Selon le wali de la région, les responsables du CRI et leur équipe sont appelés à accorder plus d’intérêt à la prospection et à l’identification de projets créateurs de valeur.
Hub industriel : En 2018, la région Souss Massa a démarré dans le cadre de la vision Royale le Plan d’accélération industrielle pour diversifier son économie qui jusqu’alors reposait sur les secteurs traditionnels que sont l’agriculture, le tourisme et la pêche.
Depuis, la région a pris le virage industriel qui s’est traduit notamment par l’aménagement de parcs industriels intégrés nouvelle génération dans lesquels se sont engagés les investisseurs. Mais aujourd’hui, pour faire de la région un grand hub industriel, il faut encore vendre les potentialités et atouts du Souss Massa. C’est tout l’objectif de la conférence «Back to business», organisée en fin de semaine dernière par le Centre régional d’investissement Souss Massa (CRI), qui marque ainsi après la période estivale, la rentrée économique. Un meeting pour exposer aux potentiels investisseurs les opportunités d’investissement dans la région. Mais pas seulement. Il s’agit aussi de mobiliser autour de la question de l’investissement tous les acteurs locaux, car tout le monde est concerné. Saaid Amzazi, wali du Souss Massa, citant les Hautes Orientations Royales, n’a pas manqué de le souligner lors de cette conférence. Rappelons dans ce contexte que Sa Majesté le Roi Mohammed VI avait déclaré dans Son discours inaugural du Parlement du 14 octobre 2022, que «L’investissement étant l’affaire de toutes les institutions et de tous les acteurs du secteur privé, Nous soulignons que chacun doit rester mobilisé et afficher une attitude responsable à l’effet de promouvoir ce secteur vital pour l’essor de notre pays». Dans la région Souss Massa, ce sont des Hautes Orientations Royales qui ont été prises au mot. Même après les temps dures de la période Covid, les investisseurs n’ont pas déprogrammé leur projet dans les nouvelles zones industrielles. De son côté, l’autorité locale veille à l’application des dispositions de la nouvelle charte d’investissement. «Ce nouveau cadre incitatif attrayant a déjà permis, et permettra encore sans nul doute, à notre région de guider les investissements vers les secteurs prioritaires de notre économie et de réduire, par la même occasion, les disparités territoriales entre ses préfectures et provinces», a souligné le wali Amzazi. Et aujourd’hui, l’autorité fait de la promotion des investissements dans la région Souss Massa une de ses principales priorités «si ce n’est notre priorité absolue !», soutient Saaid Amzazi.
Le lancement de Masters Plans du foncier mobilisé pour l’investissement atteste aussi de la volonté de mieux accompagner le développement de l’investissement. Il s’agit de structurer l’offre en la matière, afin d’assurer la transparence de son processus d’affectation, explique le wali dans son allocution lors de la conférence. «Notre action porte également sur la modernisation des infrastructures d’accueil et équipements essentiels à l’investissement, permettant de soulager les charges de l’investisseur mais aussi de lutter contre la spéculation et les retards accumulés dans la réalisation des projets», a-t-il ajouté. «L’objectif de toutes ces démarches est de garantir les chances aux projets d’être remis entre les mains d’investisseurs engagés à créer de la valeur ajoutée et à réaliser leurs projets dans les délais impartis», poursuit le wali du Souss Massa.
Pour rendre plus attractives Agadir et sa région, le conseil régional Souss Massa a de son côté mis en place un cadre incitatif pour encourager l’investissement à travers des primes au foncier et des primes à l’emploi. Tout un contexte, qui contribue à attirer un flux relativement conséquent d’investisseurs. Ceci d’autant plus que cette dynamique est accompagnée par un embellissement de la ville à travers le programme de développement urbain. Il y a aussi le renforcement de la capacité d’accueil touristique à travers notamment la nouvelle station de Taghazout Bay. Autant d’atouts qui renforcent l’attractivité de la région. Mais aujourd’hui, les responsables du CRI et leur équipe sont appelés à «accorder plus d’intérêt à la prospection et à l’identification de projets créateurs de valeur», a souligné M. Amzazi. Il faut en effet s’inscrire dans une logique plus agressive pour drainer plus d’investissement, «car nous sommes en compétition avec d’autres territoires et destinations», a-t-il conseillé. Il faut aussi répondre aux attentes des investisseurs qui réclament encore plus de fluidité administrative dans les procédures, notamment au niveau de l’Office des changes. Un environnement juridique rassurant et plus de célérité dans le traitement des dossiers à tous les niveaux de leur parcours d’investisseurs est aussi recommandé. Le temps dans la gestion des investissements étant compté pour les hommes d’affaires.
Plus de connectivité, plus de logistique sont d’autres doléances des acteurs privés pour réussir la diversification économique locale. Le projet de port sec tant attendu dans la région est justement dans ce contexte le leitmotiv des opérateurs économiques. Face aux investisseurs, cette infrastructure est en effet un gage de plus d’attractivité. Dans une région à vocation exportatrice, c’est aussi un investissement incontournable dans le contexte du processus de la décarbonation. De plus, une région ne peut prétendre drainer de nouveaux investissements et conforter l’existant sans la réalisation de projets structurants majeurs et désenclavants, souligne Driss Boutti, président de la CGEM Souss Massa. C’est que la région a pour ambition de devenir un hub africain et drainer de nouvelles filières. Le tout est incontournable si l’on veut créer des emplois et cela aussi est aujourd’hui la priorité des priorités.