Ce Salon est l’occasion non seulement pour la partie italienne de promouvoir le «Made in Italy» mais également pour l’audience marocaine de mettre en exergue le saut quantitatif et qualitatif réalisé par la filière Bio au niveau national.
Production biologique : Le Salon Sana, initié par BolognaFiere en partenariat avec FederBio, AssoBio et Cosmetica Italia, constituera une occasion idoine pour tisser de nouvelles synergies et accroître les retombées économiques du secteur «Bio» sur le plan bilatéral.
K.T
Le Maroc et l’Italie prospectent des pistes de partenariat dans le «Bio». Un appel a été lancé en marge d’une conférence tenue lundi à Casablanca par l’Agence italienne pour le commerce extérieur ICE, section commerciale de l’ambassade d’Italie au Maroc en vue de présenter aux opérateurs nationaux les principales nouveautés de la 35ème édition du Salon international des produits biologiques et naturels (Sana) prévue à Bologne du 7 au 10 septembre prochain.
L’occasion non seulement pour la partie italienne de promouvoir le «Made in Italy» mais également pour l’audience marocaine de mettre en exergue le saut quantitatif et qualitatif réalisé par la filière Bio au niveau national. «Certes, cette rencontre touche un marché de niche, mais qui est en train de plus en plus de prendre pied aussi bien en Europe, notamment en Italie, qu’au Maroc», indique à ce propos Francesco Pagnini, directeur du Bureau ICE de Casablanca, Agence italienne pour le commerce extérieur.
Et de poursuivre que pour le Maroc « la production italienne présente une performance optimale. Un intérêt est en effet accordé aux innovations, notamment en termes de technologie, de matières premières, d’emballages et d’usage des produits de terroir». Le Salon Sana, initié par BolognaFiere en partenariat avec FederBio, AssoBio et Cosmetica Italia, constituera, en effet, une occasion idoine pour tisser de nouvelles synergies et accroître les retombées économiques du secteur «Bio» sur le plan bilatéral. C’est d’ailleurs ce qu’a souligné Slim Kebbaj, président de Maroc Bio. «C’est une opportunité pour nous d’établir des liens avec les opérateurs italiens mais également de présenter un panorama du secteur du Bio au Maroc». Le porte-parole de l’interprofession «Bio» a dans ce sens mis l’accent sur le rôle de l’instance qu’il représente.
En effet, Maroc Bio réunit les différents acteurs de la filière et s’érige comme étant l’interlocuteur unique du gouvernement. En énumérant les missions de «Maroc Bio», créée en 2022, M. Kebbaj indique qu’elle vise à promouvoir et à développer l’agriculture biologique dans le pays en favorisant la collaboration entre les producteurs, les transformateurs, les distributeurs et les exportateurs, en partenariat avec le ministère de l’agriculture qui a la tutelle de la filière biologique. Elle regroupe les différentes associations régionales de l’amont de la filière». L’Interprofession met également en place des projets de développement public-privé et avec les coopérations internationales.
Les nouvelles ambitions «Bio» du Maroc
La création de Maroc Bio est l’aboutissement d’un long travail mené par les opérateurs et ce depuis plus de 30 ans. En effet, la culture bio au Royaume a démarré vers la fin des années 80. Ce n’est qu’après les années 2000 qu’a démarré la réflexion autour d’un cadre juridique dédié à la filière. La production biologique au Maroc est désormais régie par la loi n°39-12 relative à la production biologique des produits agricoles et aquatiques dont le texte d’application est entré en vigueur en septembre 2018. De par cet arsenal juridique, le Maroc devient le deuxième pays d’Afrique à s’être doté d’une législation en la matière et ce conformément à la réglementation internationale en vigueur. Les ambitions de la filière grandissent d’année en année.
Pas plus tard que mai dernier, Maroc Bio a pris des engagements de taille auprès de la tutelle. Un contrat programme a été conclu récemment en marge de la 15ème édition du SIAM fixant ainsi la feuille de route de la filière à l’horizon 2030. Il s’agit ainsi d’augmenter les superficies certifiées biologiques pour atteindre les 100.000 hectares et d’améliorer la productivité. L’ambition étant d’atteindre une production brute d’environ 600.000 tonnes dont 114.000 tonnes à l’export.
Le contrat programme conclu vise également à développer l’aval de la filière à travers le conditionnement et la transformation; à diversifier les débouchés et les marchés; à moderniser les circuits de distribution et de commercialisation interne ainsi que d’augmenter les exportations. Il est à noter que les actions prévues dans le cadre de ce contrat programme devraient atteindre 1,5 milliard de dirhams dont 50 % mobilisés par l’État et 50 % de la part de l’interprofession. Il est à rappeler que le Maroc arrive au 42ème rang parmi les pays clients de l’Italie et le premier parmi les pays d’Afrique méditerranéenne, devançant la Libye, l’Égypte et la Tunisie. Le Royaume se positionne également au 2ème rang parmi les pays africains, et ce juste après l’Afrique du Sud.
Le Maroc présent en force au Salon Sana
A quelques mois de sa tenue, la participation marocaine se confirme à ce rendez-vous phare de la production Bio. Le CRI Béni Mellal-Khénifra sera de la partie. «Cette participation a pour finalité de présenter les potentialités de la Région en matière de développement de la filière biologique qui figure parmi celles promues dans le cadre du plan Génération Green avec un objectif de 5.000 ha dans la région à l’horizon 2030 et qui bénéficie de l’importante production des plantes aromatiques et médicinales qui caractérisent la région considérant l’étendue forestière qui représente 34% de la superficie régionale», indique Adil Azmi, directeur général du CRI Beni Mellal-Khénifra, en marge de cette rencontre qui a permis aux opérateurs de la région représentés par des membres du cluster agro-industriel Oum Er-Rbia de s’ouvrir sur le vrai potentiel de la filière biologique et de nouer des relations de partenariat avec les opérateurs marocains et italiens. Il est à noter que cette 35ème édition du Salon Sana traitera du biologique à l’alimentation saine, de la cosmétique verte à la mode durable et de la blockchain aux solutions contre le gaspillage. A travers cette nouvelle édition, le Salon aspire à renforcer son propre rôle sur les marchés internationaux avec le soutien de l’Agence italienne pour le commerce extérieur (section des échanges de l’ambassade d’Italie au Maroc) pour augmenter la participation de gros importateurs de produits biologiques et des opérateurs agissant dans les domaines de la cosmétique et du food service venant des principaux marchés européens et extra-européens, notamment le Canada, les États-Unis, le Japon, la Corée, l’Indonésie, Israël, Singapour, les EAU, la Chine, le Maroc, la Tunisie et l’Amérique du Sud.