Economie

Dossier : Cadrage : L’AMO est la solution

Nos médecins se plaignent. Ils considèrent que leur situation est très difficile et appellent l’Etat à se pencher d’urgence sur leur situation et à trouver une solution à leurs problèmes. Leurs doléances, ils les résument en trois points. Une fiscalité incompatible avec le caractère social de leur profession, une concurrence déloyale des pharmaciens, et l’absence d’une définition légale du montant de leurs honoraires.
Ainsi, en ce qui concerne la fiscalité, ils s’inquiètent à cause de l’entrée en vigueur, le premier janvier prochain, d’un nouveau système fiscal qu’ils considèrent inadapté à leur profession. Il s’agit d’une réforme fiscale qui les oblige, dès l’année prochaine, à faire des déclarations mensuelles au service des impôts et à entretenir une comptabilité à l’instar des autres activités professionnelles. Or, ils considèrent qu’ils ne font pas une activité commerciale et invoquent à ce titre un vieux texte de loi qui précise que la médecine est une activité sociale et non commerciale.
Pourtant, leur activité lucrative. Certes, il y a des cabinets médicaux qui connaissent des difficultés financières et plusieurs ont dû fermer, mais cela ne permet pas de dire que l’exercice de la médecine dans le secteur privé n’est pas une activité rémunératrice. La preuve est qu’il y a de plus en plus de cliniques privées et l’investissement dans ce domaine séduit même des investisseurs étrangers à la profession.
La deuxième préoccupation des médecins est celle de la concurrence déloyale des pharmaciens. Ces derniers sont accusés de prescrire des médicaments aux malades qui viennent solliciter leur conseil au lieu de les conseiller d’aller voir un médecin. Mais, il faut reconnaître que cette pratique est d’abord très limitée puisque les pharmaciens n’y recourent que dans les cas de malaises sans gravité. En plus, le malade qui vient chercher le conseil du pharmacien n’a généralement pas les moyens d’aller consulter un médecin privé ou de se diriger vers une clinique spécialisée.
Enfin, les médecins se plaignent de l’absence d’une « tarification » précise. Selon eux, il y aurait du désordre de ce côté et il faut le réglementer. Ils aimeraient donc que l’Etat intervienne pour définir le montant des honoraires de chaque catégorie, à savoir les généralistes et les spécialistes, afin d’éviter une concurrence déloyale entre les cabinets et les cliniques.
En somme, il faut reconnaître que, malgré le caractère plus ou moins exagéré de leurs plaintes, nos médecins privés ont un problème. Mais, là où ils se trempent c’est sur les solutions qu’ils proposent. Car, ce n’est pas l’exonération fiscale ou interdiction de ventes de médicaments sans ordonnance qui résoudrait leurs problèmes. La vraie solution demeure celle d’accélérer la mise en application de la loi sur l’Assurance Maladie obligatoire (AMO).
Car, en l’absence de couverture médicale, le citoyen continuera à se contenter du conseil du pharmacien de son quartier. Le montant des honoraires ne sera jamais fixé et les problèmes du secteur ne seront jamais réglés.

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