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Disposant actuellement de 151 espaces verts urbains publics : Marrakech mise sur une gestion «intelligente, durable et résiliente»

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La ville de Marrakech a longtemps été considérée comme le modèle de la ville-jardin, comme en témoignent les surnoms historiques tels que la «ville rose parmi les palmiers» ou encore «Al Bahja». 

Planification urbaine : Historiquement connue pour ses somptueux jardins, la ville ocre devra voir son potentiel durable se renforcer grâce à l’intégration des nouvelles technologies. Afin de mettre en place une planification urbaine durable pour Marrakech, la problématique des espaces verts devra s’appuyer sur la notion de trame verte qui repose sur un réseau intégré et connecté. L’objectif est de créer des corridors écologiques reliant ces zones, favorisant ainsi la biodiversité, la qualité de l’air et la résilience face aux changements climatiques.

Identifier les espaces verts de la ville de Marrakech pour une gestion intelligente, durable et résiliente. C’est l’objectif d’une récente étude lancée par le département du développement durable, avec l’appui du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). Il s’agit de procéder à la reconnaissance, la cartographie, la catégorisation et le suivi des espaces verts de la ville de Marrakech à travers les techniques de télédétection, de gestion numérique de data et d’enquête de ratissage sur le terrain en vue de développer un système d’information géographique dynamique sous forme d’un géo-portail. Cette initiative rentre dans le cadre de la mise en œuvre du projet de coopération internationale «Renforcement du développement durable de la ville de Marrakech à travers une planification et un financement innovants». Ce dernier est financé par le Fonds pour l’environnement mondial (FEM) et vise l’appui et l’assistance de la ville de Marrakech dans sa transition vers un modèle de développement urbain durable.

Un modèle de «ville-jardin»

«La ville de Marrakech a longtemps été considérée comme le modèle de la ville-jardin, comme en témoignent les surnoms historiques tels que la «ville rose parmi les palmiers» ou encore «Al Bahja». De plus, elle a toujours été reconnue comme la capitale touristique du Royaume. Actuellement, Marrakech compte plus de 151 espaces verts urbains publics répartis en 7 catégories, présentant des écarts significatifs en termes de superficie et de qualité», indiquent les initiateurs de ce projet citant la classification établie dans le guide d’élaboration des plans verts urbains du Maroc, élaboré par le ministère de l’aménagement du territoire national, de l’urbanisme, de l’habitat et de la politique de la ville. Ces catégories comprennent les jardins, les parcs, les alignements, les promenades, les places publiques, les squares, les terrains de golf et les forêts urbaines. «Malgré l’importance de ces espaces verts dans la préservation de la biodiversité urbaine de Marrakech et l’amélioration de la qualité de vie de la population, ils font face à diverses faiblesses et menaces», relève la même source évoquant dans ce sens l’inadéquation des espèces végétales aux conditions pédoclimatiques de la ville de Marrakech, une répartition déséquilibrée de ces espaces dans les différents secteurs de la ville, une faible allocation d’espace vert par habitant à Marrakech, qui est d’environ 7,35 m²/habitant, la vulnérabilité de certains jardins en raison de la rareté de l’eau, dans un contexte climatique difficile, les défis liés à la gestion et à l’entretien des espaces verts et un manque de données fiables sur les composantes vertes de la ville.

Créer des corridors écologiques

La ville ocre opte pour une meilleure gestion durable. «Pour garantir une planification urbaine durable à Marrakech, la problématique des espaces verts doit être traitée d’une manière plus globale et intégrée, en s’intéressant à la notion de trame verte, qui représente un élément clé dans l’équilibre écosystémique du territoire. La trame verte n’est pas simplement la somme des espaces verts individuels, mais plutôt un réseau intégré et connecté de ces espaces. Elle vise à créer des corridors écologiques reliant ces zones, favorisant ainsi la biodiversité, la qualité de l’air et la résilience face aux changements climatiques. Cette approche de connectivité entre les espaces verts, qu’ils soient publics ou privés, cherche à préserver et à renforcer ces zones vertes en les rendant interdépendantes pour un écosystème urbain plus robuste», assure la même source. Et d’ajouter : «L’outil de cartographie et de catégorisation de la trame verte revêt une importance significative. En intégrant des technologies telles que la télédétection et la collecte de données innovantes, il permettra une analyse fine de l’état des espaces verts, de leur évolution dans le temps et de leur interaction avec le tissu urbain. Cela facilitera la prise de décisions informées pour une planification urbaine plus respectueuse de l’environnement». Parallèlement, cet outil permettra de croiser diverses informations, telles que les données environnementales, sociales et économiques, pour une approche holistique de la gestion des espaces verts.

Concevoir un géo-portail connecté

Ledit projet s’intègre aussi dans une démarche plus large visant à concevoir un géo-portail connecté et dynamique dédié à la gestion intégrée des espaces verts de la ville. «Ce géo-portail servira de plateforme interactive fournissant un suivi en temps réel de l’évolution des espaces verts en interaction avec les divers changements survenant dans la ville. Il permettra une visualisation claire et détaillée des données relatives à la trame verte, telles que la cartographie des espaces, leur classification, leurs évolutions saisonnières, ainsi que leur intégration avec les infrastructures et les modifications urbaines. Ce dispositif technologique facilitera la gestion et la prise de décisions en offrant une vue d’ensemble des différentes dynamiques à l’œuvre dans la ville de Marrakech», relève le même département. Et de poursuivre : «Ce géo-portail représente un outil essentiel pour une gestion proactive et adaptative des espaces verts, favorisant ainsi une meilleure préservation et valorisation de cet héritage naturel au cœur de la ville». Pour conclure, le projet «Marrakech, ville durable» par sa composante «biodiversité et restauration des terres» vise, selon la même source, à développer un outil de cartographie, de catégorisation et de suivi dynamique des espaces verts, publics et privés, de la ville ocre par l’intégration des techniques de télédétection et de gestion de données innovantes.

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