Les conséquences de l’embargo économique sur les produits suisses, annoncé mercredi par la Libye, seront «limitées» dans la mesure où les échanges entre Berne et Tripoli sont déjà très réduits, estimait jeudi la presse suisse, se montrant particulièrement discrète sur le sujet. «Les dégâts économiques potentiels» de l’embargo total sur tous les échanges économiques et commerciaux avec la Suisse «semblent limités», selon le quotidien francophone 24 heures. Le journal comme ses concurrents argue que les exportations suisses vers la Libye restent une goutte d’eau au regard des échanges avec d’autres pays, notamment européens. Elles se sont élevées en 2009 à 106 millions d’euros alors que la Suisse a exporté pour une valeur totale de 122,6 milliards d’euros. Les échanges commerciaux avec la Libye ont par ailleurs baissé de manière drastique en 2009 après la crise diplomatique entre Berne et Tripoli provoquée par l’interpellation musclée, en juillet 2008 à Genève, d’un fils du leader Mouammar Kadhafi, Hannibal, sur plainte de deux domestiques l’accusant de mauvais traitements. Les exportations helvétiques vers la Libye ont ainsi chuté de 44,7% en 2009 sur un an tandis que les importations libyennes dans la Confédération, constituées essentiellement de pétrole, ont baissé de 78,4%, selon les statistiques des douanes helvétiques. La presse suisse souligne surtout que la Libye, qui retient toujours un homme d’affaires suisse dans ses geôles, souffle une nouvelle fois «le chaud et le froid». Ainsi, selon l’agence suisse ATS, peu avant l’annonce de l’embargo, le ministre libyen des Affaires étrangères, Moussa Koussa, avait assuré que le dénouement de la crise était «proche».