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El Mostafa Chehhar : «Le Groupe Crédit Agricole du Maroc est le bras financier du PMV»

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ALM : Comment se profile votre participation à cette 11ème édition du SIAM?

El Mostafa Chehhar : La participation active du Groupe Crédit Agricole du Maroc à la 11ème édition du SIAM traduit son fort engagement dans le développement de l’agriculture et du monde rural de notre pays. C’est une manifestation phare de la grande famille agricole, agro-industrielle et rurale dont nous sommes fiers de faire partie et d’en être un acteur principal. Notre contribution est déclinée selon plusieurs actions. Ainsi nous y avons installé un grand stand institutionnel, un centre d’affaires, des agences mobiles, des GAB et plusieurs antennes. De même, nous organisons la 3ème édition du forum dédiée à l’agriculture en Afrique dont la thématique est «Pour une agriculture durable en Afrique». Aussi, nous tenons plusieurs rencontres B to B avec des opérateurs et investisseurs agri-agro.

Comment le Crédit Agricole du Maroc s’investit-il de sa mission de service public ?

Le GCAM a innové dans son approche de sa mission de service public de financement de l’agriculture et des activités économiques en milieu rural. En effet, la banque a procédé à la segmentation du marché agricole et a mis en place des structures de financement adaptées à chaque catégorie d’agriculteurs et aux différents maillons des chaînes de valeur agricoles. Ainsi, la banque fonctionne actuellement selon trois modèles. D’abord le CAM, banque classique qui finance les exploitations agricoles commerciales et les autres secteurs d’activité. Ensuite, Tamwil El Fellah qui fait du mésocrédit au profit des petits producteurs et des coopératives nécessitant une mise à niveau. Et enfin, la Fondation ARDI qui accorde des microcrédits dans les zones rurales enclavées. En plus de cette refonte organisationnelle, la banque a revu ses procédures, ses offres et ses normes de financement, son système d’information, ses dispositifs de contrôle, l’élargissement de son réseau et la décentralisation de la prise des décisions. Tout ceci dans le but de faciliter l’accès des petits producteurs au financement dans les meilleures conditions.

Vous travaillez en parfaite cohérence avec le PMV. Comment se traduit cette synergie sur le terrain ?

Le Plan Maroc Vert constitue une feuille de route précise pour le développement de l’agriculture, de l’agro-industrie et du monde rural. Il a un impacte progressif. Sa mise en œuvre implique plusieurs acteurs institutionnels et professionnels autours d’objectifs chiffrés par région et par filière. Le GCAM est le bras financier du PMV qui accompagne la concrétisation des projets pilier I et pilier II conformément aux plans verts régionaux et aux contrats-programmes des différentes filières.
La synergie sur le terrain est matérialisée par la collaboration étroite sur le plan national, régional et local avec les différentes structures du ministère de l’agriculture et la participation aux différents travaux et ateliers initiés par le ministère concernant les dispositifs de mise en œuvre du PMV. En plus de la conclusion des conventions et partenariats avec les institutionnels et les professionnels des différentes filières agri-agro et du suivi des réalisations des PMV régionaux et des contrats-programmes des interprofessions.

Quelle est votre approche de financement dans le cadre du PMV ?
L’approche de financement adoptée par le GCAM répond à l’évolution dynamique des besoins des projets des deux piliers du PMV. Elle vise à assurer un accompagnement financier de l’ensemble des acteurs de toutes les filières et dans toutes les régions du Royaume pour atteindre l’objectif de la modernisation des exploitations agricoles existantes et la création de nouvelles générations d’unités de production compétitives et résilientes. Cette approche consiste à financer les différents maillons des chaînes de valeur agricoles en amont et en aval et ce par le biais des produits adaptés à chaque filière, des produits transverses pour soutenir les politiques agricoles structurantes, des produits de développement durable destinés à l’énergie renouvelable, économie d’énergie et agriculture biologique ainsi que le traitement des déchets agricoles. La conception des produits de financement se fait sur la base d’une expertise des activités agri-agro, de l’analyse des potentialités des différentes filières et en parfaite concertation avec les différentes interprofessions.

C’est bien connu, le Crédit Agricole du Maroc est la banque verte par excellence. Qu’est-ce qui vous vaut cette distinction?
Le GCAM accompagne l’agriculture, l’agro-industrie et le monde rural depuis plus de 55 ans et cette banque verte se distingue d’abord par le travail quotidien de proximité et l’expertise cumulée de son capital humain dont l’engagement permanent et durable auprès des populations rurales est largement reconnu. Cet ancrage local de la banque verte est à la base de sa parfaite connaissance des différentes activités agricoles et rurales ainsi que des spécificités socioculturelles des populations rurales. Le développement du GCAM lui a permis de mettre en place, en conformité avec les exigences de la banque centrale, des pôles d’excellence dans les différents métiers bancaires, des outils modernes de pilotage de suivi et de contrôle, ses systèmes d’information ainsi que des approches commerciales innovantes. Cette dynamique de changement a permis à la banque verte de renforcer ses fondamentaux financiers afin de mieux servir l’agriculture, l’agro-industrie et les populations rurales selon un modèle original innovant conciliant entre la banque commerciale et la banque de mission de service public. Son modèle, présenté dans plusieurs manifestations et conférences internationales, est de plus en plus sollicité par les pays de l’Afrique subsaharienne dont certaines banques agricole et de développement ont exprimé des demandes de partenariats portant sur l’échange d’expériences. Par ailleurs, plusieurs institutions internationales intéressées par notre modèle nous accompagnent dans notre développement, telles que l’AFD, KFW et le Fonds Sanad.
La Banque mondiale a dernièrement évalué et validé le modèle de Tamwil El Fellah qui reste un modèle unique en son genre.

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