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Economie de l’avenir: «Sharing economy», de la possession au partage

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La vague de partage déferle sur l’économie au Maroc et dans le monde. De plus en plus d’internautes sont adeptes de l’économie du partage. Le nombre des utilisateurs des sites et des applications mobiles qui y sont dédiées le prouve.

Partager et réutiliser des objets sont a priori bons pour l’environnement. Achat, vente, troc, don ou mise en location, les pratiques de la «sharing economy», ou l’économie de partage, permettent d’augmenter la durée d’usage du bien et de maximiser son utilisation, ce qui peut être en faveur de l’environnement. L’autopartage, à titre d’exemple, permet, selon une étude, d’économiser une tonne de CO2 par an. La sharing economy, a laquelle le numérique et les nouvelles technologies ont donné un nouveau souffle, permet également d’orienter le consommateur vers l’usage plutôt que vers la possession. Focus sur ce concept économique, ses enjeux, ses perspectives et ses acteurs.

Un concept-besoin

Il est nécessaire aujourd’hui de prendre en considération les enjeux sociétaux et environnementaux à long terme -entre autres- dans la prise de décision sur tous les niveaux. Les entrepreneurs et les investisseurs sont les premiers à se lancer dans cette voie, passant par le biais des nouvelles technologies et s’inscrivant dans la lignée du partage et de l’échange au sens premier du terme. Le but étant de faire des économies en mutualisant des biens et des services mais aussi d’accomplir une transition écologique, possible grâce à l’économie de partage. Une économie où les individus s’auto-organisent pour créer un bien commun à un potentiel émancipatoire important. D’après Michel Bauwens, ancien chef d’entreprise français qui analyse depuis une dizaine d’années ce mode économique et ses réseaux. «Les «biens communs» ont toujours existé. Au Moyen Age, les paysans cultivaient des terres communes. Chacun contribuait à les entretenir et il existait des règles pour user des fruits et ne pas épuiser les terres. Ce qui change aujourd’hui, c’est qu’avec les moyens technologiques, on peut créer de grands communs de la connaissance, des logiciels, du design, à une échelle planétaire et qui permettent à toute l’humanité d’y contribuer et d’y puiser». En effet, l’avènement et la démocratisation des technologies ont  contribué au développement de l’économie de partage. La facilité de création de sites web a contribué à l’émergence de plates-formes «places de marché» qui facilitent la mise en relation des usagers. Du transport aux voyages, en passant par l’alimentation, le financement de projets, l’immobilier ou la distribution, tout peut être partagé sur la Toile.

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Partage, confiance et business

Faire appel à un particulier pour louer une chambre via Airbnb, acheter un ordinateur en bon état sur Avito, partager un trajet en voiture avec un conducteur ou un passager en un clic sur Dinim3ak, échanger un sac ou un manteau sur Videdressing, tout est possible à coûts réduits. Les consommateurs ont compris le besoin de réduire leur surconsommation et de revenir à des valeurs plus économiques, écologiques et moins individualistes. Avec la hausse des prix de carburant, le covoiturage s’est hissé au rang d’évidence.

«Il s’impose de plus en plus sur de longs trajets, mais aussi sur des trajets réguliers de type domicile-travail. En partageant les frais avec le conducteur et les autres passagers, l’utilisateur est sûr de faire des économies pour ses déplacements», affirme l’équipe de DeniM3ak, un site de covoiturage marocain.

D’après eux, covoiturer est un geste citoyen pour notre environnement qui consiste à réduire les émissions du CO2 et la consommation du carburant, les pollutions ainsi que le nombre de voitures sur les routes.

Dans le même sens, les espaces de coworking fleurissent autant que les start-up fondées sur le concept de l’économie participative. Dare Space, 7ay, New Work Lab et autres offrent en même temps des espaces de travail partagés, des réseaux professionnels et des carnets d’adresse.  Même les méthodes de financement ont connu cette mutation collaborative. Malgré l’absence d’un cadre juridique, le crowdfunding ou le financement participatif, basé sur une solidarité entre les particuliers où chacun dans la mesure de ses moyens met la main dans la poche pour aider à concrétiser le projet d’un autre, a réalisé une montée grâce à des plates-formes comme Smala&Co.

Des sites de brocante, des e-vide dressing ou vide-grenier, des plates-formes de partage de taxis, d’échange de livres… Rien ne se perd, tout se revend, se loue ou se partage.

L’économie de l’avenir

La vague de partage déferle sur l’économie au Maroc et dans le monde. De plus en plus d’internautes sont adeptes de l’économie du partage. Le nombre des utilisateurs des sites et des applications mobiles qui y sont dédiées le prouve. C’est une économie d’avenir d’après les experts, la Silicon Valley l’a bien compris, soutenant les entrepreneurs dans tous les secteurs à intégrer cette dimension collaborative dans leur business model.

Au Maroc, les textes de loi sont souvent mal adaptés aux auto-entrepreneurs et aux nouvelles start-up. Les politiques doivent s’impliquer sur des aspects aussi variés et les entreprises qui misent sur cette économie doivent faire de la transition écologique non pas un argument de vente, mais un objectif. Surtout que le contexte de crise et le contexte écologique ont incité les gens à chercher des services et des biens moins coûteux tout en pensant aux enjeux écologiques.

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