La Chine, hôte cette semaine des négociations sur le climat sous l’égide de l’ONU à Tianjin (nord), a profité de cette tribune pour souligner ses efforts afin de modérer ses émissions de CO2, dont elle est devenue le premier émetteur mondial. Avec une croissance autour de 10% par an et des besoins énergétiques couverts à 70% par le charbon, ces émissions vont continuer à progresser, mais Pékin a annoncé une série de mesures lui permettant de faire bonne figure dans les négociations internationales. Critiqué comme l’un des principaux responsables de l’échec du sommet de Copenhague en décembre 2009, Pékin s’est fixé un objectif de réduction des émissions de carbone par unité de Produit intérieur brut (PIB) de 40 à 45% entre 2005 et 2020. La Chine est aussi l’un des pays qui a pris le plus d’initiatives en matière d’énergies propres, selon des experts présents à Tianjin.
«Les Chinois sont déjà dans les starting-blocks tandis que les Etats-Unis enlèvent encore leur survêtement», estime Jake Schmidt, directeur pour le climat du Natural Resources Defense Council (NRDC), une organisation basée aux Etats-Unis. Au cours des cinq dernières années, la capacité de production des centrales électriques obsolètes qui ont été fermées en Chine équivaut à l’ensemble de la capacité de production électrique de la Grande-Bretagne, souligne Pékin. Et les dépenses dans les énergies propres ont atteint l’an dernier 34,6 milliards de dollars, soit 30% du total mondial et près du double des dépenses américaines. Le gouvernement a également annoncé que les dépenses dans ce secteur s’élèveraient à 738 milliards de dollars (530 milliards d’euros) au cours de la prochaine décennie. La Chine est devenue en 2009 le premier producteur mondial d’éoliennes et le troisième pays pour la capacité installée de cette source d’énergie. Cette année, son parc d’éoliennes devrait passer en tête en dépassant celui des Etats-Unis et de l’Allemagne. La Chine est aussi dans la course pour devenir un leader mondial dans d’autres domaines, comme la capture du carbone. A Tianjin, les Chinois ont présenté à plusieurs occasions à la presse leurs efforts contre le réchauffement climatique, au moment où Pékin et les pays développés, Etats-Unis en tête, demandent chacun à l’autre de faire plus pour limiter la hausse mondiale des températures. «Nos efforts ont été énormes et nos résultats le sont aussi», a fait valoir lundi le principal négociateur chinois sur le climat, Xie Zhenhua.