Croire en les potentialités de l’Afrique et des femmes africaines. C’est en partie une des finalités de la deuxième édition du congrès African Women in Agriculture (AWA).
Organisée du 8 au 9 mai 2018 au Musée Mohammed VI pour la civilisation de l’eau par Believe In Africa avec l’appui du Groupe OCP, ce dernier confirme à ce titre son engagement envers l’agriculture à travers ses diverses actions en faveur des principaux intéressés, à savoir les agriculteurs. Cet événement, exclusivement dédié aux femmes agricultrices, se tient en partenariat avec l’Initiative nationale pour le développement humain (INDH), l’Agence marocaine de coopération internationale (AMCI), ONU Femmes, US African Development Foundation, et Lilium Capital.
Les femmes agricultrices en Afrique
Animées de volonté et d’espoir, plus d’une centaine de femmes venant des quatre coins de l’Afrique sont donc réunies dans la ville ocre pour échanger et présenter leurs initiatives en agriculture mais aussi dans l’artisanat. Qu’elles soient femmes chefs d’entreprises, membres de coopératives, ou encore agricultrices, toutes comptent passer à l’action avec la mise en place de recommandations en faveur d’une agriculture portée par les femmes africaines. Pour elles, c’est également un appel à la création des marques labellisées made in Africa. Lors de cette 2 ème édition, Angelle B Kwemo, fondatrice de Believe in Africa, a mis l’accent sur la nécessité de trouver des solutions aux problématiques auxquelles font face les femmes africaines, notamment en matière de financement, d’accès au marché et en termes de commercialisation de produits. De son côté, Nadira El Guermai, gouverneur-coordinatrice nationale de l’INDH, est revenue sur cette Initiative qui fêtera le 18 mai le 10ème anniversaire de son lancement. A cet égard, Nadira El Guermai a notamment expliqué que l’INDH a pour principale spécificité la territorialisation de son action et qu’elle émane des besoins de la population sur le plan local.
L’agriculture conjuguée au féminin
Cette édition a également été marquée par la présence de Aissata Issoufou, Première dame du Niger, qui a appelé a conjuguer l’agriculture au féminin et mettre les femmes au cœur de toutes les stratégies de développement. Elle a également confié que la femme africaine travaille au quotidien pour nourrir sa famille, notamment dans le monde rural. Pour Mme Issoufou cet événement est important dans la mesure où il valorise le travail de la femme et pour l’aider à acquérir les fruits de son travail.
Par ailleurs, un réseau d’influenceurs devrait se créer lors de cette rencontre afin d’assurer de meilleures conditions de travail aux femmes africaines et leur permettre d’être plus productives. Une série de rencontres s’en est suivie. Celles-ci ont porté sur diverses thématiques, notamment «Nourrir l’Afrique et nourrir le monde : atteindre les objectifs du développement durable», «Investir dans l’agriculture, partenariat public-privé, producteurs de chaînes de valeur» , «Changement climatique adaptation, genre et autonomisation des femmes», ou encore de la sécurité alimentaire à la souveraineté alimentaire. Notons que diverses expositions de produits du terroir conçues par des femmes africaines sont tenues à cette occasion.
[box type= »custom » bg= »#fddeef » radius= »5″]Les avancées du Maroc en matière d’accompagnement des femmes sont un modèle
Questions à Angelle B Kwemo, fondatrice de Believe in Africa
ALM : Qu’est-ce qui caractérise cette 2ème édition ?
Angelle B. Kwemo : Le grand changement cette année c’est qu’on a beaucoup de supports. On a l’honneur d’avoir avec nous la Première dame du Niger, Son Excellence Aissata Issoufou qui est engagée sur cette question importante pour la femme africaine. La Première dame du Niger est la marraine de cette édition. On reçoit également une délégation beaucoup plus élargie. Je cite par exemple une délégation qui vient du Congo RDC. Mais également une délégation qui nous vient du Liberia. Nous sommes également heureux d’avoir avec nous diverses associations de femmes. De plus par rapport à l’année dernière on a plus de Marocaines qui nous font l’honneur de partager avec nous cet événement. On a par exemple un panel complet sur les cosmétiques. C’est un domaine dans lequel le Maroc est déjà leader. Le Maroc performe en matière de transformation, d’extraction de l’argane, tous les produits cosmétiques, le savon, et c’est une technologie et un savoir qu’on peut très bien exporter sur le reste du continent.
Quelles sont vos attentes par rapport à cette 2ème édition ?
On va lancer officiellement AWA qui ne sera plus une initiative créée par Believe in Africa, ce sera une entité à part. AWA veut dire Eve. L’acronyme c’est African Women in Agriculture and Art parce que dans l’artisanat c’est à peu près les mêmes problématiques, les mêmes contraintes. On va donc lancer AWA, son network et son réseau avec toutes les femmes qui sont venues des quatre coins du continent pour créer un nouveau chapitre et les appuyer par la même occasion. Cette année on va faire des échanges, des voyages d’affaires et des «trade missions» .
Pourquoi le choix du Maroc pour le lancement de ce projet ?
J’ai découvert il y a dix ans le programme de l’INDH initié par le Roi du Maroc et on peut clairement dire que le programme sur les produits du terroir marche très bien par exemple. Les avancées du Maroc en matière d’accompagnement des femmes dans ce domaine sont un modèle qu’on peut exporter. L’industrie au Maroc est plus développée. Je pense qu’il est plus facile de transformer des produits ici au Maroc contrairement à d’autres pays où il y a des problèmes entre autres d’électricité ou d’énergie. Enfin, la position stratégique du Maroc est importante. Cette position lui permet d’être la porte de l’Afrique. A partir du Maroc on a accès au marché international grâce aux accords commerciaux signés avec les Etats-Unis, l’Europe, ou encore le Moyen-Orient.
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