Economie

Dossier : Cadrage : Moins disant social

Les textiliens marocains tournés vers l’export vivent très mal le marasme qui frappe leur secteur. Au lieu de trouver les ressorts de la relance en interne, ils s’ingénient à accuser des facteurs exogènes. Ainsi de l’étiquetage que le pôle distribution locale de l’AMITH cherche à imposer aux produits des franchisés installés au Maroc. La ficelle est trop grosse pour ne pas susciter la réaction de ceux qui sont visés par cette manoeuvre. Une manoeuvre destinée dans le fond non pas à répondre à une quelconque réglementation utile pour le consommateur. Mais plutôt à gêner l’évolution d’un secteur en pleine expansion, qui crée des emplois et participe surtout à la démocratisation de l’habillement de qualité et moins cher dans le pays. Il n’y a qu’à voir l’engouement que connaît certaines enseignes étrangères tout au long de l’année pour s’en rendre compte. Les magasins sont bien achalandés, les livraisons régulières avec à la clé des collections pour toutes les saisons. Diversifiée, l’offre s’adresse surtout à une catégorie de clientèle nombreuse exclue pendant longtemps des fringues de gamme moyenne à des prix abordables. Ici, le client en a largement pour son argent et sait qu’il n’est pas arnaqué .
S’il est un prêt-à-porter qui respecte toutes les caractéristiques constitutives d’un bon produit compétitif, c’est bien celui-là. Pourquoi vouloir lui greffer au risque de l’alourdir avec des étiquettes en arabe pour soit-disant en déterminer la traçabilité qui, au demeurant, est établie?
En fait, il n’y a aucun problème sauf à vouloir en créer pour un secteur qui répond réellement à un besoin et qui rencontre sa clientèle. Ceux au sein de l’Amith qui veulent enfourcher le cheval de l’étiquetage après avoir tenté vainement de brandir la “muleta“ des prix plancher cherchent, en fait, à faire des franchisés le bouc-émissaire de leurs turpitudes. Les promoteurs de ce dernier artifice possèdent des magasins où ils vendent des articles du prêt-à-porter fabriqués localement mais destinés initialement à l’export. Mais ce n’est pas la ruée. Loin s’en faut. C’est tout le drame du secteur du textile et habillement national en ce sens qu’il n’a pas su développer ne serait-ce qu’une seule marque susceptible d’intéresser aussi bien le marché local qu’étranger. Au lieu de cela, il est resté dépendant des donneurs d’ordres européens pour la fabrication à moindres coûts en sous-traitance de jeans, chemises et autres articles. Ces donneurs d’ordre se tournent depuis quelques années vers des marchés plus compétitifs notamment d’Asie du Sud-Est où la main-d’oeuvre est bon marché. Les pontes de l’AMITH, pour sauver un secteur qui a de moins en moins d’avenir, ne réclament au gouvernement rien d’autre qu’un statut de moins disant social où la sous-traitance continuera pour eux à être synonyme de sous-paiement de tout, des charges et des salaires.

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