Ouvrant les travaux de la 3-ème session du Forum "Maroc 2030: Environnement géostratégique et économique" consacrés aux investissements et institutions financières, le Haut commissaire au Plan, Ahmed Lahlimi, a appelé l’entreprise marocaine à améliorer sa capacité managériale, à bénéficier de procédures allégées. Aussi, selon le haut commissaire, elle se doit d’être branchée de manière efficace sur les systèmes d’information afin de développer de nouvelles conditions d’attractivité pour les investissements extérieurs et de favoriser des partenariats avec les grandes firmes qui dominent le jeu des échanges internationaux.
Ahmed Lahlimi a estimé que le Maroc doit se tourner vers la constitution de réseaux intégrés d’entreprises et vers leur territorialisation, ajoutant que ces réseaux accroîtraient les effets combinés des complémentarités des entreprises et stimuleraient leur concurrence permettant ainsi une insertion dans les créneaux de spécialisation, seuls en mesure d’assurer une compétitivité sur les marchés extérieur et intérieur. Dans cette perspective, le Haut commissaire a plaidé pour une "économie émergente", un défi de taille qui ne peut se concrétiser sans un taux de croissance se situant entre 6 et 8 % pour rattraper graduellement les économies avancées dont les taux de croissance sont beaucoup moins forts, de l’ordre de 2 à 4%. Ce défi ne peut trouver une réponse dans une injection massive d’investissements dans l’économie nationale, a-t-il relevé, suggérant de porter à 30 % du PIB le taux d’investissement pour entrer dans le processus de "l’émergence économique".
Dans un autre registre, Ahmed Lahlimi a indiqué que les nouvelles technologies d’information et de communication (NTIC) doivent servir de support à une économie fondée sur la connaissance et le savoir, ce qui permettra d’ouvrir des perspectives dans nombre de domaines et partant promouvoir le marché de l’emploi.
L’économie du savoir suppose une valorisation intensive des ressources humaines, ce qui n’est pas compatible avec l’analphabétisme et des indices insuffisants du développement humain, a-t-il encore fait remarquer, soulignant à cet égard que pour développer une économie du savoir fondatrice de progrès, il est impératif d’adopter une politique visionnaire contre la pauvreté et l’analphabétisme.
Cette politique doit prendre en compte les exigences de formation et de mise à niveau sociale pour une meilleure répartition sociale et régionale des coûts et des bénéfices de la connaissance.
Placée sous le Haut patronage de SM le Roi Mohammed VI, cette session s’inscrit dans le cadre d’un cycle de conférences organisées par le HCP, visant l’élaboration de scénarii sur les futurs possibles qu’offrent au pays l’évolution de son environnement régional et international et la dynamique du changement au sein de la société marocaine afin de disposer de bases pertinentes pour des choix stratégiques de plans à moyen terme.
Au menu de cette rencontre, figurent des communications axées sur "potentiel d’investissement et capacités de financement", "financement de l’investissement, partenariat : Etat, privé et collectivités locales", "financement du développement durable", "développement régional des banques dans le cadre des relations du Maroc avec ses partenaires économiques".