La CNT veut changer de paradigme et s’est fixé comme mission de contribuer de manière responsable et durable à la compétitivité du secteur touristique et au bien-être des Marocains.
La Confédération nationale du tourisme (CNT) a présenté, samedi à Marrakech, la nouvelle feuille de route 2020 élaborée par le secteur privé, en faveur d’un développement inclusif de l’industrie touristique marocaine, et pour en améliorer sa compétitivité, et qui porte sur sept principaux axes.
A travers cette nouvelle feuille de route 2020, la CNT veut changer de paradigme et s’est fixé comme mission de contribuer de manière responsable et durable à la compétitivité du secteur touristique et au bien-être des Marocains en créant de l’emploi, en favorisant l’inclusion, en générant des devises et en promouvant l’innovation, et ce pour faire du Maroc une destination authentique offrant une diversité d’expériences à partager.
Ce document prévoit une série d’actions orientées et mesurées chacune en termes de contribution à la compétitivité, à la durabilité et à l’emploi, et concentré sur la recherche du client, sur sa satisfaction, sur l’amélioration de son expérience voyage et sur son choix de la destination Maroc.
«Les principaux chantiers que nous avons inscrits dans nos priorités, nous les avons choisis parce qu’ils sont prioritaires pour le développement du tourisme et nous y travaillons dans le cadre de commissions de travail public/privé, impliquant les représentants de la CNT d’un côté et les pouvoirs publics de l’autre, c’est-à-dire le département du tourisme, du transport aérien, de l’artisanat et de l’économie sociale ainsi que l’ONMT, la SMIT, l’ONDA…, avec
lesquels nous entretenons des rapports très étroits de collaboration et de prise de décision», a souligné Abdellatif Kabbaj, président de la CNT.
D’après ce dernier, cette nouvelle feuille de route prometteuse porte sur plusieurs axes de nature à permettre au secteur touristique de continuer à jouer pleinement son rôle en tant que levier essentiel pour le développement économique du Royaume et qui sont :
Création de la Tourism Academy
Celle-ci aidera à tirer profit de la diversité et de la complexité de la communauté des professionnels du tourisme en facilitant les échanges tout en offrant des formations souhaitées dans divers domaines, ainsi que l’information et l’accompagnement nécessaire.
Implication de tous les acteurs dans le digital
Pour impliquer tous les acteurs du secteur dans la recherche d’information, la comparaison, l’évaluation de l’expérience et le choix et l’acte d’achat du touriste, et en collaboration avec l’ONMT, un programme d’accompagnement de start-up touristiques sera mis sur pied au cours de l’année.
Développement du capital humain et la formation
Cet axe porte sur la mise à jour du bilan/cartographie de l’emploi dans le tourisme, le lancement des formations courtes, ainsi que le renforcement des mécanismes de soutien financier à la formation, et l’élaboration d’une nouvelle convention collective pour les RH du secteur. En partenariat avec le ministère du tourisme, une plate-forme de e-learning sera opérationnelle en mars 2020.
Amélioration de la compétitivité
La CNT propose des ajustements en matière de fiscalité, à la hauteur des ambitions du secteur du tourisme.
Réglementation du secteur
Le pôle réglementaire vise la professionnalisation des acteurs et le rehaussement des prestations de la chaîne de valeur touristique via le lancement de réformes réglementaires pour libéraliser et moderniser la réglementation sur les métiers touristiques en l’adaptant aux nouvelles réalités du secteur.
Plus d’intérêt pour le tourisme interne
La CNT a participé à la campagne qui sera lancée par l’ONMT pour le développement du tourisme interne, et qui sera dotée de sa propre plate-forme digitale. Alors qu’un salon du tourisme dédié à l’offre nationale verra le jour au cours de l’année.
Réorganisation de l’Observatoire du tourisme
L’Observatoire du tourisme mettra en avant deux axes majeurs que sont la compétitivité et la durabilité, en faisant évoluer ses indicateurs quantificatifs et qualitatifs.
Le digital, fer de lance de la CNT
Faire une transition digitale pour une connectivité optimale qui servira en premier lieu la compétitivité de la destination Maroc, tel est l’objectif de l’étude intitulée «Diagnostic stratégique et digital 2019-2020», élaborée par la CNT et qui dresse un panorama général du secteur du tourisme au Maroc à l’épreuve de la transformation digitale en cours, et jette un éclairage sur les enjeux de la transformation digitale au Maroc.
Selon ce document, le digital s’impose comme un levier stratégique de promotion du secteur, notamment à travers une communication digitale en phase avec l’évolution du secteur touristique mondial et l’exploitation de la big data, devenue maillon principal d’efficacité et de réactivité dans un marché touristique mondial en perpétuelle évolution. 90% des touristes ayant visité le Maroc ont réservé leurs hébergements en passant par Internet. Ainsi, 56% des achats sont effectués en ligne, ce qui représente un total de 149 millions de dirhams. D’après la même source, au Maroc, sur les 927 agences de voyages opérationnelles, il n’existe que 350 sites internet actifs. Un chiffre très faible illustrant un retard en matière de présence en ligne. L’ensemble des agences utilise des canaux de distribution traditionnelle.
[box type= »custom » bg= »#fddeef » radius= »5″]Fiscalité : Ce que recommande la CNT
Pour la CNT, le cadre fiscal national est un facteur d’attractivité de la destination Maroc sur deux plans : investissements touristiques et arrivées et dépenses touristiques. La fiscalité doit permettre aux entreprises marocaines de faire face à la concurrence de destinations bénéficiant d’une faible pression fiscale, ainsi qu’à des destinations touristiques assimilées à des paradis fiscaux (Tunisie, Bahamas, Macao, Gibraltar, Chypre). Celle-ci propose un taux unique (Flat rate) sur l’ensemble de la chaîne touristique au Maroc (abandonner les taux différents d’une activité à une autre) à un taux compétitif avec les autres destinations internationales concurrentes, soit un taux unique de TVA à 7%.
Pour elle, les opérateurs intervenant dans les zones touristiques prioritaires doivent bénéficier d’un cadre attractif pour y favoriser le développement local et limiter les disparités régionales. La CNT veut également la suppression et/ou la fusion d’impôts à faible rendement.
Selon la CNT, Airbnb, les platesformes internationales de réservation en ligne, les applications de transport entre particuliers, sont des activités économiques devant participer au budget de l’Etat au même titre que les opérateurs économiques traditionnels.
Réglementation du secteur touristique : Des actions concrètes verront le jour
Intégré au Programme national pour l’innovation et la compétitivité touristique, le pôle réglementaire de la CNT vise la professionnalisation des acteurs et le rehaussement des prestations de la chaîne de valeur touristique via le lancement d’une série d’actions. Pour l’hôtellerie, un programme intitulé Inpacte pour les TPME est mis en œuvre et facilite la réalisation de diagnostic, la stratégie de développement, la qualité et le développement durable, la transformation digitale, l’organisation et les procès, le développement des compétences, l’accès au financement et partenariat. De même, il sera encouragé la création de groupements et d’agrégation en GIE. Alors qu’en ce qui concerne la distribution des voyages, la CNT accompagnera la FNAVM pour accéder à des partenariats comme par exemple l’Acaps pour assurer une couverture des risques, la Fédération de protection des consommateurs, la CNDP pour la protection des données personnelles. Tandis que pour le guidage, la CNT procédera à la création d’un contrat standardisé de prestation avec les clients, ainsi que d’un identifiant fiscal par guide et encourager l’esprit d’entrepreneuriat.
[/box]