Economie

Dossier : Bijdiguen : «Le contrôle est rigoureux»

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ALM : Récemment des bateaux ont été saisis en train de pêcher dans les zones interdites. S’agit-il d’après vous de cas isolés, ou est-il question d’une nouvelle tendance ?
Houcine Bijdiguen : Dire que c’est une tendance porte atteinte à toute une profession. Il s’agit bien-entendu de cas isolés et qui sont loin d’être fréquents. Que de tels actes se produisent n’est pas une caractéristique spécifique au Maroc. Car même dans les pays les plus développés, c’est le même constat. En revanche, ce qu’il faut souligner, et c’est là la particularité de ces actes au Maroc, c’est que certains le font de manière volontaire, dans un souci qui n’est autre que l’appât du gain, et d’autres de manière involontaire. En plus, l’Histoire nous a montré que la pêche dans les zones interdites n’est pas quelque chose de nouveau. Cela a toujours existé. Au contraire, je crois qu’on assiste moins qu’auparavant à de tels comportements.
À votre avis, quelles sont les mesures à prendre pour limiter davantage des pratiques illicites qui portent atteinte à un secteur vital de l’économie marocaine ?
Il y a un certain nombre de mesures efficaces que nous appliquions et qui sont pris en fonction des cas qui se présentent. Il s’agit, entre autres, de l’application d’une amende, la confiscation du bateau ou encore le gel de l’activité du pêcheur et ce pendant une durée déterminée. Durée qui va de quinze jours et qui peut aller jusqu’à un mois, voire même plus. Ça va vous paraître peu, mais ça pèse en termes de chiffre d’affaires. D’autant qu’après la période d’arrêt biologique, aucun opérateur n’a intérêt à voir son activité bloquée.
D’habitude, est-ce qu’il y a des contrôles réguliers dans ces zones-là ?
Bien sûr que oui. Tous les moyens de contrôle sont là (radar, hélicoptère…). Les opérations de contrôle sont strictes et rigoureuses. En cas d’infraction, le pêcheur passe à la caisse. Mais, comme je vous ai dit, il s’agit là de cas isolés. Nous ferons en sorte à ce que ces cas ne se reproduisent plus, mais il nous faut encore du temps. Le secteur est en pleine mutation et nous essayons d’accompagner les nouvelles donnes.
Comme, par exemple, le système des quotas qui a été introduit, il y a trois ans. Finie l’anarchie des années 80 où l’on ne savait pas qui faisait quoi. À l’époque, le secteur de la pêche n’était pas considéré comme une priorité pour le gouvernement. Aujourd’hui, les donnes ont changé. Avec la mise en place de nouvelles lois, le secteur est devenu plus organisé et plus structuré. Même dans les régions du Sud, les professionnels commencent à prendre conscience de la manière avec laquelle il faut gérer les ressources du poulpe.
Quelle est la nationalité des sociétés qui opèrent dans les zones interdites de pêche ?
Généralement, ce sont des entreprises marocaines, mais il y aussi des sociétés mixtes. Souvent, les actionnaires étrangers sont des Chinois ou des Espagnols. Mais ce qui est sûr, c’est qu’il n’existe pas de partie spécifique, ou de catégorie précise, qui s’adonne à cette pratique. Comme je vous ai dit, il n’y a pas de tendances en la matière.
Quel est, aujourd’hui, l’état des lieux après la reprise de la pêche?
La reprise a été bonne et l’on espère que ça va être meilleur dans les quelques semaines qui viennent.
Avec la prise de conscience des opérateurs quant à la nécessité de sauvegarder les ressources halieutiques, il y a lieu d’être optimiste à l’égard de l’avenir du secteur.

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