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Enjeux et opportunités : Compétitivité numérique, du chemin reste à faire

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Parmi 134 pays, le Maroc se classe 93ème en matière de «compétitivité numérique», en recul de six places par rapport à 2019. Sur le plan technologique, le Maroc a obtenu un score de 34,3 derrière la Tunisie (33,8) et l’Egypte (33,5).

S’adapter au numérique, c’est aussi maîtriser les règles de compétitivité dans ce domaine et savoir tirer son épingle du jeu. Dans quelle mesure le Maroc profite-t-il du numérique pour accroître sa compétitivité ? Dans ce sens, le rapport mondial sur les technologies de l’information réalisé par le WEF en 2020 décortique la capacité des Etats à bénéficier du numérique et le niveau de son déploiement à travers différents indices. Il en ressort qu’en dépit de la croissance généralisée des parcs et les efforts pour hisser l’économie numérique dans le pays, du chemin reste à parcourir.

Un retard à rattraper

Parmi 134 pays, le Maroc se classe 93ème en matière de «compétitivité numérique», en recul de six places par rapport à 2019. Sur le plan technologique, le Maroc a obtenu un score de 34,3 derrière la Tunisie (33,8) et l’Egypte (33,5). «Au niveau pilier technologique, la performance du Maroc est pénalisée par les deux sous-piliers «Technologie du futur» et «Contenu».

Pour le contenu, le Maroc a un score faible au niveau du développement d’applications mobiles et de contenus locaux», explique le dernier rapport de la DEPF 2021 sur les enjeux, risques et opportunités de la transition numérique au Maroc ajoutant que le pays obtient un bon score en matière de couverture du réseau mobile 4G, de la bande passante internet internationale et de l’accès à Internet, notamment dans les écoles. Au niveau du sous-pilier «Individu», qui s’intéresse à l’usage des TIC par les individus à trois niveaux d’analyse, à savoir les particuliers, les entreprises et les gouvernements, le Maroc sous-performe.

Cela se justifie par le score limité obtenu au titre du sous-pilier «Entreprise». «Malgré le bon score du Maroc dans l’indicateur relatif à la facilité de faire des affaires, où il occupe la 3ème place derrière le Bahreïn et les Emirats Arabes Unis, le score du Maroc demeure faible dans les indicateurs concernant les dépenses en R&D des entreprises et l’usage des entreprises d’outils numériques», indique la même source. Concernant les services publics (gouvernement) en ligne, le pays décroche un bon score (50,91) et un bon classement en termes de dépenses en R&D du gouvernement et de l’enseignement supérieur (39ème).

S’agissant du pilier «Impact», le pays enregistre un des scores les plus faibles de l’échantillon avec la Tunisie, le Liban et l’Algérie. Par ailleurs, le Maroc a un positionnement relativement important concernant l’industrie des moyennes et hautes technologies (59ème).

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La contribution d’Internet au PIB est de 6,8% en 2020

Le numérique est un gisement d’opportunités, sa contribution serait estimée à 712 milliards de dollars en Afrique en 2050. Ce qui représente une quote-part de 8,5% du PIB africain. Selon la DEPF la contribution d’Internet au PIB s’élève à 6,8% en 2020 avec un potentiel de croissance pouvant atteindre 7,8% en 2025 puis 12,9% en 2050. Ce potentiel révèle les énormes opportunités inexploitées pour utiliser la puissance du numérique et stimuler la croissance et le développement au Maroc. Le numérique permet le développement de l’économie collaborative et le développement des petites entreprises, notamment dans le e-commerce. «Grâce à l’usage des technologies numériques comme canal de distribution, plus de produits peuvent être exportés vers un plus grand nombre de marchés : une hausse de 10% de l’usage de l’Internet dans un pays exportateur augmente de 0,4% le nombre de produits échangés entre deux pays. Une hausse analogue de l’usage de Internet dans un couple de pays augmente de 0,6% la valeur moyenne du commerce bilatéral par produit», précise la même source.

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Le parc internet et mobile en chiffres

Le parc mobile a atteint 49,47 millions d’abonnés dans les réseaux mobiles (2G/3G/4G) au premier trimestre 2021 marquant une croissance annuelle de 7,85%, ce qui représente 3,6 millions d’abonnements. Selon les statistiques de l’ANRT, le taux de pénétration de la téléphonie mobile a grimpé de 137,6% à fin mars 2021. Pour ce qui est du parc internet, il s’élève à 30,60 millions d’abonnés portant le taux de pénétration à 85,11%, ce qui constitue 4,2 millions d’abonnements. Ce parc enregistre une progression annuelle de 16%. Le parc internet mobile concentre 28,49 millions d’utilisateurs, en augmentation annuelle de 15,90%. Côté Internet mobile 4G, son parc est en progression annuelle de 26,66% (soit + 4,5 millions) pour atteindre 21,56 millions au titre du premier trimestre 2021. Quant au parc ADSL, il atteint 1,60 million à fin mars 2021, en légère progression de 0,15% par rapport à fin 2020. Notons que 58,1% des accès ADSL sont à des débits inférieurs à 10 MB/s. En nombre, les noms de domaines s’établissent à 98.354 à fin mars 2021, en progression de 21,78% sur une année. Au cours du premier trimestre de l’année qui s’écoule, 9.315 nouveaux noms de domaine ont vu le jour.

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Les risques à appréhender

La numérisation de l’économie n’est pas sans risques. A cet égard, il est essentiel de les maîtriser. Fracture numérique, retard technologique, pertes d’emplois… la transition numérique peut entraîner de multiples entraves pour les pays en développement. Au niveau de l’emploi, le digital pourrait représenter une menace pour les emplois. «Le défi est dès lors de prévoir des moyens de reconversion pour les nouvelles filières numériques», indique le rapport de la DEPF qui liste une série de risques du numérique pour le Maroc. Dans le secteur industriel, ce rapport explique que «si l’industrie marocaine reste à la marge de l’appropriation des technologies susceptibles d’améliorer sa productivité, notamment les objets connectés, l’impression 3D, son intensité concurrentielle sur l’échiquier international serait menacée. Par ailleurs, la non adoption de nouveaux canaux d’amélioration de la relation client (animation de communautés sur Facebook, Twitter) serait un critère disqualifiant pour les entreprises nationales». Le digital peut être dans certains cas source de déséquilibre dans les rapports d’échanges entre les pays. Ledit rapport donne comme exemple les biens TIC qui représentent seulement 2,71% du total des exportations des biens au Maroc contre 3,8% pour les importations.

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