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Développement de la filière sucrière au Mena : Le Maroc, un cas d’école

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L’amélioration des rendements de la production s’est consolidée notamment par l’entrée récente de la transformation digitale de l’amont agricole sucrier confirmant ainsi la vision d’une filière engagée pour les objectifs du développement durable.

L’expérience marocaine en matière de développement de la filière sucrière a été citée en exemple lors de la 3ème édition de la Conférence internationale du sucre qui prend fin ce jeudi 28 février à Casablanca. Cette conférence qui intervient après celle de Marrakech tenue en 2017 vient débattre des enjeux de la filière dans la région Mena, une puissance en émergence. L’occasion de réitérer la volonté de faire du Maroc une plate-forme incontournable pour échanger et partager les expériences et bonnes pratiques du marché sucrier aussi bien au niveau mondial que régional. Les échanges ont également porté sur les avancées d’innovation ainsi que de la recherche et développement pour une filière durable et performante.

Le Maroc a fait un saut quantitatif et qualitatif en la matière. Une dynamique renforcée par les dispositions du Plan Maroc Vert lequel est venu repositionner l’agriculture en tant que moteur de croissance économique et de développement social du Royaume. «La stratégie du Plan Maroc Vert qui vient de souffler sa 10ème bougie s’est voulue globale et inclusive. Elle s’inscrit dans le long terme pour être compétitive et socialement intégrée. Elle a apporté un changement profond des paradigmes de politique agricole et d’approche de développement agricole et rural», explique dans ce sens Mohammed Sadiki, secrétaire général du ministère de l’agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts.

La stratégie agricole du Maroc se distingue par son caractère innovant axé sur le renforcement de la chaîne de valeur et la modernisation des filières. La filière sucrière a été la première à adhérer à cette vision. «La filière sucrière a été tout le long de cette décennie un cas d’école et un exemple de première interprofession créée et reconnue. Elle a par ailleurs été la première à signer un contrat programme avec le gouvernement dans le cadre d’un partenariat public-privé», explique à cet effet Ahmed Ouayach, président de la Confédération marocaine de l’agriculture et du développement rural (Comader).

Le plan de relance déployé depuis 2018 a permis à la filière de réaliser des résultats exceptionnels. «Le chemin parcouru depuis 1929 nous rend confiants dans notre filière sucrière nationale. De la première usine qui produisait à l’époque 100 tonnes de pain de sucre par jour nous sommes arrivés à une capacité moyenne journalière de 6.500 tonnes par jour», assure pour sa part Mohamed Fikrat, président de la Fédération interprofessionnelle marocaine de sucre (Fimasucre) et président-directeur général de Cosumar, agrégateur principal de la filière au niveau national.

En effet, les rendements de la production ont été visibles depuis le premier contrat programme signé sur la période 2008-2012 et qui a été renouvelé par un autre cadre contractuel à l’horizon 2020. L’amélioration des rendements de la production s’est consolidée notamment par l’entrée récente de la transformation digitale de l’amont agricole sucrier confirmant ainsi la vision d’une filière engagée pour les objectifs du développement durable. La Cosumar a dans ce sens construit cet engagement autour d’un concept basé sur trois «P», à savoir l’Homme «People», la planète et la prospérité.

La filière, et sous la confirmation de l’ensemble des parties prenantes, a réussi à satisfaire toutes les clauses du contrat économique et social. Les opérateurs publics et privés du secteur s’engagent avec détermination de relever activement les défis qui se présentent actuellement. La priorité étant de garder la filière sucrière au cœur du développement économique du Maroc en assurant la protection de la production nationale et en apportant le soutien nécessaire aux opérateurs particulièrement dans leurs activités à l’international afin de valoriser et d’exporter leur savoir-faire vers les pays du Mena et de l’Afrique.

Zoom sur 10 ans de performance et de rentabilité

Depuis sa création il y a 90 ans, l’industrie sucrière au Maroc n’a cessé de se développer. La filière s’érige aujourd’hui en un secteur important de l’agroalimentaire national qui évolue au cœur d’un large écosystème.

Les chiffres annoncés lors de cette conférence confirment la performance rapide de la filière qui bénéficie, à ce jour, à plus de 80.000 agriculteurs dans cinq régions marocaines. On note dans ce sens 80.000 hectares de plantes sucrières, 5.000 emplois directs et indirects créés et 1.000 clients partenaires. A ces effectifs s’ajoutent également 1.200 entreprises et entrepreneurs opérant dans les huit sites industriels du pays. En termes d’investissements, 1 milliard de dollars a été injecté dans la filière ces dernières années.

En dix ans, la filière sucrière a enregistré des réalisations significatives qui répondent à un taux de couverture moyen des besoins de 46% au titre des trois dernières campagnes, soit 83% de l’objectif 2020 qui est de 56%. Cette performance résulte essentiellement de l’amélioration des performances substantielles du rendement à l’hectare qui a atteint une moyenne de 12 tonnes à l’hectare pour la betterave et d’environ 9 tonnes à l’hectare pour la canne à sucre. Une amélioration qui résulte entre autres de l’utilisation généralisée de la semence monogerme.

Considérée comme étant un gisement important d’emploi, la filière continue d’assurer plus de 10 millions de journées d’emplois par an. Par ailleurs, la filière engagée dans une perspective de développement durable a réussi à diminuer significativement son empreinte carbone. Cette dernière a été réduite en dix ans de 40% avec un objectif de diminution supplémentaire de 20 % d’ici 2020. Sur le plan social, la filière assure la couverture maladie à ses producteurs ainsi que la scolarité à leurs enfants sans oublier le soutien apporté aux femmes agricultrices.

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Quid du Mena ?

Le développement de la filière sucrière ainsi que de l’approvisionnement reste une question centrale pour les pays de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (Mena). Il s’agit en effet de l’un des plus grands défis à relever dans cette zone géographique.

La région, selon les participants à la conférence, reste fortement tributaire des importations de sucre. En effet, le Mena est déficitaire de 11 millions de tonnes de sucre blanc.

Représentant un marché de 55 millions d’habitatant, la région est en quête de tendance émergente apte à contribuer au développement de la production sucrière et de la raffinerie locale.

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