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En dépit du retard pluviométrique : La campagne agricole peut toujours être sauvée

© D.R

M. Sadiki a tenu à rassurer la communauté agraire quant au bon déroulement de la campagne agricole en faisant le rapprochement avec ce qui a été vécu précédemment, notamment durant la saison 2020-2021.

Le manque de pluies observé actuellement au niveau national ne doit pas trop inquiéter. Il est encore temps pour rattraper ce retard pluviométrique et avoir une bonne récolte. C’est d’ailleurs ce qu’a souligné Mohammed Sadiki, ministre de l’agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, lors du point de presse ayant suivi le Conseil de gouvernement tenu, ce jeudi 4 novembre, sous la présidence du chef de l’Exécutif Aziz Akhannouch. M. Sadiki a tenu, en cette occasion, à rassurer la communauté agraire quant au bon déroulement de la campagne agricole en faisant le rapprochement avec ce qui a été vécu précédemment, notamment durant la saison 2020-2021. «Le démarrage de l’actuelle campagne ne diffère pas de celui de l’année précédente ou encore celui de 2018-2017 qui ont été des saisons agricoles prometteuses en termes de rendement», relève-t-on du ministre de tutelle.

Et de poursuivre : «Les précipitations à venir sauveront la mise, sachant que la période de plantation se poursuit jusqu’au mois de janvier avec une capacité pouvant atteindre jusqu’à 1 million d’hectares par semaine». Il est à souligner que le secteur agricole a été à l’ordre du jour de ce Conseil de gouvernement. Un exposé a été présenté par Mohamed Sadiki aux membres du gouvernement détaillant les mesures et dispositifs pris par la tutelle en prévision de la campagne agricole 2021-2022. A cet égard, le ministre a fait part d’une suffisance en termes de semences sélectionnées. On note dans ce sens la disponibilité de 1,6 million de tonnes qui seront distribuées sur les 390 points de vente du Royaume.

Il en est de même pour les engrais phosphatés dont le volume ressort stable à 500.000 quintaux. La tutelle assure par ailleurs suivre minutieusement le déploiement des plans d’assolement en harmonie avec les ressources hydriques de chaque région. Une attention particulière est dans ce sens accordée aux zones ne représentant pas de stress hydrique. S’agissant des céréales, les prévisions du ministère tablent sur une superficie de 4,5 millions d’hectares. Si l’on tient compte des légumineuses et du fourrage, la superficie des principales cultures d’automne devrait atteindre les 5,5 millions d’hectares. S’agissant de la répartition des cultures dans les zones irriguées, le programme d’automne affiche à ce jour un taux d’exécution de 47%. Ce dispositif couvre toutes les variétés de légumes, ce qui nous permettra d’approvisionner le marché d’ici le début du printemps. Lors de son intervention au point de presse tenu en marge du Conseil de gouvernement, Mohamed Sadiki a souligné que «les fluctuations des prix de certaines denrées est provisoire. Elle intervient dans une période de soudure».

Et de préciser que «les prix reviendront progressivement à la normale». Pour ce faire, la tutelle œuvre conjointement avec les interprofessions pour établir un équilibre tarifaire sur le marché, à l’instar de ce qui se fait avec la FISA. Les deux parties travaillent ensemble pour rehausser la production dans le secteur après un affaiblissement causé par la crise sanitaire et par conséquent faire revenir les prix de la volaille à leur niveau précédent. Notons que cette saison agricole intervient après une année réussie marquée par une récolte de 103 millions de quintaux de céréales et un accroissement de 17% de la valeur ajoutée agricole.

Les prix se stabilisent

Lors de son intervention, Mohamed Sadiki est revenu sur le débat autour de la hausse des prix de certains produits alimentaires. Le ministre a indiqué que les prix varient selon l’origine des produits. Les produits locaux connaissent actuellement des niveaux de prix stables voire en baisse par rapport à la même période de l’année passée. Toutefois, la fluctuation concerne particulièrement les produits alimentaires importés ou dont la production nécessite des matières premières importantes. Le ministre précise dans ce sens que le marché national connaît une disponibilité suffisante en produits alimentaires permettant ainsi de répondre aux besoins de consommation. Rappelons que le département de l’agriculture avait émis récemment un communiqué dans lequel il souligne la baisse et la stabilité de quelques produits. Citons dans ce sens les céréales dont les prix sont à leurs niveaux normaux. Il en est de même pour les légumineuses, notamment les haricots, les pois chiches et les fèves au moment où les prix des lentilles connaissent cependant quelques fluctuations dues aux cours élevés sur le marché. S’agissant des fruits et légumes, la tutelle avait assuré que les prix de gros restent en deçà des niveaux observés lors de la campagne précédente dont -33% des tomates, -20% des petits fruits, -4% des oignons secs et de -22% des pommes de terre. De même, les viandes rouges retrouvent leurs niveaux normaux au moment où les poulets de chair et des œufs continuent de subir les effets des mesures de restriction sanitaire imposées par la crise sanitaire.

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Un secteur en pleine effervescence

L’agriculture marocaine a connu une transformation profonde durant ces dix dernières années. Une dynamique portée par le Plan Maroc Vert ayant placé la mobilisation de l’investissement au cœur de la stratégie de développement du secteur agricole. Des investissements ayant contribué à améliorer significativement les performances du secteur agricole tant sur le plan économique que social. Si l’on prend le cap 2008-2010, le PIB agricole a connu une augmentation annuelle de 5,25% contre 3,8% pour les autres secteurs, soit une valeur ajoutée supplémentaire de 47 milliards de dirhams. De même, la valeur des exportations agricoles s’est hissée à 36,3 milliards de dirhams en 2018 contre 15,2 milliards de dirhams en 2008. Cette vision a consolidé par ailleurs la contribution de l’agriculture dans l’employabilité au Maroc. Environ 300.000 emplois supplémentaires ont été créés dans le secteur depuis l’implémentation du Plan Maroc Vert. C’est sur ces acquis que vient capitaliser aujourd’hui la nouvelle stratégie agricole «Al Jayl Al Akhdar 2020-2030». Une feuille de route qui vise l’accès de près de 400.000 nouveaux ménages à la classe moyenne agricole ainsi que l’extension de la couverture sociale en faveur de 3 à 4 millions d’agriculteurs ainsi que la mobilisation et la valorisation d’un million d’hectares de terres collectives au profit de jeunes entrepreneurs.

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