Les internautes-lecteurs d’ALM estiment, dans une écrasante majorité, que la dernière hausse des carburants est "insupportable". Parmi les 1.773 internautes ayant participé à ce sondage, 86,5 % sont de cet avis contre 13,5 % qui jugent cette hausse "tolérable".
Depuis jeudi 9 février 2006 en effet, le gouvernement a décidé de "réhabiliter" l’indexation. Et aux prix à la pompe de s’envoler. Rien de bien "terrible" : l’essence super qui passe à 10,51 DH le litre (+16 centimes), le gasoil 350 ppm désormais commercialisé à 9,34 DH le litre (+1,14 DH) et la tonne de fuel industriel qui augmente de 426 DH pour atteindre 3.307 DH. Il s’agit-là des trois produits dont les prix ont été indexés sur les cours internationaux, le gaz butane, entre autres, continue à être vendu au même prix pour ne pas alourdir le fardeau des ménages.
Pour le gouvernement, il s’agit de diminuer la pression sur la Caisse de compensation comme l’expliquait Rachid Talbi Alami sur ALM.
"Le budget de la Caisse de compensation pour 2006 est de l’ordre de 12 milliards DH, pour l’ensemble de ces produits. En 2005, les produits pétroliers ont dévoré près des deux tiers de ce budget", expliquait-il.
Compréhensible, mais ce qui l’est moins est le fait que les prix du gasoil n’ont pas subi de modification. C’est, en quelque sorte encourager le recours à ce carburant très polluant. Et l’on est loin du principe pollueur-payeur en vigueur dans pas mal de pays dans le monde alliant pragmatisme économique et soucis écologiques.
Une bonne nouvelle toutefois, le gouvernement promet, puisque c’est l’esprit même de l’indexation, que les prix à la pompe pourraient baisser au cas où les cours internationaux “reviendraient à de meilleurs sentiments“. Ce qui est peu probable : les prix du brut étant devenus trop sensibles à tous les boulversements, grands et petits, qui touchent la planète.