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Education, gouvernance et autonomisation économique; les 3 mots clés pour un impact sociétal efficace

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Entretien avec Ismail Douiri, président de CARE Maroc

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Les entreprises marocaines doivent faire plus confiance au tissu associatif riche, dynamique et diversifié pour affiner leurs stratégies RSE et les mettre en œuvre sur le terrain.

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ALM : Nous n’avons pas l’habitude de vous voir sous cette casquette. Pourriez-vous nous en dire davantage sur cette fibre caritative qui vous anime ?
Ismail Douiri : Je pars du principe que je ne suis qu’un individu parmi 7 milliards qui cherche à contribuer positivement à son environnement. Cela s’exprime aussi à travers la vie associative lorsque les circonstances le permettent. Dans mon cas, je mets à profit mes compétences professionnelles et mon réseau national et international pour soutenir le travail merveilleux qu’effectue CARE Maroc au profit des populations vulnérables, femmes et enfants. J’ai aussi, auparavant, été administrateur et bénévole auprès de Injaz.

Quel message aimeriez-vous faire passer face à tant de pauvreté dans le monde et au Maroc en particulier ?
Les programmes gouvernementaux et la solidarité individuelle font déjà beaucoup pour diminuer la pauvreté dans le monde, mais ce n’est jamais assez.
Les entreprises privées sont de plus en plus conscientes de leur responsabilité envers la société et cherchent les moyens de contribuer de manière structurée, pérenne et conforme aux attentes de leurs actionnaires et de leurs clients.
Mon message, c’est qu’au Maroc, ces entreprises doivent faire plus confiance au tissu associatif riche, dynamique et diversifié pour affiner leurs stratégies RSE et les mettre en œuvre sur le terrain. Dans le cas de CARE Maroc, de nombreuses institutions internationales et quelques institutions marocaines nous font déjà confiance, mais nous pouvons faire beaucoup plus pour toutes les autres, dans l’intérêt de notre pays et de sa population.

Quelle est votre position par rapport à la problématique de l’éducation au Maroc?
CARE intervient partout dans le monde pour lutter contre les sources de la pauvreté. Au Maroc, notre stratégie se concentre sur l’éducation des enfants et l’autonomisation des femmes. Dans le domaine de l’éducation, nous menons plusieurs types de programmes. Le premier consiste à transformer des écoles préscolaires informelles, en unités performantes autonomes, respectant les droits et les besoins des enfants et des parents.
Notre action est pérenne car après notre intervention, qui dure en général 3 ans, l’école préscolaire et son environnement sont profondément impactés, réduisant ainsi fortement le taux d’abandon scolaire pour les populations concernées. Le deuxième a trait à la redevabilité dans le domaine de l’enseignement public. Nous déployons des outils et des processus permanents permettant aux budgets publics d’être alloués sur des bases rationnelles, transparentes et alignées avec les besoins des établissements, des enseignants, des élèves et de leurs parents. Chacun trouve ainsi les outils pour mener un dialogue constructif et structuré, permettant une allocation optimale des ressources.

Quel est votre point de vue par rapport à la gestion de la question genre au sein des écosystèmes et compte tenu de la culture marocaine?
La question du genre est traitée par CARE Maroc de manière très respectueuse de la culture marocaine et même des spécificités régionales au sein du Maroc. Nos actions sont dirigées vers les femmes mais aussi les hommes, à travers la notion de masculinité positive, car chacun doit trouver un intérêt au changement et les communautés doivent arriver, par le dialogue et l’échange constructif, aux solutions qui lui conviennent.
Nous utilisons par exemple des concepts très traditionnels, comme la «Halqa» théâtre participatif de rue, pour faire prendre conscience aux hommes de la charge de travail que génère un foyer et de sa valeur monétaire.
Le concept de «Darat», appelé Tontine ailleurs en Afrique, nous permet de transformer les femmes aux foyers en banquières et assureuses du village à travers un programme développé initialement par CARE au Niger et appelé Associations villageoises d’epargne et de crédit.
Plus généralement, CARE Maroc répond à des appels à projets, émis le plus souvent par des bailleurs internationaux, et ce qui fait que nous sommes choisis, c’est notre richesse programmatique développée sur une durée de plus de 70 ans dans 90 pays, mais aussi le caractère extrêmement local des déclinaisons de ces programmes.

Quels sont les principaux axes fédérateurs de votre plan d’actions 2019-2020?
Les deux prochaines années seront consacrées à poursuivre nos programmes phares de transformation des unités préscolaires informelles et de mise en place d’associations villageoises d’épargne et de crédit. Nous avons aussi des programmes de prévention du harcèlement sexuel en milieu agricole, des initiatives de création d’activités génératrices de revenus pour des ouvrières agricoles saisonnières, ou encore des programmes de lutte contre l’analphabétisme. Nous espérons pouvoir étendre le périmètre d’écoles touchées par nos programmes de redevabilité, qui ont donné de très bons résultats et continuer de développer de nouveaux programmes pour de nouveaux bailleurs de fonds, dont, je l’espère, plus d’entreprises privées marocaines.

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