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Distribution des dividendes : Vers un nouveau report en 2021

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Taux directeur inchangé et prévisions de croissance à la baisse : Les révélations du CA de Bank Al-Maghrib

L’inflation devrait terminer l’année avec une moyenne de 0,7% et rester quasi stable en 2021 avant d’atteindre 1,3% en 2022, en lien notamment avec l’amélioration prévue de la demande intérieure.

En pleine crise de Covid, Bank Al-Maghrib (BAM) avait demandé aux banques le report de la distribution des dividendes. Selon son wali, Abdellatif Jouahri, cet appel a été largement suivi par les parties concernées. Si le responsable s’est félicité du suivi des directives de la banque centrale, il a ajouté qu’un effort supplémentaire pourra être demandé «totalement ou partiellement» en fonction de l’évolution de la situation et de l’impact de la crise sanitaire. Bien évidemment, il se peut également que la banque centrale n’ait pas besoin de renouveler cette directive. C’est ce que révèle en tout cas le wali lors de sa traditionnelle conférence de presse suivant le conseil d’administration de BAM. S’agissant de la dette du Trésor, le wali semble encourager une gestion active de cette dette à travers le remplacement d’une dette par une nouvelle. De même, Jouahri a affirmé que les conditions et le taux obtenus lors de la dernière sortie internationale du Trésor étaient «bons». Concernant le programme Intilaqa lancé en février dernier, le wali annonce que l’engouement reprend et des chiffres encourageants pourraient être atteints en cette fin d’année. Cela dit, le responsable a affirmé que le programme avait été complètement paralysé entre mars et octobre en raison des effets de la pandémie de Covid-19.

Tôt dans la matinée de ce 15 décembre, le conseil d’administration de la banque centrale avait décidé de maintenir son taux directeur inchangé. Lors de cette session, le conseil a analysé l’évolution de la conjoncture aussi bien internationale que nationale et les projections macroéconomiques à moyen terme de la banque actualisées sur la base des dernières données disponibles, des développements récents liés à l’évolution de la pandémie et à la réponse des autorités, ainsi que des orientations de la loi de Finances de 2021. «Sur la base de l’ensemble de ces évaluations, le Conseil a estimé que l’orientation de la politique monétaire reste largement accommodante assurant un financement adéquat de l’économie et a jugé en particulier que le niveau actuel du taux directeur demeure approprié, le maintenant ainsi inchangé à 1,5%», annonce la banque centrale à l’issue de son CA.

S’agissant de l’inflation, BAM affirme qu’elle devrait terminer l’année avec une moyenne de 0,7% et rester quasi stable en 2021 avant d’atteindre 1,3% en 2022, en lien notamment avec l’amélioration prévue de la demande intérieure. Par ailleurs, la reprise post-confinement reste lente. «Après une forte baisse de l’activité au deuxième trimestre, la reprise post-déconfinement reste lente et partielle en lien notamment avec les restrictions locales et sectorielles instaurées pour endiguer la recrudescence des contaminations ainsi que les incertitudes entourant l’évolution de la pandémie aux niveaux national et international», explique la même source. Et de conclure : «Pour l’ensemble de l’année 2020, l’économie nationale accuserait une contraction de 6,6%, avec un repli de 5,3% de la valeur ajoutée agricole et de 6,6% de celle non agricole».

BAM pense qu’à moyen terme et à la faveur principalement de l’amélioration des revenus des ménages et des mesures visant le soutien de l’investissement, la croissance des activités non agricoles devrait atteindre 3,3% en 2021 et se consolider à 3,6% en 2022. «Pour sa part, et sous l’hypothèse de récoltes céréalières annuelles de 75 millions de quintaux, la valeur ajoutée agricole progresserait de 13,8% en 2021 et de 2% en 2022. Au total, les prévisions de Bank Al-Maghrib tablent sur un rebond de la croissance à 4,7% en 2021 et sur une consolidation à 3,5% en 2022», prédisent les responsables affirmant que «ce scénario reste entouré d’un degré élevé d’incertitudes, mais les développements récents dont essentiellement l’initiative de la vaccination anti-Covid-19 à grande échelle au niveau national, mais également dans plusieurs pays partenaires, ainsi que la mise en place d’un fonds stratégique dédié à l’investissement, suggèrent que la balance des risques serait orientée à la hausse».

Devises

La banque centrale affirme que les recettes de voyage connaîtraient une reprise graduelle tout en restant à un niveau inférieur à celui de 78,8 milliards de dirhams observé en 2019. Elles passeraient ainsi de 29 milliards en 2020 à 49,9 milliards en 2021 puis à 72 milliards en 2022. Pour les transferts des MRE, après une quasi-stabilité à 65,8 milliards de dirhams en 2020, ils se raffermiraient à 70 milliards puis à 71,4 milliards.

Au total, et tenant compte notamment des émissions réalisées par le Trésor sur le marché international cette année et de celles prévues en 2021 et en 2022, les avoirs officiels de réserve se situeraient à 321,9 milliards à fin 2020 et évolueraient autour de ce niveau au cours des deux prochaines années, assurant ainsi une couverture d’un peu plus de 7 mois d’importations de biens et services. Concernant les conditions monétaires, elles restent marquées par la poursuite du recul des taux débiteurs consécutivement aux réductions du taux directeur opérées en mars et en juin derniers. Le taux débiteur moyen global a enregistré ainsi une baisse trimestrielle de 28 points de base à 4,30% au troisième trimestre, une évolution qui a profité aussi bien aux ménages qu’aux entreprises, notamment les TPME.

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Comptes extérieurs

Selon la banque centrale, les données à fin octobre montrent un repli quasi généralisé des échanges de biens. Les exportations ressortent en recul de 10,1%, tirées notamment par des baisses des ventes du secteur automobile et du textile, et les importations de 16,6%, en lien particulièrement avec la contraction des achats de biens d’équipement, des produits finis de consommation ainsi que de la facture énergétique. Pour les principales autres opérations courantes, les recettes de voyage ont accusé une chute de 60,3% alors que les transferts des MRE affichent une résilience notable avec une augmentation de 1,7%.

«Tenant compte de ces évolutions, le déficit du compte courant ressortirait quasi stable à 4,2% du PIB en 2020. Sur l’horizon des prévisions, la reprise des exportations observée récemment devrait se consolider, portée notamment par les ventes du secteur automobile suite à la montée en production annoncée par l’usine PSA. En parallèle, le rythme des importations s’accélérerait, avec une progression des achats de biens d’équipement et un alourdissement de la facture énergétique suite à la hausse prévue des cours internationaux du pétrole», annonce-t-on à la banque centrale.

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