Economie

Dossier : Lahlimi : «La politique n’est pas notre fort !»

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Alm : Avez-vous un feed-back sur les chiffres que le Haut Commissariat au Plan publie régulièrement sur l’économie marocaine ?
Ahmed Lahlimi : Un feed-back énorme, à travers les demandes d’informations supplémentaire, les consultations de nos sites Internet, et les débats qu’ils suscitent dans les médias et les milieux universitaire et politique. Je sais, cependant, que notre exigence de transparence plaît aux uns et incommode d’autres. C’est compréhensible, bien que ce ne soit pas normal.
On remarque quand même une certaine différence entre vos prévisions de croissance du PIB et celles du gouvernement ?
Pour l’élaboration des lois de Finances, le gouvernement se base sur les taux de croissance du PIB prévus dans les budgets économiques élaborés au Haut Commissariat au Plan.
Il s’en tient à ces taux durant toute l’année budgétaire, alors que nous rectifions régulièrement ces prévisions en fonction de l’évolution économique du pays. C’est au moment de l’arrêté des comptes nationaux que nous publions les taux effectivement réalisés. Ils deviennent alors la référence pour tout le monde.
Quels sont les chiffres qui sont vrais ?
Les chiffres incontestables sont justement ceux de la comptabilité nationale. Les autres sont des prévisions et valent ce que valent les prévisions. Ceux élaborés par les experts du Haut Commissariat au Plan bénéficient cependant de la plus forte fiabilité.
Certains observateurs disent que vos chiffres, tout en participant à la transparence, ont aussi un certain caractère politique ?
Notre seule exigence est la transparence. L’usage fait de nos statistiques peut être politique, voire politicien. Mais cela n’est pas notre affaire, ni notre fort.
Chercheriez-vous comme le prétendent certains à gêner le gouvernement Jettou ?
Ce serait stupide de notre part. S’il existe des gens qui le prétendent, ils doivent avoir une vision singulière de notre mission, ou une piètre idée de notre rigueur.
Etes-vous satisfait du travail du gouvernement actuel et de son Premier ministre ?
Ces institutions sont responsables devant S.M le Roi et le parlement. Notre mission nous amène, bien sûr, à évaluer les plans, les projets ou les politiques menées par notre pays.
Celle du Plan 2000-2004, par exemple, est en cours. Il s’agit là d’un travail purement scientifique où il n’y a pas de place pour des appréciations subjectives.

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