Échanges extérieurs : Le déficit commercial augmente de 57,2% à fin février 2022

La facture énergétique s’est affermie de 7,11 milliards de dirhams marquant une progression de 81,6% comparé à la même période de l’année précédente.

Nette aggravation du déficit commercial au deuxième mois de l’année. L’écart s’est creusé de 57,2% à fin février faisant ainsi perdre au taux de couverture 4,8 points. C’est ce que l’on peut retenir de la note mensuelle de l’Office des changes. Le deuxième mois de l’année a été marqué par une forte progression des importations encore plus prononcée que celle des exportations. A cet effet, les achats du Maroc se sont consolidés de près de 28 milliards de dirhams à fin février atteignant en deux mois seulement les 102,12 milliards de dirhams, soit une hausse de 37,8% comparé à la même période de l’année précédente. Une hausse qui concerne la majorité des groupes de produits. Se référant à l’Office des changes, les importations de demi-produits ont augmenté de 51,7% marquant ainsi un accroissement de 8,29 milliards de dirhams en glissement annuel. Une hausse qui résulte de l’accroissement des achats de l’ammoniac. Ces derniers ont quadruplé se hissant ainsi à 2,92 milliards de dirhams contre 963 millions de dirhams auparavant. La facture énergétique s’est affermie de 7,11 milliards de dirhams marquant une progression de 81,6% comparé à la même période de l’année précédente. «Cette évolution est tributaire, principalement, de la hausse de 3,43 milliards de dirhams des approvisionnements en gas-oils et fuel-oils due à l’élévation des prix de 64,2%», relève-t-on de l’Office des changes. Et de préciser que «les quantités importées enregistrent une hausse de 16,1%». Le volume est ainsi passé de 915 millions de tonnes à 1.062 millions de tonnes à fin février 2022.

S’agissant des importations alimentaires, elles se sont accrues de 44,8% soit, des achats additionnels de 3,99 milliards de dirhams. L’Office des changes explique cette hausse par la hausse de 96,8% des achats de blé. Ces derniers ont atteint leur plus haut niveau durant les cinq dernières années.
En parallèle, les exportations se sont affermies de 13,55 milliards de dirhams pour atteindre les 62,47 milliards de dirhams marquant ainsi une hausse de 27,7% par rapport à une année plus tôt. «Cet accroissement concerne la totalité des secteurs, essentiellement, les phosphates et dérivés, le secteur de l’agriculture et l’agroalimentaire et celui du textile et cuir», explique l’Office des changes.

En effet, les ventes des phosphates et dérivés ont doublé au deuxième mois de l’année. Ils se sont situés autour de 14,12 milliards de dirhams contre 7,25 milliards de dirhams une année auparavant. «Cette évolution fait suite à l’augmentation de 4,48 milliards de dirhams des ventes des engrais naturels et chimiques due à l’effet prix qui a presque triplé», indique l’Office des changes dans sa note mensuelle. Et de souligner que «les quantités exportées baissent de 16,4%». Le secteur agroalimentaire a réalisé un chiffre à l’export de l’ordre de 15,44 milliards de dirhams, en hausse de 13,8%. Cette évolution est portée par la hausse de 36,2% des ventes de l’industrie alimentaire au moment où les expéditions de l’agriculture, sylviculture et chasse sont restées stables à 8,13 milliards de dirhams.

Les ventes textile et cuir ont grimpé de 26,1% à fin février et ce suite à la hausse des ventes des principaux segments de ce secteur. Citons dans ce sens la hausse de 30,3% des exportations des vêtements confectionnés. Les ventes des articles de bonneterie se sont améliorées de 18,3%. La même variation a été relevée au niveau des exportations de la chaussure. «Ces exportations atteignent, ainsi, leur niveau le plus haut durant la même période au cours des cinq dernières années», indique l’Office des changes à ce propos. Les ventes du secteur de l’aéronautique ont affiché pour leur part un accroissement de 52,9%, soit des exportations de l’ordre de 3,47 milliards de dirhams à fin février contre 2,27 milliards de dirhams une année auparavant. «Ce niveau dépasse ceux enregistrés durant la même période entre 2018 et 2021», commente l’Office des changes. Les exportations automobiles se sont situées autour de 15,3 milliards de dirhams, en hausse de 3,9% en glissement annuel.

Ils ont baissé de 1,8%

13,14 milliards de dirhams transférés par les MRE

Dans sa note mensuelle, l’Office des changes dresse le bilan des transferts de fonds effectués par les Marocains du Monde au titre du deuxième mois de l’année. Ces derniers se sont établis à 13,14 milliards de dirhams contre 13, 37 milliards de dirhams une année plus tôt affichant ainsi une baisse de 1,8%. Toutefois, l’Office des changes indique que ces recettes restent supérieures à celles enregistrées durant la même période entre 2018 et 2020. Pour ce qui est des recettes voyages, elles poursuivent leur repli et ce pour la deuxième année consécutive. Elles ont atteint à fin février les 3,34 milliards de dirhams, en baisse de 24% comparé à la même période de l’année précédente et de 72,5% par rapport à février 2020. Les dépenses voyages ont grimpé de 11,1%, soit un additionnel de 164 millions de dirhams.

A cet effet, le solde des voyages se situe à +1,69 milliard de dirhams à fin février 2022 contre 2,91 milliards de dirhams à fin février 2021 et de 8,86 milliards de dirhams comparé à la même période 2020. Sous un autre angle, les investissements directs étrangers (IDE) ont vu leur flux augmenter de 32,1% passant de 1,56 milliard de dirhams à 2,06 milliards de dirhams au titre du deuxième mois de l’année. Pour leur part, les investissements directs marocains à l’étranger se sont situés autour de 3,28 milliards de dirhams, en amélioration de 24,1% comparé à la même période de l’année précédente. Les cessions de ces investissements ont porté sur une valeur de 2,24 milliards de dirhams, en hausse de 29,7%. De ce fait, le flux net de ces investissements marque une progression de 13,4%, soit un additionnel de 122 millions de dirhams.