Un consortium mené par Texas Pacific Group et Kohlberg Kravis Roberts va acheter le groupe énergétique américain TXU pour 45 milliards de dollars, un record pour une acquisition réalisée par des fonds d’investissement, selon un communiqué commun publié hier lundi. Ce montant comprend une reprise de dette de quelque 12 milliards de dollars. Mené par KKR et Texas Pacific, le consortium comprend aussi la banque Goldman Sachs et plusieurs autres instituts bancaires. Cette transaction dépasse le précédent record pour des opérations réalisées par des fonds d’investissements, le rachat du promoteur immobilier Equity Office Properties Trust par Blackstone pour 39 milliards de dollars, dont 16 milliards de dette. Les rachats d’entreprise par des fonds, qui suscitent des inquiétudes grandissantes parmi les salariés des entreprises visées en Europe notamment mais aussi des craintes parmi les autorités de régulation financière (car ils font un recours massif à l’endettement), ont atteint un record mondial absolu en 2006. Leur montant, pour les opérations à fort recours à l’endettement (dites LBO) a atteint près de 600 milliards de dollars (dont 353 milliards aux Etats-Unis), soit une hausse de 70% sur les 350 milliards de 2005, selon les chiffres du cabinet Dealogic. Cette explosion s’explique par le fait que l’argent est facile à trouver auprès des banques et sur les marchés financiers pour ces fonds, dans un contexte de forte croissance économique mondiale depuis cinq ans et de faible niveau des taux d’intérêt. Dans le détail, les actionnaires de TXU, un producteur d’électricité basé à Dallas au Texas qui compte parmi les principaux groupes énergétiques américains, vont se voir offrir 69,25 dollars par titre, ce qui représente une prime de 20% par rapport à la clôture vendredi 23 février, selon le communiqué.
L’accord prévoit que la direction de TXU pourra solliciter des contre-offres de "tierces parties" jusqu’au 16 avril, ce qui pourrait déclencher une bataille de surrenchères. Pour tenter de couper l’herbe sous le pied des critiques de la transaction aux Etats-Unis, tant parmi les consommateurs que les défenseurs de l’environnement, le consortium mené par KKR, Texas Pacific et Goldman Sachs, a affirmé avoir pris deux engagements.