«Dans nos pays du Sud, 75% de l’infrastructure n’existe pas encore et le transport dans ces pays reste absent». Le chiffre avancé, mardi à Rabat, par Hakima El Haité, est alarmant.
La ministre déléguée chargée de l’environnement, qui s’exprimait lors de la 4ème conférence de Rabat pour le développement durable, est, cependant, consciente des efforts à déployer pour améliorer la mobilité. «Nous pouvons développer le transport et l’infrastructure qui y est liée», enchaîne-t-elle en évoquant le partenariat pour le développement durable créé à Marrakech lors de la COP22.
La technologie en faveur du transport
Par ledit partenariat, les besoins des acteurs non-étatiques peuvent être, selon Mme El Haité, identifiés pour l’amélioration des régulations et des incitations financières pour que ces acteurs mettent leur technologie sur les politiques nationales de l’Etat. «Il va falloir au niveau des Etats qu’il y ait des politiques favorisant le transfert technologique», estime-t-elle en faisant également un clin d’œil aux pays du continent africain qui, selon la ministre, ne produit que 4% des gaz à effet de serre au niveau mondial. Par l’occasion, Mme El Haité, qui rappelle que le Maroc a, malgré quelques retards, entrepris des pas de géant en termes de transport, ne manque pas d’évoquer sa mission.
«Notre rôle est de faire un lobbying au niveau des instances internationales pour sécuriser les pays en développement qui veulent aller vers le développement durable voire sécuriser les investissements dans ce cadre», poursuit la ministre à propos des infrastructures qui sont entérinées par Mohamed Boussaïd, qui assure l’intérim de la tutelle, dont le discours est donné par le représentant dudit département pour des raisons de mission à l’étranger.
Nécessité de développer les infrastructures
Dans ce discours, M. Boussaid a mis l’accent sur un système de transport vert et inclusif. «Ce système ne peut être pensé en dehors du développement des infrastructures», précise le ministre qui prend le transport durable pour un défi au Maroc.
Ceci étant, cet événement, organisé pour répondre à la question : «Quelles évolutions pour la mobilité durable en Afrique?», est marqué par la présentation de la feuille de route des actions de la coalition mondiale Transport post COP22. «Nous voulons que les Etats se saisissent de cette feuille de route pour le transport», indique Patrick Oliva, président du processus de Paris sur la mobilité et le climat et ex-directeur des relations extérieures- mobilité durable et transition énergétique pour Michelin. «Dans le cas de l’Afrique, il faut bâtir une feuille de route de développement africain», ajoute-t-il en mettant l’accent sur la création d’une alliance dont la mission serait de saisir les décideurs de cette feuille de route au niveau mondial. «Cette alliance sera annoncée à la COP23 qui se tiendra à Bonn», conclut-il.