Casablanca arrive en tête du classement. La métropole collecte le tiers des dépôts bancaires, consomme 55 % des crédits à travers 30 % du nombre total des agences bancaires du pays. Casablanca figure également avec les villes de Rabat, Tanger, Nador, Fès et Marrakech parmi les six premières places en termes de collecte de dépôts. Ces villes cumulent 60 % de dépôts, alors que 70 % des crédits sont distribués par les seules Casablanca et Rabat.
D’une manière générale, les vingt premières localités (sur 88 ayant plus de 3 banques) centralisent 80 % des dépôts et 90 % des crédits à travers 69 % du réseau bancaire. D’autre part, la disparité affecte également le réseau bancaire marocain. Quelques chiffres le prouvent.
Au 31 décembre 2001, le Maroc comptait 16 banques inscrites parmi lesquelles trois anciens organismes financiers spécialisés (OFS): La BNDE, le CIH et le Crédit Agricole. À cette liste, il convient d’ajouter quatre banques Off-shore, filiales respectives de la BCM, BMCE, BMCI et SGMB, deux banques d’affaires (Casablanca Finance Markets et Média Finance), ainsi que le Fonds d’équipement communal et Bank AI Maghrib, soit 24 établissements au total. Ces institutions sont présentes sur le territoire national à travers plus de 1800 points de vente permanents. Ces dernières emploient 24.722 personnes dont près du tiers en cadres. Cependant, 7 banques, qui occupent chacune au moins de 5 % du marché des dépôts et des crédits, cumulent 80 % ou plus des dépôts clientèles.
Ces mêmes banques cumulent aussi plus de 70 % des crédits à l’économie, du nombre d’agences et des effectifs employés. Notant que le Crédit Agricole et le CIH qui ne font pas partie de ce groupe des sept distribuent plus de 21 % des crédits. Ils occupent en outre, tous les deux, près de 18 % du réseau d’agence et des salariés du secteur. En revanche, les sept Banques les plus petites ne représentent que 6 à 7 % des effectifs employés, des fonds propres, du total bilan et des crédits à l’économie. Elles se limitent à une proportion comprise entre 4 et 5 % du nombre d’agences, du produit net bancaire et des dépôts clientèles. Cet ensemble de déséquilibres se traduit par l’accroissement des opérations de concentrations et d’absorptions de banques.
Au Maroc, relève le CMC, les opérations de concentration se font jusqu’à présent par l’absorption de petites banques par les grandes. Ce fut le cas de la SBC par la BCM, d’UNIBAN et Argentaria par WAFABANK, de l’ABN AMRO par la BMCI. C’est aussi le cas de la SMOC par le Crédit Populaire. Ces opérations ont certes réduit le nombre de banques inscrites. Elles ont, en outre, permis aux absorbantes d’améliorer leurs indicateurs d’activité. Mais, elles n’ont pas changé la physionomie générale du marché ni son degré de concentration par le haut, précise le CMC. Ce dernier attire l’attention sur le fait que certains rapprochements envisagés au niveau du cartel des sept grandes pourraient bouleverser les données du marché. Des rapprochements qui auraient indéniablement des coûts sociaux à court terme.













