Le Souverain a souligné la nécessité de lancer des initiatives et des projets plus ambitieux, par le recours aux innovations et technologies nouvelles, dans le domaine de l’économie de l’eau et de la réutilisation des eaux usées.
Le Souverain fait de la problématique de l’eau une priorité nationale traçant la voie à une vision intégrée et coordonnée.
La rupture qui s’opère dans le secteur de l’eau est incarnée par la mise en place d’un processus innovant. L’heure étant de mettre l’accent davantage sur les eaux non conventionnelles, l’économie d’eau, l’efficience hydrique et le changement climatique. Dans cette perspective, le Maroc dédie aujourd’hui toute une politique à la préservation des eaux, notamment au niveau des nappes souterraines. L’idée étant également de passer d’une logique centrale de gestion à une logique territoriale. Ces orientations s’inscrivent pleinement dans le cadre des directives royales, notamment celles émises dans le discours prononcé par Sa Majesté le Roi Mohammed VI en octobre 2022 et ce à l’occasion de l’ouverture de la première session de la deuxième année législative de la 11ème législature. En effet, le Souverain fait de la problématique de l’eau une priorité nationale traçant la voie à une vision intégrée et coordonnée.
Vers un usage rationnel de l’eau
Le modèle défini préconise un usage rationnel et responsable de l’eau. Les actions à engager portent en effet sur la consolidation de l’effort de construction des barrages, la mise en place d’interconnexions hydrauliques, la réalisation de stations de dessalement de l’eau de mer ainsi que l’affermissement de l’orientation visant à assurer l’économie de l’eau, notamment en matière d’irrigation. «L’état actuel des ressources hydriques nous interpelle tous, gouvernement, institutions et citoyens. Il exige de nous un devoir de vérité et de responsabilité dans notre action pour remédier aux faiblesses et aux carences qu’elle révèle», indique le Souverain dans son discours. Et de poursuivre : «De fait, le Maroc se trouve désormais dans une situation de stress hydrique structurelle et la seule construction d’équipements hydrauliques, si indispensable et importante soit-elle, ne suffit pas à régler tous les problèmes. Nous appelons donc à un traitement diligent de la problématique de l’eau, dans toutes ses dimensions, et notamment à une rupture avec toutes les formes de gaspillage ou d’exploitation anarchique et irresponsable de cette ressource vitale».
L’heure aux initiatives et projets ambitieux
Le Souverain a souligné la nécessité de lancer des initiatives et des projets plus ambitieux, par le recours aux innovations et technologies nouvelles, dans le domaine de l’économie de l’eau et de la réutilisation des eaux usées. L’impératif étant également d’accorder une attention particulière à une exploitation rationnelle des eaux souterraines et à la préservation des nappes phréatiques, en mettant fin au phénomène de pompage illégal et au creusement de puits anarchiques. Le Souverain assure par ailleurs qu’il est essentiel de garder à l’esprit que la question de l’eau n’est pas l’affaire exclusive d’une politique sectorielle isolée, mais qu’elle constitue une préoccupation commune à de nombreux secteurs. Il en résulte que les stratégies sectorielles doivent être constamment mises à jour en fonction de la pression exercée sur les ressources en eau ainsi que sur leur évolution future. Il est, en outre, indispensable de prendre en compte le coût réel de l’eau à chaque étape de la mobilisation de cette ressource, de considérer ce que cela implique en termes de transparence et de sensibilisation aux différents aspects de ce coût.
Des choix durables et intégrés sont de mise
En parallèle aux grandes lignes fixées, le Souverain a mis l’accent sur « le devoir de responsabilité » qui impose « des choix durables et intégrés, ainsi que davantage de solidarité et d’efficacité et ce, dans le cadre du nouveau Plan national de l’eau dont Nous appelons de nos vœux la mise en œuvre diligente ». Dans ce sillage, l’ensemble des composantes de la société marocaine est appelé à redoubler d’effort pour rationaliser l’usage de cette ressource. Ceci passe par un changement radical des comportements dans notre rapport à l’eau. Les administrations et services publics sont également invités à faire preuve d’exemplarité et de contribuer efficacement à assurer une gestion optimale de la demande et ce en concomitance avec les réalisations en cours, en matière de mobilisation des ressources hydriques. A moyen terme, il conviendra, selon le Souverain, de renforcer notre politique volontariste de l’eau et de rattraper le retard dans ce domaine.
Il est à noter que dans le cadre du Plan de lutte contre les effets de la sécheresse, des mesures d’anticipation ont été adoptées en février 2022 sous Haute sollicitude royale. Ces actions ont pour finalité de garantir la disponibilité de l’eau potable, à soutenir les agriculteurs, à préserver le bétail. «Conscient que la sécheresse est un phénomène structurel dans notre pays, Nous avons toujours attaché une importance capitale à la problématique de l’eau, sous tous ses aspects.
A cet égard, Nous avons consacré plusieurs séances de travail à l’examen de cette question : elles ont abouti à l’élaboration du Programme national prioritaire de l’eau 2020-2022», indique le Souverain dans son discours. Et de préciser : «Depuis Notre accession au Trône, Nous avons poursuivi avec constance et détermination la politique de construction des barrages. C’est ainsi que plus de 50 nouveaux ouvrages de grande ou moyenne taille ont été érigés et que 20 autres sont en cours».
Zoom sur les principaux projets menés
Réalisations Le Maroc compte à son actif de nombreuses réalisations aussi bien en infrastructures hydrauliques qu’en usages. Ces dernières années ont été marquées par la création de 152 grands barrages d’une capacité totale de 19,9 milliards m3. De même, 18 grands barrages sont actuellement en cours de construction, soit l’équivalent de 6 milliards m3.
On retient également la réalisation de 136 petits barrages en vue de soutenir et d’accompagner le développement local, la recherche des nappes ainsi que la protection contre les inondations. Parmi les réalisations, on note 16 systèmes de dérivation et de transfert d’eau depuis des forages pour exploiter les eaux souterraines ainsi que 158 stations d’épuration des eaux.
Notons que le Maroc dispose de 12 usines de dessalement de l’eau de mer portant sur une capacité de 179,3 m3 par an sans oublier le cadre réglementaire adapté à la gestion intégrée des ressources en eau. Pour ce qui est des usagers, il a été procédé à la généralisation de l’accès à l’eau potable et l’accompagnement du développement industriel et touristique. De même, plus de 2 millions d’hectares ont été irrigués dont 705.000 hectares par irrigation localisée.
La puissance hydraulique installée s’élève quant à elle à 2.120 megawatts. On relève également le traitement de plus de 250 points inondables. Cette mesure s’inscrit dans le cadre des actions engagées pour la protection contre les inondations.