s’impose d’elle même alors. À qui profite cette baisse des taux sur les marchés, si les banques se tournent de plus en plus vers les places financières étrangères ? Une chose est sûre : elle ne bénéficiera pas à notre économie. Il est certain que les opportunités de fructifier l’argent ne manquent pas. Si, toutefois les banques s’activent un peu plus en octroyant davantage de crédits d’investissements. Mais paradoxalement, l’on constate que jusqu’à présent, elles rechignent à franchir le cap.

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