Le détail du plan d’action gouvernemental
Le gouvernement veut mettre le paquet au cous de l’année prochaine sur le domaine énergétique. La ministre de la transition énergétique et du développement durable, Leila Benali, a indiqué que son département s’attelle à actualiser la feuille de route de l’infrastructure gazière afin de créer des ports de réception et un réseau de transport et de distribution par pipelines reliant les unités de réception à diverses zones de consommation de gaz naturel.
«Cette actualisation est un élément essentiel du processus de transition énergétique en raison de ses avantages environnementaux et économiques», a souligné Mme Benali lors de la présentation du budget sectoriel du département de la transition énergétique et du développement durable au titre de 2024, devant la Commission des infrastructures de base, de l’énergie, des mines et de l’environnement de la Chambre des représentants. La ministre a rappelé les principaux leviers adoptés dans le domaine de l’énergie, notamment la mise en place d’un cadre juridique et institutionnel pour accélérer la transition énergétique, ainsi que des mesures d’injonction et autres fiscales.
Elle a passé en revue les principales réformes législatives et réglementaires qui devraient être mises en oeuvre au cours de l’année 2024 dans les domaines des mines, de la surveillance et de la prévention des risques, notamment la finalisation de l’élaboration du projet d’amendement de la loi n° 33.13 relative aux miniers et le lancement de la mise en oeuvre d’un cadre juridique et réglementaire concernant les équipements sous pression. S’agissant des projets d’énergies renouvelables, Mme Benali a affirmé que l’année prochaine verra la poursuite du développement et de la réalisation de la centrale solaire «Nour Atlas» dont l’entrée en vigueur est prévue en 2024, soulignant que les travaux de réalisation de la station de transfert d’énergie par pompage «Abdelmoumen» seront également achevés, en plus de la poursuite des travaux de développement de 17 projets de petites centrales hydroélectriques.
En ce qui concerne le domaine des technologies et de la sécurité nucléaire, la ministre s’est arrêtée sur les perspectives pour l’année 2024, qui consistent principalement à «continuer à renforcer la coopération technique entre le Maroc et l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) dans le domaine de l’usage pacifique de l’énergie nucléaire dans divers secteurs sociaux et économiques, ainsi qu’à consolider la coopération tripartite entre le Maroc, l’AIEA et les pays africains, en accueillant des stagiaires africains au sein des institutions nationales». Au niveau de l’observation et de la prospective énergétique, l’année 2024 verra la réalisation d’une étude statistique multisectorielle sur la consommation d’énergie dans les secteurs économiques, ainsi que la mise en place d’un système d’information intégré pour renforcer la collecte et le traitement des données statistiques dans le cadre de la réalisation de l’étude statistique multisectorielle sur la consommation d’énergie, a-t-elle poursuivi.
Parmi les projets prévus pour l’année prochaine, dans le domaine du phosphate, selon la ministre, figurent la réalisation d’une nouvelle station de lavage à Benguerir, avec un investissement total de 3,868 milliards de dirhams, la mise en place de l’infrastructure nécessaire pour le transport et le stockage du phosphate afin de préserver la capacité stratégique de la mine «M’zinda» à hauteur de 2 millions de tonnes par an, outre le projet de développement de la mine de Benguerir avec un investissement de 354 millions de dirhams. Pour ce qui est du programme d’électrification rurale généralisée, Mme Benali a affirmé que l’électrification des douars restants et des infrastructures socioéconomiques a été programmée pour la période de 2023 à 2027, avec un budget de 825 millions de dirhams, ce qui portera le taux d’électrification rurale à 99,96% à fin 2027.
D’autre part, la ministre a passé en revue les programmes de développement durable, notamment la gestion intégrée et durable des déchets et la promotion de l’économie circulaire, soulignant, dans ce sillage, qu’un budget de 250 millions de dirhams sera alloué, au cours de l’année prochaine, pour la poursuite du soutien aux projets relevant des accords signés dans le cadre du Programme national de gestion des déchets ménagers et assimilés. Elle a, de même, évoqué le suivi de la réalisation des projets de centres de tri et de valorisation des déchets bénéficiant du soutien, ainsi que la mise en oeuvre du système de gestion et de valorisation des déchets d’équipements électriques et électroniques dans le cadre de l’accord signé avec le secteur privé.
Concernant le renforcement de la surveillance et de l’évaluation environnementale, Mme Benali a fait savoir que l’année 2024 verra la poursuite de la surveillance de la qualité des eaux de baignade (200 plages) et des sables (62 plages), ajoutant qu’au niveau de la surveillance de la qualité de l’air, le ministère oeuvrera à la signature d’accords ou d’avenants à des accords avec les régions pour l’acquisition de nouvelles stations, avec la rénovation des stations restantes (3 stations), ainsi que pour la poursuite de l’entretien du réseau national de surveillance de la qualité de l’air.
Pour rappel, la ministre de la transition énergétique et du développement durable avait déclaré à ALM lors du Power PtX Summit qui s’est déroulé à Marrakech les 19 et 20 septembre : «En matière de développement durable et de transition énergétique nous allons présenter beaucoup de choses, notamment le détail de 1 à 2 milliards de dollars d’investissement par an. Ce sera très important de présenter à nos partenaires financiers le détail de ce plan d’investissement ».
Et de poursuivre : «Ce plan s’articule autour de la modernisation du réseau, de la préparation des infrastructures pour qu’elles soient flexibles et agiles» citant également l’électrification rurale, notamment le programme BERG. «Nous avons le programme BERG.2.0 pour permettre aux différentes régions particulièrement celles d’ailleurs qui ont été affectées par le séisme de pouvoir se reconstruire avec des technologies avancées et des technologies qui leur permettront d’avoir accès à des utilités à bas coût et durable et qui concernent l’électricité, l’eau, l’assainissement. L’objectif étant de permettre à ces régions de pouvoir se reconstruire de manière durable», relève la ministre.
Forum. Le Gazoduc Nigeria-Maroc facilitera l’intégration du continent africain, a affirmé la directrice générale de l’Office national des hydrocarbures et des mines (ONHYM), Amina Benkhadra, en marge du Forum pour l’Investissement en Afrique (AIF – Africa Investment Forum). «Ce projet stratégique lancé par Sa Majesté le Roi Mohammed VI et l’ancien président nigérian, Muhammadu Buhari, va permettre d’aller vers cette intégration du continent africain qu’il faut absolument développer», a dit Mme Benkhadra dans une déclaration à la MAP, ajoutant que ce projet devrait contribuer à l’accès à l’énergie non seulement pour les populations qui en manquent mais également pour développer des secteurs industriels et miniers extrêmement importants.
La DG de l’ONHYM a souligné que tous les pays traversés par ce gazoduc ont des richesses minières qui nécessitent de l’énergie, notant que ce projet va dans le sens de l’intégration de l’Afrique dont le Souverain porte un intérêt particulier dans le cadre des politiques de coopération menées dans différents secteurs avec les pays africains frères, selon un partenariat gagnantgagnant. Dans ce sens, Mme Benkhadra a soulevé que le Maroc est un exemple dans plusieurs secteurs, grâce à la Vision Royale. «Nous avons eu la chance d’avoir des visions et des stratégies extrêmement ambitieuses dans plusieurs secteurs.
Nous pouvons citer parmi ces secteurs celui de l’industrie, de l’énergie, des phosphates, de l’agriculture», s’est félicitée la responsable. Grâce à cette vision de l’industrie, a-t-elle soutenu, le Royaume est aujourd’hui un pays phare dans la région du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord (MENA – Middle East and North Africa), qui est en train de développer toute la chaîne de valeur de la production des précurseurs et des batteries, nécessaires pour les véhicules électriques et qui seront extrêmement importantes en 2030 et 2040.