Efficacité hydrique et énergétique : Les promesses de la Génération Green

L’optimisation des ressources hydriques sera accompagnée par la promotion des énergies renouvelables via l’accompagnement de la transition énergétique des agriculteurs vers les énergies renouvelables.

Adaptation et atténuation : Les efforts à consentir à l’horizon 2030 convergeront vers davantage d’efficacité hydrique et énergétique. La stratégie se fixe pour objectif de doubler l’efficacité hydrique et de couvrir 20% de la superficie irriguée en énergie verte.

De nouvelles aspirations ont été formulées dans le cadre de la nouvelle stratégie agricole. Génération Green a pour pari de rendre l’agriculture marocaine encore plus résiliente et éco-efficiente. Un enjeu de taille pour faire face aux aléas climatiques et assurer la pérennité du développement agricole, un fondement principal de cette nouvelle vision. Les efforts à consentir à l’horizon 2030 convergeront vers davantage d’efficacité hydrique et énergétique. Une orientation qui contribuera à la préservation des ressources naturelles et par conséquent à l’amélioration des revenus des agriculteurs et l’émergence de nouvelles activités génératrices de revenus. Pour ce faire, Génération Green se fixe pour objectif de doubler l’efficacité hydrique et de couvrir 20% de la superficie irriguée en énergie verte. «Cette optimisation des ressources hydriques sera accompagnée par la promotion des énergies renouvelables dans ce domaine via l’accompagnement de la transition énergétique des agriculteurs vers les énergies renouvelables», apprend-on de la tutelle. Et de préciser que «dans ce contexte de préservation des ressources naturelles, la Génération Green poursuivra également les efforts déployés en matière de diffusion des techniques de conservation des sols». La concrétisation de ces objectifs passe par la mise en œuvre du volet irrigation du programme national d’approvisionnement en eau potable et d’irrigation, la poursuite des programmes d’irrigation et d’aménagement de l’espace agricole ainsi que la mobilisation des ressources en eau non conventionnelles.

40 milliards de dirhams d’investissement à l’horizon 2030

A terme, 40 milliards de dirhams seront investis dans le secteur pour la concrétisation des objectifs fixés en termes d’irrigation et d’aménagement de l’espace agricole conformément aux dispositions de la stratégie Génération Green. Il sera procédé dans ce sens à la modernisation des systèmes d’irrigation, l’amélioration de la valorisation de l’eau d’irrigation ainsi qu’au développement de l’irrigation localisée sur une superficie de 350.000 hectares. L’objectif étant d’atteindre 60% de la superficie irriguée en irrigation localisée d’ici 2030. Il est également question de valoriser les ressources en eau mobilisées par les barrages et mettre en valeur de nouveaux périmètres irrigués. La stratégie vise également la sauvegarde des ressources en eau souterraines. Parmi les objectifs escomptés, on note également le développement de la petite agriculture irriguée à travers la préservation des périmètres de PMH dans les zones de montagnes et les oasis ainsi que la sauvegarde des khettaras. Le développement des partenariats public-privé figure également parmi les axes prioritaires, notamment en adoptant des approches novatrices pour la construction et/ou l’exploitation des projets d’irrigation ainsi que le développement de l’offre en eau agricole par dessalement de l’eau de mer et énergie verte. Le volet irrigation porte par ailleurs sur la conservation des eaux et des sols via la conservation des ressources en eaux et en sols par des aménagements fonciers et la préservation des terres agricoles contre l’étalement urbain.

Une stratégie intégrée adoptée depuis 2008

Les engagements pris dans le cadre de la stratégie Génération Green s’inscrivent dans la continuité des efforts consentis dans le cadre du Plan Maroc Vert, notamment en termes d’adaptation aux changements climatiques et d’atténuation des effets de gaz à effet de serre. Les mesures qui ont été prises dans ce sens se sont inscrites en cohérence avec la politique de lutte contre le changement climatique et la stratégie nationale de développement durable. L’effort d’adaptation a porté principalement sur la maîtrise de l’eau d’irrigation. L’effort d’atténuation a, pour sa part, concerné l’extension des plantations pour augmenter le potentiel de séquestration du carbone et réduire les émissions de gaz à effet de serre. Se référant au département de l’agriculture, le Maroc a conçu, en matière d’atténuation, un portefeuille d’actions comportant 55 mesures dont 14 mesures relèvent du secteur agricole et portent essentiellement sur des programmes de plantation d’arbres fruitiers. « Les plantations réalisées dans le cadre du pilier II et des contrats programmes des filières oléicole, agrumicole, phoénicicole et arboricole ont porté sur une superficie de près de 490.000 ha entre 2008 et 2019, en dépassement de l’objectif du Plan Maroc Vert de plantation de 12 millions d’arbres par an, renforçant de plus de 33% le potentiel de séquestration annuel de CO2 du total du verger agricole», peut-on relever dans ce sens.