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Dette publique et emploi : La Banque mondiale recommande l’amélioration de la transparence

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«Le Groupe de la Banque mondiale compte mettre à la disposition des pays en développement jusqu’à 160 milliards de dollars d’aide financière les 15 prochains mois».

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Washington, 9  avril  2020, la Banque mondiale sensibilise tous les pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord à la nécessité d’améliorer la transparence sur les questions économiques comme la dette publique et l’emploi. Pour l’instance internationale, ce n’est que de cette manière que la croissance pourra être stimulée. La confiance dans les institutions publiques également. Il s’agit de la recommandation phare qui ressort dans son dernier bulletin d’information économique de la région. Les détails.

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Le double choc sans précédent lié à la pandémie de Covid-19 et à l’effondrement des prix du pétrole, pour certains pays de la région, impacte déjà la croissance économique. Il s’agira de vite rétablir les équilibres dans tous les pays et la transparence y contribuera.

Le nouveau rapport intitulé ‘’Importance de la transparence pour la région Moyen-Orient et Afrique du Nord’’ montre en effet que «les estimations de coûts de la crise actuelle sont fluctuantes, car il est difficile de prédire comment l’économie mondiale, les politiques nationales et les sociétés de manière générale réagiront à la propagation de la pandémie».
De telles estimations peuvent varier en quelques jours.

Les prévisions du 1er avril dernier pour la région MENA laisseraient à penser que ces deux chocs coûteraient environ 3,7 % du PIB régional pour 2019 (soit approximativement 116 milliards de dollars), alors qu’on annonçait 2,1% pas plus tard que le 19 mars…
Ferid Belhaj, vice-président de la Banque mondiale pour la région Moyen-Orient et Afrique du Nord, a déclaré que «plus que toute autre région du monde, la région MENA est secouée par deux chocs distincts, quoique liés, à cause de la propagation du nouveau coronavirus et de l’effondrement des prix du pétrole. La Banque mondiale ne ménage aucun effort pour aider les pouvoirs publics à surmonter ces chocs et ne pas faire de laissés-pour-compte».

Le message est clair. Le Maroc qui fait partie de la région n’est pas concerné par le choc pétrolier mais devra poursuivre le jeu de la transparence pour conforter sa confiance envers les bailleurs de fonds internationaux.
Toujours est-il que le mot d’ordre concerne tout le monde chez la Banque mondiale… Le post-Covid-19 devrait s’accompagner davantage de transparence pour assurer une croissance et renforcer la confiance !
Le Maroc a maintenu ses notes de rating. Sa politique de riposte contre le Covid-19 a largement été citée en exemple. Son agilité à trouver les arrangements financiers pour soutenir sa population confortera certainement la confiance dans les instances publiques. Il a puisé, dernièrement, dans la ligne de précaution et de liquidité (LPL) du FMI à hauteur de près de 3 milliards de dollars, remboursable sur 5 ans avec une période de grâce de 3 ans. Sa transparence dans la justification de cette décision s’est faite immédiatement : rééquilibrer la balance des paiements étant donné la chute de la rentrée des devises (exportations, rentrées de devises, transferts des Marocains résidant à l’étranger…). Bank Al-Maghrib a expliqué que «le fait d’avoir tiré sur cette liquidité servira à maintenir les réserves des changes et consolider ainsi la confiance des investisseurs étrangers et des partenaires multilatéraux et bilatéraux. Le Maroc est en phase avec l’instance. Il applique aussi la transparence. Les faits sont là.
Selon le nouveau rapport, «la pandémie de Covid-19 plombe les économies de la région MENA de quatre manières : détérioration de la santé publique, baisse de la demande mondiale de biens et services de la région ; recul de l’offre et la demande intérieures en raison de l’application de mesures de distanciation sociale ; et surtout, chute des prix du pétrole».

Le Maroc n’est pas concerné par l’effondrement des cours du pétrole mais la réduction des envois de fonds, des investissements et des flux de capitaux dans la région par les importateurs fragilise la région. Le Maroc en représente un.
Compte tenu de ce schéma global, les auteurs du rapport recommandent que «les pays interviennent en adoptant deux démarches parallèles : faire face à l’urgence sanitaire et au ralentissement économique associé et commencer à adopter des réformes porteuses de transformations et sans incidence majeure sur le budget, notamment en ce qui concerne la transparence de la dette et la restructuration des entreprises publiques».

L’économiste en chef de la Banque mondiale pour la région Moyen-Orient et Afrique du Nord affirme qu’«en investissant immédiatement dans la transparence, la région va pouvoir sortir du cycle vicieux de la méfiance et du manque de responsabilité de l’État».
Selon Daniel Lederman, économiste en chef adjoint de la Banque mondiale et chef de l’équipe de rédaction du rapport, «la baisse de la transparence dans la région MENA entre 2005 et 2018 pourrait avoir entraîné une perte de PIB par habitant comprise entre 7 et 14 %».

De leur côté, les analystes de la Banque mondiale insistent sur le fait que le manque de transparence peut entraver la réalisation d’analyses crédibles sur des sujets importants.
«Le manque de transparence empêche la réalisation d’analyses crédibles sur la viabilité de la dette de la région MENA, qui sera un sujet important à examiner après la crise. Les pays de la région appliquent des normes très variables en matière de communication des données de la dette, et les économistes de la Banque mondiale et d’autres analystes externes n’ont pas accès à des informations vitales sur de nombreux types de dettes publiques».

L’harmonisation des définitions des indicateurs tels que l’emploi, le chômage, l’informel aux normes internationales a été pointée du doigt. Cette initiative si elle est prise par tous les pays de la région facilitera les enquêtes établies.
Les enjeux sont énormes. Car c’est à partir de tels indicateurs que le Groupe de la Banque mondiale accorde les prêts mais évalue un pays dans son mode de gouvernance…
L’instance internationale compte mettre à la disposition des pays en développement jusqu’à 160 milliards de dollars d’aide financière, les 15 prochains mois, afin de leur permettre de protéger les ménages démunis et vulnérables, de soutenir les entreprises et de redresser leurs économies.

Pour l’heure, des mesures ont été mises en place pour accroître la surveillance épidémiologique, améliorer les interventions de santé publique et aider le secteur privé à continuer à fonctionner et préserver les emplois.
Les prochains mois seront décisifs.

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