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Emploi, croissance, investissements… un véritable plan de transformation économique

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Après sa prise de fonction, Aziz Akhannouch a présenté lundi son ambitieux programme gouvernemental devant les deux Chambres du Parlement.

Ce programme table sur l’augmentation du rythme de la croissance économique nationale à une moyenne de 4% durant la période de 2021 à 2026. Dans le cadre de la poursuite de la relance de l’économie nationale et de l’atténuation des effets de la crise sanitaire, plusieurs mesures opérationnelles sont prévues.

Le chef du gouvernement veut mettre en place une politique nationale de transformation économique en faveur de l’emploi. Trois principes fondamentaux serviront de base pour déclencher cette transformation économique. Dans cette perspective, le gouvernement entend mettre l’emploi au cœur de toutes les politiques publiques. Il ambitionne de renforcer la souveraineté nationale en matière de produits et services stratégiques, de faire rayonner le produit marocain aux niveaux national et international et le protéger de la concurrence déloyale. Cette politique se décline en cinq principaux axes. Il s’agit de travailler sur la relance immédiate de l’économie nationale, de mettre en place un programme national et régional pour soutenir les startups dans les secteurs porteurs, d’activer les réformes structurelles pour soutenir l’économie nationale, de mettre en œuvre des politiques sectorielles ambitieuses aux niveaux national et territorial et d’adopter une politique efficace pour soutenir l’activité économique des femmes.

Un programme pour les exclus du marché du travail

Dès 2022, l’Exécutif prendra des mesures d’urgence en faveur de l’emploi, notamment pour accompagner les personnes exclues du marché du travail et le sauvetage rapide des entreprises menacées de faillite à travers notamment l’accompagnement et le financement et la promotion de l’initiative privée et du label «Made in Morocco» pour soutenir la production nationale. Afin d’apporter des réponses immédiates aux personnes sans diplômes et qui ont subi les effets de la crise, le gouvernement propose, à compter de 2022 et pour une durée de deux ans, un programme de petits et grands chantiers publics dans le cadre de contrats d’intérim, au niveau des collectivités territoriales, et ce en partenariat avec les associations et les coopératives locales, sans conditions de qualifications. Ce programme permettra la création d’au moins 250.000 emplois directs dans deux ans.

Donner un coup de pouce aux initiatives individuelles

Un programme d’appui aux initiatives individuelles sera dévoilé dès 2022. Cette initiative sera sous forme d’accompagnement, d’orientation et de formation afin de structurer le projet dans toutes ses étapes, de la conception de l’idée à sa réalisation, et en accordant des prêts d’honneur ciblant certains types de projets n’entrant pas dans le champ des financements actuels accordés aux petites entreprises et aux startups. Ce prêt peut atteindre 100.000 dirhams remboursables dans un délais maximum de 10 ans.

Un nouveau souffle pour «Intelaka»

Le gouvernement s’attachera à donner un nouveau souffle au programme «Intelaka» et à assurer sa pérennité après des débuts qui ont été perturbés par la crise de Covid-19. Dans ce cadre les Centres régionaux d’investissement devront jouer un rôle central dans l’accompagnement continu des entreprises dans leur phase de démarrage. Le gouvernement souhaite opérationnaliser la préférence accordée aux petites et moyennes entreprises dans le cadre des marchés publics en mettant en œuvre de nouveaux mécanismes. Il encouragera entre autres à cet égard la collaboration entre les grandes et les petites entreprises.

Encourager la compétitivité et l’innovation

L’amélioration de la compétitivité de l’économie nationale fait partie intégrante des objectifs de la transformation économique. Pour y arriver, un cadre incitatif pour l’éclosion de l’entrepreneuriat innovant sera élaboré. Des incitations fiscales ciblant les entreprises innovantes seront mises en place. S’agissant du cadre législatif et du climat des affaires, il devra être amélioré notamment à travers la mise en œuvre de la Charte nationale des investissements. Les mesures que le gouvernement propose entre autres sur la mise en place de règles claires et stables, garantissant l’égalité des chances pour tous les acteurs économiques, en dépassant les barrières administratives et réglementaires qui entravent la croissance saine de l’économie, en plus de la consécration du rôle des instances de surveillance et de réglementation et le renforcement de leur indépendance pour une meilleure compétitivité, notamment dans les secteurs stratégiques de l’État.

Le Fonds Mohammed VI pour l’investissement, un levier de relance économique 

Le développement de l’économie nationale s’opèrera également à travers des outils puissants de relance. A cet effet, le gouvernement s’engage à appliquer le plan royal pour la relance de l’économie nationale à travers le Fonds Mohammed VI pour l’investissement, en tant que levier de diversification, d’amélioration et de valorisation de la production nationale. Ce fonds contribue au financement des politiques sectorielles ambitieuses et des piliers de la transformation économique, notamment le développement de l’industrie décarbonée, l’accélération de la transformation numérique et la relance du secteur du tourisme.

Al Jayl Al Akhdar, pour l’émergence d’une classe moyenne agricole

Il sera également accordé une place importante à la stratégie «Génération Green» dont l’objectif sera l’émergence d’une large classe moyenne agricole (entre 350.000 et 400.000 familles visées). Elle permettra d’accompagner une nouvelle génération de jeunes entrepreneurs agricoles et la mobilisation d’un million d’hectares de terres agricoles collectives afin de réaliser des projets d’investissement dans le domaine agricole. Les projets destinés aux jeunes du monde rural permettront la création de 350.000 emplois directs.

Booster le «Made in Morocco»

Afin de réduire notre dépendance à l’import, le gouvernement mène une politique ambitieuse qui remplace les importations par des produits locaux. Cette politique vise à atteindre une production locale de 34 milliards de dirhams avec le potentiel de créer plus de 100.000 postes d’emplois. Ce projet s’inscrit dans la continuité du Plan d’accélération industrielle.

Vers une industrie décarbonée et génératrice d’emplois

Côté industrie, l’Exécutif va élaborer un plan visant à développer une industrie génératrice d’emplois, décarbonée et capable de renforcer sa compétitivité à l’international. Entre 2022 et 2026, le plan d’intégration local de l’industrie permettra la création de 400.000 emplois. L’Exécutif mise sur des secteurs comme l’industrie pharmaceutique ou encore l’industrie automobile. Pour le secteur automobile, il est prévu d’augmenter le taux d’intégration pour passer de 60% à 80% sur cette période, grâce notamment à la fabrication locale d’une dizaine de produits industriels.

Création d’un stock stratégique de matières premières

Le gouvernement s’engage à mettre en place un système national intégré relatif au stock stratégique de matières premières, notamment alimentaires, sanitaires et énergétiques, et va travailler sur la mise à jour continue des besoins nationaux afin de renforcer la sécurité stratégique du pays.

 

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