Diversifier les approvisionnements énergétiques, poursuivre les réformes du secteur de l’énergie et trouver des mécanismes de maîtrise de l’impact de l’évolution des prix des produits pétroliers sur l’économie nationale et le budget de l’Etat. Tels sont les trois principaux axes qui font le gros des débats lors la première réunion de la Commission interministérielle en charge de l’adaptation et de la réorientation de la politique énergétique nationale.
Tenue mercredi dernier à Rabat, sous la présidence du Premier ministre, Driss Jettou, et en présence notamment de Mohamed Boutaleb, ministre de l’Energie et des Mines, ainsi que de Ahmed Nakkouch, directeur général de l’Office national de l’électricité (ONE), cette réunion s’imposait du fait de la flambée actuelle des prix du baril de pétrole. Une donne qui n’est pas prête à s’estomper et qui n’est pas sans incidence sur l’économie du Maroc, pays dépendant en matière d’importation des hydrocarbures. Et dans ce nouveau contexte énergétique mondial, l’enjeu et le défi pour le Maroc seraient de réduire, à long terme, sa dépendance en matière d’approvisionnement du pétrole. C’est ce qu’a fait comprendre le Premier ministre, pour qui la compétitivité de l’économie nationale passe aussi par la garantie de l’accès à l’énergie au meilleur coût.
Et M. Jettou de souligner la nécessité d’encourager l’exploitation des énergies renouvelables, notamment l’éolien et le solaire, afin de contribuer aux efforts de diversification des approvisionnements. Dans le même ordre d’idées, le Premier ministre n’a pas manqué d’encourager les parties concernées à poursuivre les études relatives à la réalisation d’un projet-pilote de production d’électricité à partir des schistes bitumineux.
Prenant la parole, M. Boutaleb a, quant à lui, rappelé les grandes lignes de la politique énergétique nationale. Une stratégie basée, entre autres, sur la sécurité d’approvisionnement, le développement de l’industrie du raffinage, des centres de réception des produits raffinés, des capacités de stockage dans différentes régions du Royaume, ou encore sur la libéralisation du secteur électrique.
Et c’est dans ce sillage que s’est faite l’intervention de M. Nakkouch. Celui-ci a en effet rappelé que la mise en œuvre par l’Office d’une stratégie pour la diversification des combustibles destinés à la production de l’électricité remonte aux années 90. Une période qui a vu la réalisation de la centrale thermique au charbon, soit bien avant la mise en service de la centrale de cycle combiné au gaz naturel à Tahaddart, ainsi que de deux parcs éoliens. Et d’ajouter que c’est d’ailleurs par ces deux types d’énergies que seront alimentées les centrales électriques prévues par son Office, en vue de faire face à l’augmentation des besoins en électricité. Selon les études et prévisions de l’ONE, cette demande serait en hausse au Maroc d’environ 8 % par an, d’ici 2012.
Concernant la situation actuelle et notamment les prix des produits pétroliers, M. Jettou a indiqué que les deux dernières augmentations opérées sur le marché national, sont loin de répondre à la pression engendrée par l’augmentation des prix du pétrole brut sur les marchés internationaux. Leur maintien au niveau actuel tient aux efforts considérables déployés par l’Etat, toujours selon le chef du gouvernement. Ce dernier a d’ailleurs invité les membres de la Commission à étudier toutes les possibilités permettant d’appréhender l’évolution des prix, tenant compte de la situation des secteurs économiques les plus touchés.